Québec maritime : et si on prenait vraiment le large ?

Le blog


À l’est du Québec, un géant venu des Grands Lacs nommé Saint-Laurent a rendez-vous avec la mer. Quatre régions sont aux premières loges de cette rencontre grandiose : le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie, la Côte-Nord et les Îles de la Madeleine. Routes et traversiers nous invitent à partir à l’abordage de cet immense territoire. Le Québec maritime en deux semaines ? On ne verra pas tout mais, croyez-nous, on fera le plein de sensations, d’émotions et d’images impérissables. Voici notre suggestion d’itinéraire pour larguer les amarres et s’offrir 15 jours de liberté au Québec maritime.

La destination

Le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie, la Côte-Nord et les Îles de la Madeleine forment un territoire de 280 000 km2 pour moins de 400 000 habitants. Ces quatre régions unies par la mer totalisent près de 3 000 km de littoral. Du fleuve au grand golfe en passant par l’estuaire du Saint-Laurent, l’horizon marin se déploie crescendo tandis que les terres invitent à la grande évasion boréale. Le Québec maritime est une destination exceptionnelle pour s’immerger dans la diversité sous toutes ses formes et collectionner des paysages parmi les plus beaux et spectaculaires du Canada. Le plein air actif, l’histoire et les cultures, les saveurs et savoir-faire ainsi que la rencontre avec des hôtes inspirés et inspirants font aussi partie du voyage.

Le circuit

Un itinéraire en forme de boucle à la découverte des trois plus grandes régions du Québec maritime. Pour ces 15 jours, nous vous proposons d’emprunter la route 132 dans le Bas-Saint-Laurent pour rejoindre ensuite, grâce à un traversier, la Côte-Nord où prendre la route des Baleines avant de franchir de nouveau le Saint-Laurent pour un retour par la Gaspésie. Ce circuit vous est présenté en trois portions pour sept grandes étapes. Nous vous parlerons aussi des Îles de la Madeleine, même si cet archipel au charme fou situé au cœur du golfe du Saint-Laurent devra faire l’objet d’un autre voyage (pour les infos sur les croisières vers les Îles de la Madeleine, voyez notamment notre présentation des Croisières CTMA)…

L’esprit

Le Saint-Laurent en liberté et en toute authenticité ! On se laisse guider par le grand estuaire, tour à tour moyen de transport et source d’émerveillement, pourvoyeur d’horizons, d’aventures, de rencontres et de saveurs. Tous vos sens seront sollicités pour aborder cette mosaïque de paysages et de cultures. Notre conseil : faire ce voyage sous le signe de la douceur, du respect et de l’ouverture. Prendre le temps, contempler, respirer… se laisser porter par la magie des territoires traversés et des rencontres vraies avec les habitants. Le sentiment de liberté et d’évasion n’en sera que plus intense.

ITINÉRAIRE QUÉBEC MARITIME – JOURS 1 À 4 • PRISE D’ÉLAN DANS LES TERRES DU BAS-SAINT-LAURENT

De La Pocatière à Rivière-du-Loup : la côte et les îles tout en douceur

Doux, c’est l’adjectif qui vous viendra sûrement à l’esprit en découvrant les paysages du Bas-Saint-Laurent. À 130 km à l’est de Québec, La Pocatière marque l’entrée par la route 132 dans cette belle région qui borde la rive sud d’un fleuve Saint-Laurent amorçant sa métamorphose en mer, ponctué d’île et d’îlots. C’est pourquoi, côté littoral, l’atmosphère maritime s’affirme, tandis qu’un joli cachet champêtre marque les terres fertiles du Bas-Saint-Laurent. Kamouraska, votre premier arrêt, illustre à merveille cet heureux mariage. Parmi les plus beaux du Québec, ce village et sa région bercée par les marées et l’air salin affichent un patrimoine de caractère et plusieurs attraits culturels (musée régional, centre d’art, maisons historiques, églises et chapelles…). Vous y trouverez de savoureux repaires telles la Fée gourmande, une chocolaterie très inventive, le marché gourmand Côté Est et ses beaux produits locaux ainsi que la microbrasserie Tête d’Allumette, installée en bordure du fleuve à Saint-André-de-Kamouraska. C’est aussi un secteur connu pour ses irrésistibles couchers de soleil sur le fleuve dignes d’une carte postale hawaïenne, de même que pour son précieux écosystème côtier : la batture. La Société d’écologie de la batture du Kamouraska (SEBKA) vous invite d’ailleurs à explorer ce milieu via différentes activités (escalade, kayak de mer, randonnée, vélo, interprétation de la nature et observation de la faune) et même à y camper.

Plus loin, la ville de Rivière-du-Loup apporte sa touche d’urbanité tout en restant étroitement connectée à la nature, à l’instar du Parc des Chutes, poumon vert et agréable lieu de promenade en plein centre-ville. On aime cette ville à taille humaine qui, côté mer, est à la fois le point de départ d’excursions aux baleines – demandez Croisières AML (en vérifiant auparavant que les conditions sanitaires ont bien permis la reprise des activités) – et votre port d’attache pour découvrir les îles sauvages du Bas-Saint-Laurent qui décorent l’horizon : l’île aux Lièvres (longue de 13 km et sillonnée de sentiers de randonnée) et les îles du Pot à l’Eau-de-Vie, un important sanctuaire d’oiseaux marins parmi lesquels les petits pingouins et les eiders, ces canards migrateurs protégés dont le duvet est ici récolté à la main. Attention, coup de cœur absolu ! Veillant à la protection de ces bijoux insulaires, la Société Duvetnor propose différentes formules d’excursions commentées, de séjours et d’activités. Le séjour sur l’île du Pot à l’Eau-de-Vie, incluant une nuit dans l’une des trois coquettes chambres de la maison du gardien de ce phare historique parfaitement restauré, est une expérience unique : une plongée en petit comité dans un autre espace-temps avec option souper à saveur régionale et cris des mouettes en bande sonore. Un de nos plus beaux souvenirs d’immersion verte (et bleue) au Québec.

Kamouraska © Mathieu Dupuis/Le Québec maritime

Kamouraska © Mathieu Dupuis/Le Québec maritime

 

De Rivière-du-Loup à Rimouski : Dame Nature prend le volant !

La route 132 poursuit son flirt côtier avec une mer de plus en plus à ses aises côté gauche et des reliefs verdoyants semblant vouloir se réveiller à tribord. Vous traversez la localité de L’Isle-Verte, face à l’île du même nom, la seule au Bas-Saint-Laurent à être habitée à l’année. Elle mérite l’escale pour son ambiance rurale authentique, ses délicieux agneaux de pré-salé, son phare construit en 1809 – le doyen du Saint-Laurent – et son étonnant petit Musée du squelette. Puis s’annonce Trois-Pistoles, village qui, lui aussi, fait face à une île d’intérêt qui a des histoires à raconter et une belle nature à partager : l’Île aux Basques. À l’approche de Rimouski, la route défile comme un roulement de tambour annonçant quelque chose de très, vraiment très spectaculaire. Le parc national du Bic protège un territoire côtier, insulaire et terrestre d’une beauté saisissante. Dame Nature a ici joué les dentelières de génie en alternant les paysages de caps rocheux, de pics, d’anses et d’îlots, de montagnes, de forêts et de baies secrètes fréquentées par les phoques et les oiseaux marins. L’atmosphère y est unique en toute saison, de même que les très nombreuses activités de plein air et de découverte à vivre. On vous recommande de prévoir au moins une randonnée pédestre, un tour à vélo ou une sortie en kayak de mer, sachant que ce parc du réseau Sépaq propose aussi tout ce qu’il faut pour prolonger l’immersion, dont les pratiques chalets « Écho » et « EXP » ainsi que des yourtes.

La capitale régionale n’est plus qu’à une pincée de kilomètres. Rimouski, c’est l’accord parfait entre l’urbanité douce et dynamique, la nature (104 parcs et espaces verts sur son territoire !) et bien sûr la mer, au centre de toutes les attentions comme vous le découvrirez en imitant les badauds qui prennent l’air sur la grande Promenade de la mer, le regard happé par le large. Ne manquez surtout pas la visite du Site historique maritime de la Pointe-au-Père. Autour d’une station de phare d’importance majeure dans l’histoire de la navigation sur le Saint-Laurent, ce complexe muséal n’est pas avare d’expositions et d’expériences passionnantes : visiter un authentique sous-marin, l’Onondaga, bâtiment de 90 mètres de long qui fut actif jusqu’en 2000 ; tout savoir de la plus grande tragédie maritime canadienne, le naufrage de l’Empress of Ireland en 1914 ; et, bien sûr, découvrir les bâtiments de la station de phare, la maison du gardien et le hangar de la corne de brume, sans oublier de gravir les marches du deuxième plus haut phare du Canada érigé en 1909. Un programme captivant, émouvant et… forcément éclairant !

Parc national du Bic

Parc national du Bic ©Mathieu Dupuis/Le Québec maritime

 

Les charmes de l’arrière-pays du Bas-Saint-Laurent

La belle campagne du Bas-Saint-Laurent vous fait les yeux doux ? Ne résistez pas à l’appel de cet arrière-pays dont le charme bucolique ondule côté passager depuis le début de la route. S’il fallait se restreindre à trois coups de cœur, ils seraient respectivement les têtes d’affiche des catégories nature, saveur et aventure. Le premier, c’est le parc national du Lac-Témiscouata, que vous atteignez en empruntant la route transcanadienne (185) depuis Rivière-du-Loup. Ce parc national créé en 2009 protège un magnifique milieu mariant l’eau et la forêt, un paradis pour la pratique de la randonnée ou du canot. En plus d’abriter une flore et une faune variées, il livre les témoignages archéologiques d’une occupation autochtone remontant à plus de 10 000 ans. Notre deuxième lauréat se situe dans les parages, à Auclair. Le Domaine Acer donne un nouveau souffle à l’érable. Ici, on invente des boissons alcoolisées, apéritifs, vins et pétillants à partir de l’eau d’érable, entre autres nombreux délices de l’érablière. Savoir-faire innovant, dégustations étonnantes, visite guidée lumineuse et accueil des plus chaleureux dans cette maison également Économusée de l’érable. Enfin, pour la dose d’adrénaline, prière de remonter en direction de Rimouski par la route 232 et de faire un stop à Saint-Narcisse-de-Rimouski. Ne vous laissez pas impressionner par le panneau annonçant Le Canyon des Portes de l’Enfer, du moins pas tout de suite, cette gorge de la rivière Rimouski vous réservant bel et bien quelques frissons. Avec ses parois très encaissées, ce canyon est amorcé par une chute de 20 mètres avant de parcourir 5 km sous le sceau du vertige au cœur d’un site offrant 20 km de sentiers de randonnée, la plus haute passerelle suspendue du Québec (63 mètres de hauteur), un escalier tout aussi vertigineux pour descendre à la rivière ainsi que plusieurs activités et animations pour toute la famille. Une adresse bonus pour se glisser dans la peau d’un vrai coureur des bois avant de lever le camp pour retrouver la mer ? Nous vous conseillons le Domaine Valga et son parc de sentiers et jeux aériens au cœur de la forêt. Les aventuriers de tous âges adoreront !

Domaine Acer

Domaine Acer ©Gaëlle Leroyer/AITQ

JOURS 5 à 9 • VIRER DE BORD POUR LA CÔTE-NORD :

 

De Trois-Pistoles aux Escoumins : bienvenue en Côte-Nord !

Ils vous intriguent, n’est-ce pas, ces panneaux indiquant les « traverses » ? Au Québec maritime, ce sont les traversiers qui prolongent les routes pour relier les rives (et les îles) du Saint-Laurent. De retour sur la route 132, réglez le GPS sur Trois-Pistoles, l’une des traverses du « bas du fleuve » avec Rivière-du-Loup et Rimouski. Il est recommandé de réserver à l’avance votre date et votre horaire de départ puis de vous présenter sur place une heure avant l’embarquement. Le bateau vous emmènera, véhicule compris, sur la rive opposée moyennant 90 minutes de navigation. Ouvrez bien l’œil : vous traversez le terrain de jeux des mammifères marins ! Vous débarquez d’ailleurs aux Escoumins, au plus près de la communauté innue d’Essipit. C’est l’occasion rêvée de s’offrir une excursion en Zodiac pour aller saluer les géants du Saint-Laurent avec Croisières Essipit. Les capitaines de cette compagnie autochtone sont des experts pour emmener des petits groupes en toute sécurité et dans le respect de l’environnement, à la rencontre des baleines, dont le rorqual bleu, plus gros animal vivant sur notre planète. Sur le plancher des vaches, votre ruban d’asphalte préféré s’appelle désormais route 138, la bien nommée route des Baleines. Comme vous n’êtes pas très loin de Tadoussac, il serait vraiment dommage de ne pas mettre le cap à l’ouest pour prendre le temps de visiter ce village historique, l’un des plus beaux du Québec, mieux faire connaissance avec le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, l’un des meilleurs endroits au monde pour observer les baleines de préférence avec Croisières AML et, pourquoi pas, vous aventurer dans le parc national du Fjord-du-Saguenay et ses paysages spectaculaires. Réservez au moins une nuit pour rayonner dans cette région riche de nombreux attraits naturels, patrimoniaux, culturels et, incidemment, gourmands. On vous renvoie aux premiers jours de notre circuit en Côte-Nord pour vous inspirer de quelques coups de cœur maison, activités de plein air et rencontres avec la faune, entre autres…

Baleines en Côte-Nord ©Jean-Pierre Sylvestre/Le Québec maritime

Baleines en Côte-Nord ©Jean-Pierre Sylvestre/Le Québec maritime

Une mini-odyssée jusqu’à Baie-Comeau sur la route des baleines

Et ensuite ? Ensuite la route des Baleines vous tend les bras. De Tadoussac jusqu’au kilomètre terminus de la 138, au seuil de la Basse-Côte-Nord, ce road trip à la conquête des grands espaces affiche tout de même 844 km au compteur. Les plus « gros rouleurs » peuvent relever le défi en ayant prévu un bon stock de CD de Gilles Vigneault, le grand poète natif de Natashquan, ou de Florent Vollant, un artiste innu de la région de Sept-Îles. Pour avoir une idée de ce qui vous attend jusqu’au bout de la route et au-delà, consultez notre itinéraire jusqu’en Basse-Côte-Nord. Mais l’ambiance de la région, ses paysages, ses gens, son authenticité vous inspireront sans doute un autre rythme de vacances, plus doux et plus serein. Notre conseil est de viser Baie-Comeau, à moins de 200 km vers l’est, question de ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre et de profiter. Sur la route, les panoramas imposent l’humilité des deux côtés – mer et forêt, plages et reliefs – et les localités s’espacent de plus en plus. Rivière-Éperlan, Portneuf-sur-Mer, Forestville, Les Îlets-Jérémie… laissez votre inspiration choisir les escales : ici pour la vue sur le large, là pour une jolie église, ailleurs pour une pause casse-croûte à l’orée de la forêt boréale. L’arrêt absolument obligatoire, à notre avis, est le Parc Nature de Pointe-aux-Outardes. De vrais amoureux de l’environnement ont fait de ce site naturel un espace protégé où se ressourcer et s’offrir une rencontre magistrale avec la biodiversité. Marais salé, dunes, tourbière, forêt boréale, plages, battures, aulnaie, forêt de pins routes : ces différents écosystèmes cohabitent et se laissent explorer via un réseau de sentiers de 10 km. Ce lieu d’exception pour l’observation de centaines d’espèces de plantes et d’oiseaux compte aussi une volière à papillons, un jardin d’oiseaux et un campement traditionnel innu où Wabush, fier représentant de sa communauté, vous transmettra quelques savoirs millénaires. Le must ? Passer la nuit dans un des nichoirs à oiseaux géants conçus par le maître des lieux, Denis Cardinal. Ces hébergements écologiques d’un autre type rendent chacun hommage à une espèce d’oiseaux : des bijoux de créativité et de savoir-faire pour se mettre au vert !

Si vous n’avez pas épuisé votre crédit temps en Côte-Nord, nous ne manquons pas d’idées pour occuper une journée supplémentaire. Les nichoirs géants vous ont impressionnés ? Alors que direz-vous devant le plus grand barrage hydroélectrique à contreforts et à voûtes multiples au monde ! Moyennant 3 heures de route depuis Baie-Comeau, cette échappée vers le Grand Nord par la route 389 jusqu’au barrage Daniel-Johnson et la centrale Manic-5 vaut le coup autant pour l’immersion boréale offerte par le trajet que pour la visite guidée ébouriffante (et pas seulement à cause du casque de sécurité) de ces installations hors norme. Vous pouvez également faire plus ample connaissance avec la ville de Baie-Comeau – toutes nos bonnes pistes sont par ici avant de confier la suite du voyage aux bons soins de la Société des traversiers du Québec, soit au départ de Baie-Comeau soit, un peu plus loin, de Godbout. Hé oui, la Gaspésie vous attend !

Nichoir au Parc Nature de Pointe-aux-Outardes ©Mathieu Dupuis/Le Québec maritime

Nichoir au Parc Nature de Pointe-aux-Outardes ©Mathieu Dupuis/Le Québec maritime

JOURS 10 à 15 • LA GASPÉSIE ET SES PAYSAGES

De Matane à Gaspé et Percé : la mer, les montagnes et vous

Avant de poser le pied à Matane, en Gaspésie, il faut dire un mot de cette traversée d’environ 2 h 15 pour franchir l’estuaire du Saint-Laurent. Elle fera partie des beaux souvenirs du voyage autant pour la qualité des services à bord que pour le spectacle maritime (avec option baleines) et celui des côtes qui s’éloignent et se rapprochent, majestueuses. C’est aussi un vrai temps de détente dans le périple : on lâche le volant et on rencontre les voyageurs et les Québécois qui utilisent le traversier. Une fois arrivé à la gare fluviale de Matane, réfléchissez bien à vos envies : 5 jours pour faire le tour de la Gaspésie, c’est juste assez pour une initiation. Si le secteur de Matane, ses plages et la fraîcheur de ses fruits de mer éveillent en vous des aspirations balnéaires, alors filez sans trop tarder vers la pointe de la péninsule (environ 280 km depuis Matane) pour profiter du florilège terre-mer offert par Gaspé et Percé. Entre grand large, grèves, baies et falaises, cette portion de la route 132 est un spectacle en soi. Référez-vous à notre road trip en Gaspésie pour les arrêts recommandés, par exemple à la découverte des phares. De notre côté, nous n’avons jamais vraiment pu trancher entre mer et montagnes, alors nous ferons volontiers escale au niveau de Sainte-Anne-des-Monts pour passer un temps, voire une nuit, au parc national de la Gaspésie. Cette mer de montagnes offre de fabuleuses options de randonnées panoramiques, de rencontres avec les grands cervidés (bienvenue au pays des orignaux !) et d’hébergements en pleine nature. Ensuite, consacrez au moins deux jours – si possible trois – à l’extrémité de la péninsule. Que vous soyez avide de culture et d’histoire, de saveurs, d’art ou d’aventures au grand air, le programme est dantesque. Du côté de Gaspé, interdiction formelle d’ignorer le parc national Forillon, le Musée de la Gaspésie et le Site d’interprétation Micmac de Gespeg pour la touche autochtone. Et à Percé ? Notre top 3 autour du tutélaire rocher : le parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé bien sûr, le très impressionnant Géoparc mondial UNESCO de Percé et, pour se remettre de ses émotions en flattant ses papilles, la Maison du Pêcheur. Pour le reste, sentez-vous libre ou suivez nos recommandations par ici : Gaspé et Percé, trois journées au bout du monde.

Route en Gaspésie (Haute-Gaspésie) ©Mathieu Dupuis/Le Québec maritime

Route en Gaspésie (Haute-Gaspésie) ©Mathieu Dupuis/Le Québec maritime

De Percé à Grand-Métis : baie chaleureuse, vallée poissonneuse et bouquet final

Avant de vous élancer sur la face sud de la péninsule, jetez un œil vers l’horizon marin. Vous ne les voyez pas, mais les Îles de la Madeleine sont là-bas, au loin dans le golfe du Saint-Laurent. On vous reparlera de cet archipel magique, ses plages, ses falaises de grès rouge, ses collines vertes ponctuées de maisons colorées, son homard, sa poésie et son accent acadien… Mais d’abord, vous avez une boucle à boucler et encore de beaux souvenirs à récolter. L’une des plus belles baies du monde vous déroule le tapis rouge, la baie des Chaleurs. Sur la route, les localités de L’Anse-à-Beaufils, Chandler, Paspébiac et Bonaventure sont à entourer sur la carte pour des découvertes à saveur historique, culturelle, récréative et nature que nous vous présentons dans ce circuit. Notre chouchou à nous, c’est l’émouvant Site historique du Banc-de-Pêche-de-Paspébiac où l’épopée de la pêche à la morue en Gaspésie revit de manière magistrale. Les amoureux des grands bonds dans le passé ne seront pas déçus non plus en s’arrêtant au parc national de Miguasha, dont le site fossilifère classé par l’UNESCO nous ramène quelque 380 millions d’années en arrière.

On dit « à bientôt » à la mer pour amorcer la dernière portion du périple qui donnera à voir une autre Gaspésie, plus intérieure, profonde et rustique, mais tout aussi captivante. La vallée de la Matapédia est votre voie royale pour regagner le nord de la péninsule. Vous êtes pêcheur à la mouche et rêvez de vous confronter aux beaux saumons gaspésiens ? C’est le moment ! Ces eaux vives vous inspirent d’autres aventures plus rafraîchissantes encore ? La compagnie Nature Aventure, basée au village de Matapédia, vous offre le choix entre le kayak, le canoé, la planche à pagaie et même la plongée en apnée pour observer de plus près les poissons.

Une fois dépassé le lac Matapédia, il ne reste qu’une trentaine de kilomètres avant les retrouvailles avec le littoral maritime. Un tel voyage mérite un bouquet final digne de ce nom. Nous vous conseillons donc de bifurquer à droite par la route 234 pour rejoindre Grand-Métis. Vous n’avez plus qu’à visiter les enchanteurs Jardins de Métis. Ces jardins à l’anglaise créés à partir de 1926 par Elsie Redford, une horticultrice visionnaire, mettent en scène près de trois mille variétés de plantes et de fleurs, dont l’hypnotique pavot bleu de l’Himalaya, le tout sur un site patrimonial classé d’une grande beauté, théâtre chaque été du Festival international de jardins. Un grand moment de poésie entre savoir-faire des humains et beautés de la nature. Vous cherchez vos mots ? On peut vous aider : « C’est vraiment le bouquet ! ».

Jardins de Métis ©Mathieu Dupuis/Le Québec maritime

Jardins de Métis ©Mathieu Dupuis/Le Québec maritime

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David Lang

Journaliste spécialisé voyage et art de vivre, David se régale avec le Québec depuis plus de 15 ans. Après plus de 40 voyages à travers les régions et les saisons de la Belle Province, il devance largement Jacques Cartier et s’avoue toujours aussi bluffé par les expériences et les rencontres à vivre sur ce territoire hors nome. David le rédac’ chef anime une équipe de rédacteurs et de photographes avec qui il partage sa soif de découvertes chez les cousins.