Le Festival Musique du Bout du Monde : jour 1

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Le Festival Musique du Bout du Monde de Gaspé a officiellement débuté jeudi… sous la grisaille et un peu de pluie. Pas grave, car le soleil était bien présent dans le cœur et les mots que nous ont offert deux des bénévoles de cet événement célébrant cette année sa 16e campagne.

JOUR 1, jeudi 8 août. C’est le grand jour. Une invitée de dernière minute s’est incrustée dans le beau paysage de la ville de Gaspé, avec sa baie légendaire et son parfum de bout du monde [comptez un bon 12 heures de voiture à partir de Montréal, en incluant les pauses]. Du genre pas la bienvenue. La pluie. Elle joue les intermittentes du spectacle pour le Festival Musique du Bout du Monde. Pas de quoi dégainer les parapluies ou surfer sur les trottoirs, mais assez pour faire grimacer un journaliste en tirant les rideaux de sa chambre d’hôtel. C’était un peu démoralisant ce matin au saut du lit, mais il faut faire avec. On ne deale pas avec le temps.

BÉNÉVOLES ET COMPLICES

Avec un ciel pareil, on est tenté de rester au chaud, ou au sec, d’aller écraser son derrière dans un café ou de visiter un musée.
Moi, je décide d’aller tâter du bénévole, enfin c’est une façon de parler. Ils sont près de 300 bonnes volontés pour la 16e édition du FMBM, réparties dans différents comités (trésorerie, billetterie, logistique, approvisionnement, accompagnement des artistes, etc.). Sans eux, pas de fête, c’est aussi simple que ça. Un maillon essentiel que ces anonymes arborant un tee-shirt jaune au goût de miel pour les yeux. « Complices, on est là pour vous aider » peut-on lire dans leur dos.
Dans cette grande famille, on trouve Roselyne Adams et Camille Malouin, en charge du comité Salon des bénévoles et accréditations des bénévoles, aménagé dans l’Hôtel Baker, un des 8 établissements 4 étoiles que compte la Gaspésie. On y sert notamment les repas – un bon millier au total – pour ces femmes et hommes de l’ombre si précieux, mais aussi pour les artistes de jour.

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Rouage essentiel à la bonne tenue du festival, les bénévoles étaient à pied d’œuvre dans différents endroits, à l’image de Camille Malouin, de service au Salon des bénévoles à l’Hôtel Baker, qui prête main forte au FMBM depuis 10 ans. © Olivier Pierson

UN FESTIVAL DE DÉCOUVERTES

Roselyne et Camille, c’est plus de 20 ans de bénévolat à elles seules. Affables, accessibles, hospitalières comme cette Gaspésie qui les a vues naître et continue de les faire rêver. Roselyne a vu le jour à Gaspé. Camille à l’Anse-au-Griffon, un quartier de Gaspé où je sirotais le matin même un délicieux Moka en compagnie d’une amie au Café de l’Anse, un ancien entrepôt frigorifique reconverti en centre culturel.
Les deux Gaspésiennes sont du genre à ne pas compter les heures pour ce festival qu’elles couvent de bons mots, comme s’il s’agissait de leur propre enfant. « Un beau festival », martèle Camille, au cas où on ne l’aurait pas comprise. « Une grande fête, de belles rencontres et beaucoup de découvertes », renchérit sa camarade, qui ne tarit pas d’éloges pour le fameux concert au lever du soleil au Cap-Bon-Ami, dont elle est une fidèle spectatrice, qui mettra cette année en vedette la chanteuse autochtone Élisapie. « Il se dégage une telle énergie de ce moment magique, c’est toute une expérience ! » Elle a également été séduite par le répertoire de Lucibela, « parce qu’elle transporte des rythmes ensoleillés avec une voix plus que magnifique », peut-on lire dans le programme officiel du Festival Musique du Bout du Monde. Camille, elle, se souvient avoir craqué pour un groupe de hip-hop malien baptisé SMOD, programmé il y a plusieurs années. « Je m’étais empressée de leur acheter un album après leur show qui m’avait fait tellement de bien ! »
Une sensation comparable à ce que le FMBM lui procure quatre jours durant.

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On a aperçu un volcan jeudi à Gaspé, un volcan nommé Hubert Lenoir, qui a fait couler un torrent de lave musicale sous le grand chapiteau. Une soirée que le public gaspésien n’est pas près d’oublier ! Incandescente et endiablée ! © FMBM

L’UNION FAIT LA FORCE

Camille, chez les bénévoles, c’est une des figures, en tout cas un des visages incontournables. « Une crème », m’a confié une de ses connaissances. Une crème qui a participé à l’élaboration du Guide du bénévole, lequel recense notamment ses responsabilités, comme celle d’être positif et ponctuel, ou encore d’avoir le souci du client. Dans ce domaine, la retraitée en connaît un rayon, elle qui coordonna pendant 28 ans les services aux visiteurs au parc national Forillon, autre joyau local. Dotée d’un sens du contact qui ne fait aucun doute [je peux en témoigner], Camille excelle aussi dans l’art de vendre sa Gaspésie et de recruter les bonnes volontés, jusque dans sa propre famille. Depuis deux ans, sa sœur fait spécialement le voyage de la ville de Québec pour prêter main forte au festival.

Ce que représente le FMBM pour elle ? « L’implication d’une communauté qui a à cœur de faire connaître la Gaspésie aux touristes. Ce festival, ce n’est pas que de la musique, c’est aussi des paysages et des gens », insiste la bénévole, toujours prête à vanter sa terre natale avec un sourire radieux. Radieux comme ce soleil qui nous a fait faux bond hier, mais a continué de briller dans les cœurs…


 

L’ENTREVUE DU JOUR

Programmé à 18h, l’enfant du pays Jonny Arsenault était à la fois frustré et heureux à l’issue de sa prestation sur la scène Loto Québec. Il faut dire que ce ne fut pas une journée comme les autres pour le natif de Carleton-sur-Mer…

Ce jeudi 8 août restera un moment particulier pour toi. Un mélange de déception et de joie…

On va commencer par le négatif : c’est la première fois de ma vie que j’arrive pas à l’heure à un spectacle, à cause d’un retard d’avion. Ça m’a terriblement déçu de ne pas pouvoir jouer plus longtemps. Il faut retenir le positif avec ma venue à Gaspé, qui est un peu ma 2e maison. J’ai joué plusieurs années dans cette ville, partout où je pouvais le faire, en reprenant des morceaux, comme au Brise-Bise. Mais c’est la première fois que je venais chanter au festival et avec mes propres chansons. C’était particulier pour moi, c’est un peu comme venir voir un vieil ami et lui montrer quelque chose de nouveau.

Ça représente quoi pour toi le Festival Musique du Bout du Monde ?

Si je devais résumer ce festival en un mot, ce serait la diversité. Amener de la musique du monde dans un milieu éloigné, mais qui a les bras grand ouverts, je trouve ça vraiment cool.

Durant ton show, après ce qui s’est passé, tu as fait la promesse de revenir à Gaspé…

Il faut absolument que je revienne à Gaspé pour le festival. Mon souhait le plus cher serait de le faire avec mon nouvel EP, qui devrait sortir l’hiver prochain.

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L’émotion était au rendez-vous pour Jonny Arsenault, natif de la Gaspésie, qui a joué pour la première fois ses propres chansons à Gaspé dans le cadre de ce 16e FMBM.

Infos sur le festival : www.musiqueduboutdumonde.com


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Olivier Pierson

Journaliste depuis une vingtaine d'années, Olivier a œuvré en France au sein de la presse quotidienne régionale, traitant de sujets aussi divers et variés que le sport, la politique ou les faits divers... C'est désormais à la culture et au tourisme de plein air que ce fondu de marche consacre la majeure partie de son temps, toujours friand de découvertes et de rencontres, mais aussi de nouvelles expériences !


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