Le Serpent

À l’instar de Kaa du Livre de la jungle, Le Serpent tapi dans le quartier de Griffintown, à Montréal, a toutes les chances de vous hypnotiser. Son superbe décor industriel et la cuisine du chef Michele Mercuri le fredonnent en chœur : « Aie confiance » !

Hubert Marsolais et Claude Pelletier, les deux papas du Club Chasse et Pêche et du restaurant Le Filet, ont ouvert Le Serpent en décembre 2013, une veille de Noël. Encore un beau cadeau fait au Montréal des gourmets. Le nom du restaurant évoque un élément bien précis de son impressionnant décor industriel : la cheminée en spirale, massive, qui servait jadis à évacuer les émanations toxiques de la Fonderie Darling. Annie Lebel, de l’atelier in situ, s’est chargée de tirer parti d’un espace plus que généreux pour aménager un restaurant très élégant et contemporain, où les matériaux bruts et le mobilier métallique dialoguent avec des œuvres d’art (sculpture, peinture, photo) et de superbes luminaires d’ambiance. 80 convives peuvent s’attabler au Serpent, sans compter la douzaine de places offerte par le bar. Contemporaine elle aussi, la cuisine lorgne du côté de l’Italie pour délivrer des assiettes dans l’esprit brasserie revisité, très travaillées, pleines de goûts et de fraicheur.

Un des meilleurs italiens de Montréal

Michele Mercuri, le chef du Serpent, a conçu un menu efficace et gorgé de soleil. En entrée, les crudos mettent en scène le loup de mer, le saumon et l’hamachi avec une grande vivacité (mandarine, citron, jicama, fenouil, câpres de boutons de marguerite…). Imparables également, la burrata avec son tartare de bœuf, rapini, pane caraway et zaatar, tout comme une réconfortante tartelette de lapin, champignons, poireaux, topinambour et moutarde. Du côté des plats, les pâtes livrent un véritable récital de gourmandise, à l’exemple des spaghettis aux palourdes, ail, citron, persil et chili. Le risotto se met au vert avec ses pois anglais, ses gourganes, têtes de violons et bourgots, tandis que la gigue de cerf, rémoulade de céleri rave fumé, bette à carde et airelles s’est vite imposée comme un plat signature du Serpent. La cheffe pâtissière Masami Waki signe d’excellents desserts, tel le tiramisu façon Masami avec son espresso minute. Enfin, la carte des vins montée par le sommelier Philippe Boisvert se distingue par ses excellentes références françaises et italiennes.

NOTRE AVIS

Le cachet industriel de la Fonderie Darling et une très belle cuisine italienne d’aujourd’hui s’associent pour offrir une des plus réjouissantes expériences culinaires pour tout épicurien en visite à Montréal. Autant dire qu’on aime beaucoup que Le Serpent soit désormais ouvert le lundi soir aussi.