Bienvenue au Saguenay-Lac-Saint-Jean | Ep. #1 : Culture, Patrimoine & Histoire vivante

Bonjour tout le monde !
Merci de nous rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast Québec Le Mag’.
Aujourd’hui on change un peu nos habitudes.
Pas de mots-clé, pas d’Essentiel. Pas d’invité non plus pour prendre le large au fil d’un de ces roads-trips dont notre rédacteur’ chef a le secret.
On vous rassure : on vous emmène bien évidemment en voyage au Québec, plus précisément dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Une région qu’on va visiter au travers d’une dizaine d’épisodes thématiques, comme autant de fenêtres qu’on a envie de vous ouvrir sur cette région.
Notre guide pour cette série spéciale de notre Podcast, c’est David Lang ! 

Bonjour Karim.
Bonjour tout le monde !

Pour ce premier épisode consacré au Saguenay-Lac-Saint-Jean, tu as choisi de nous parler d’histoire et de culture.

Histoire, culture, patrimoine. On commence quelque part par le commencement, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, c’est une de ces grandes régions du Québec où l’histoire, elle est vivante, vibrante, récente, il faut le dire, parce que c’est une région qui est qui a commencé à être colonisée, à se développer assez tardivement.
Et puis il faut aussi admettre que c’est une des grandes forces, une des grandes spécialités de nos amis québécois, c’est d’arriver à rendre tout ce patrimoine historique, toutes ces racines vraiment très vivantes, très passionnantes, à travers des des sites, des lieux, des événements culturels, des spectacles. Et finalement, on est dans un on est dans un coin de l’Amérique du Nord qui, ou l’histoire ne prend jamais la poussière. Et il y a toujours des choses très vivantes à découvrir.

Commençons par le commencement, si tu veux bien, avec les premiers occupants de ce qui ne s’appelait pas encore le Saguenay-Lac-Saint-Jean

Ce territoire qui ne s’appelle pas encore le Saguenay-Lac-Saint-Jean, mais qui est bien pourvu de ces 2 immenses colosses d’eau douce qui donnent leur nom à la région, C’est-à-dire le Fjord du Saguenay et le Lac-Saint-Jean. C’est un territoire que les Européens vont découvrir assez tardivement, mais qui est déjà fréquenté depuis des millénaires par les peuples innus.
Alors au Lac-Saint-Jean, on les appelle les Ilnus, avec un “l” et pour faire connaissance avec cette nation autochtone aujourd’hui, il faut se rendre à Mashteuiatsh, au bord du lac Saint-Jea, où on va trouver un attrait vraiment majeur de la région qui est le Musée ilnu de Mashteuiatsh. C’est vraiment un attrait passionnant. Vous allez découvrir la culture traditionnelle, le mode de vie de ces Innus du Lac-Saint-Jean. Vous avez une expo permanente qui crée vraiment le portrait de cette première nation. C’est une expo de grande qualité, qui a gagné un prix d’excellence en 2020 de l’association des musées canadiens.
Vous avez aussi des aménagements extérieurs, on vous emmène dans la forêt, à l’arrière du du musée, avec un joli sentier d’interprétation en pleine nature. Des guides interprètes vont vous expliquer comment cette nation, finalement, s’est développée dans son environnement. On va vous raconter toute cette flore, cette faune indigène de la région. Et puis le mode de vie de ces autochtones.
C’est vraiment un musée passionnant. C’est aussi le lieu d’un très grand rassemblement qui a lieu tous les étés. C’est le grand rassemblement de Mashteuiatsh où là on est un petit peu à la manière des Pow Wow qu’on connaît dans les nations autochtones, dans une grande célébration ou plusieurs nations différentes viennent célébrer toutes ensemble.

On fait un grand bond en avant, de presque 2000 ans, pour arriver en 1526 et l’arrivée des premiers bateaux de pêche européens dans le Golfe du Saint-Laurent.

Oui, les premiers visiteurs, finalement du Québec et du Golfe du Saint-Laurent, de l’estuaire maritime du Saint-Laurent, ce sont des baleiniers. Ce sont des pêcheurs. Ils étaient souvent ou Bretons ou Basques. Ils ont tout simplement suivi les mammifères marins jusqu’en Amérique du Nord et puis ils ont débarqué à cette époque là, au XVIe siècle, aux alentours de cet endroit qu’on connaît aujourd’hui sous le sous le nom de Tadoussac en Côte-Nord, qui est vraiment tout près de notre région. Et c’est là que Jacques Cartier lui-même va mouiller ses 3 bateaux, la Grande Hermine, la Petite Hermine et l’Emérillon et découvrir, dit-on, le Fjord du Saguenay. Tadoussac, c’est l’estuaire entre le Fjord et les et le fleuve Saint-Laurent.
Et c’est lui donc qui a baptisé, ou plutôt rebaptisé la rivière Saguenay de ce nom, sachant que les les nations autochtones l’appelaient et l’appellent toujours Pitchitaouichetz. Je ne suis pas super sûr de la prononciation, mais en tout cas ça donne quelque chose comme ça.

Il y a évidemment beaucoup de choses à dire sur le fjord sur la rivière Saguenay en elle même.On parle forcément de l’activité nautique, mais ce n’est pas le sujet du jour. On en reparlera évidemment dans un épisode prochain de cette série spéciale sur le Saguenay-Lac-Saint-Jean. Pour l’histoire des mêmes du Fjord, on sait qu’il y a un musée qui porte son nom. J’imagine qu’on peut en apprendre beaucoup là-bas.

C’est tout simplement le Musée du fjord. Vous vous rendez au bord de la baie des Ha-ha, très jolie, sur le Fjord du Saguenay. Alors ce musée, il va vous proposer toute une programmation qui est à la fois très éclairante, très instructive et aussi divertissante. Toute la famille passe un bon moment consacré au monde marin du Fjord du Saguenay. Il y a vraiment un écosystème très riche, très spécifique. Ce musée, c’est à la fois un labo, un lieu d’apprentissage où on va faire cohabiter l’histoire et les sciences. Vous allez découvrir par exemple un grand aquarium, un vaisseau technologique à travers les hublots duquel  on va apprivoiser cette vie vraiment foisonnante du Saguenay et donc c’est un un rendez-vous incontournable avec la la nature de ce colosse d’eau douce qu’est le Fjord.

Avec cette exploration européenne, vient le premier grand développement économique de la région, au travers du commerce des fourrures.

Les fourrures, c’est vraiment ce qui va agiter pendant plus d’un siècle le commerce entre ce qu’on appelait alors la nouvelle France et puis l’Europe. Il y a une très forte demande en France, en Europe en général,  en peau de castor qui vont être utilisés pour la fabrication de chapeaux. C’est des chapeaux qui étaient par exemple très à la mode à l’époque de Napoléon et le développement est tellement important que la pêche, qui avait vraiment le rôle d’activité numéro un, va devenir une activité totalement secondaire. Avant même le développement de la foresterie et des autres industries comme l’hydroélectricité, c’est vraiment le commerce des peaux qui va jeter les bases du développement de la région.

Et il y a forcément un lieu où on peut en apprendre plus sur ce commerce, sur ces fourrures.

On va en apprendre plus sur même ce savoir-faire,  qui est celui de l’exploitation de ces fourrures. On va se rendre chez Bilodeau, dans l’Univers Bilodeau. C’est situé à Normandin. Vous allez dans cet atelier observer des artisans, pelletiers, bottiers, des taxidermistes aussi, qui vont produire des animaux naturalisés. Alors ici, on va confectionner et on va transformer la fourrure. C’est une activité que l’on fait depuis plus de 35 ans, ça a vraiment des allures, je dirais, de poste de traite des temps modernes. Donc il y a la rencontre avec ces artisans. C’est un endroit où on pratique beaucoup la récupération et le recyclage.
On va faire beaucoup de recherches aussi et d’innovation. L’entreprise Bilodeau Canada est vraiment un des leaders, sinon le leader dans ces différents secteurs d’exploitation de la fourrure.

C’est bien parce que c’est un attrait qui évoque à la fois le passé mais aussi le présent puisque cet Univers Bilodeau perpétue cette tradition, ce savoir-faire séculaire. Si on poursuit notre déroulé historique, c’est une autre demande très forte, mais en papier cette fois-ci, que tu as évoquée tout à l’heure d’ailleurs t qui a permis à la région de continuer de se développer démographiquement et économiquement.

Bien sûr. Alors là, on est à la fin du IXe siècle, au début du XXe siècle, c’est l’âge d’or des pulperie, ces moulins à papier. Et à Saguenay, dans l’arrondissement de Chicoutimi, on va découvrir un endroit qui s’appelle la Pulperie de de Chicoutimi, qui nous invite vraiment à explorer ces anciennes cathédrales industrielles qui datent du début du 20e siècle.
La Pulperie, une très impressionnante collection, vous allez découvrir plus de 26 000 objets d’époque, des œuvres d’art, vous allez explorer des expositions qui proviennent des musées du monde entier. Il y a vraiment tout un travail de de programmation qui est assez impressionnant. La Pulperie, c’est le musée régional finalement du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Vous avez aussi des expos temporaires qui sont vraiment intéressantes. En ce moment, on en a une sur La Fabuleuse Histoire d’un Royaume qui est le spectacle à grand déploiement dont on va vous parler un peu plus tard. C’est un des un des attraits incontournables de la région.

Un autre endroit qu’on aime beaucoup et qui évoque aussi cette période, c’est l’Odyssée des bâtisseurs.

Absolument.
Encore un lieu où l’histoire s’inscrit dans le présent et est très moderne. Vous allez trouver sur cet attrait un tout nouveau parcours numérique en réalité augmentée, qui s’appelle l’Odyssée d’Emilie. Donc, des animations 3D, des reconstitutions historiques qui vont vous expliquer l’origine, le fonctionnement des différents appareils industriels qui sont présents sur place, qu’on va découvrir au fil des sentiers extérieurs. Et puis vous avez aussi plusieurs expositions qui sont présentées dans un très beau bâtiment patrimonial d’époque lui aussi. L’exposition permanente “Au-delà de l’eau” est particulièrement intéressante pour vraiment appréhender tout ce grand territoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, marqué qu’il est par l’eau.

On peut parler de véritable épopée industrielle pour cette partie du Québec. Et, David, tu nous parlais d’histoire vivante au début de cet épisode. On a un très bel exemple de cette histoire vivante quand on revit cette épopée au fameux Village historique de Val-Jalbert

Grand coup de cœur, ça Karim au Saguenay-lac-Saint-Jean !
Le Village historique de Val-Jalbert, c’est un ancien vrai village, ce qu’on appelle un village de compagnie, qui est devenu une petite ville fantôme quand l’activité de ce moulin à pâte à papier – c’est un des premiers du Québec – s’est arrêté. Alors on est entre les années 1901, le début de l’exploitation de ce moulin, et 1927 – il y a pratiquement 100 ans – quand l’activité ferme ses portes. On a, dans les années 60, commencé à exploiter tous les bâtiments de cet ancien village qui est sur un site absolument magnifique, au bord d’une grande chute d’eau. L’usine elle-même était construite en 1901. Le village s’appelait Alors Ouiatchouan, du nom de cette grande chute. Et puis l’histoire s’est poursuivie sur ce lieu, on en a fait lieu d’interprétation pour découvrir ces anciens bâtiments, on en a fait des lieux d’hébergement aussi à même les anciennes maisons des ouvriers. Vous allez trouver un magasin général, vous allez trouver des parcours de randonnée, des animations, un café terrasse. Et puis ces magnifiques hébergements. Le temps s’est arrêté il y a 100 ans et c’est vraiment très très réussi.

On va poursuivre, on va terminer en fait notre ligne du temps au travers de l’histoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean. On arrive à une histoire plus contemporaine, à un savoir faire aussi contemporain. Alors tu as parlé tout à l’heure de l’Univers de Bilodeau qui perpétue cette tradition, ce savoir-faire autour des peaux, autour des fourrures. Tu voudrais nous présenter 2 autres attraits, 2 autres coups de cœur que tu as autour de cette thématique de l’histoire et de la culture du Saguenay Lac-Saint-Jean, qui sont d’une part l’Economusée Touverre et puis l’Ermitage Saint-Antoine.

Des attraits très différents mais qui traduisent tous les deux cette façon de mettre le savoir-faire au cœur du patrimoine vivant.
Touverre, c’est un économusée du soufflage de verre. Il est situé à Saguenay, dans l’arrondissement de a baie. Là, c’est le travail de Giuseppe Benedetto, qui est originaire d’Italie, qui arrive au Québec dans les années 60 et qui va développer son activité de soufflage de verre, de travail du verre, de sculpture du verre. Le nom de son métier, c’est sculpteur verrier. Et puis c’est un artiste, un artisan, qui va concevoir de grandes variétés d’œuvres, de produits issus de différentes techniques de manipulation, de coloration, de cuisson du verre. Donc on va visiter cet atelier qui est le vrai atelier de l’artiste mais qui est aussi un économusée. Donc on vous transmet tout son savoir faire, ses petits secrets, ses techniques. Et puis on peut observer les artisans travailler, donc ça c’est vraiment un rendez-vous avec le patrimoine vivant.
Ensuite, L’Ermitage Saint-Antoine, on se rend du côté de Lac-Bouchette. On est plus dans une approche on va dire plus spirituelle puisque c’est un ermitage qui est fondé en 1907. C’est aussi un héritage parce que on a affaire vraiment un un joyau du patrimoine culturel du Saguenay-Lac-Saint-Jean, lui-même situé dans un très, très beau sanctuaire naturel. Sur place, vous allez découvrir aussi des parcours de promenade, des expositions, des œuvres d’art avec des rencontres avec plusieurs grands artistes.
Où on va vous raconter l’histoire du sanctuaire et de son fondateur. C’est une véritable oasis spirituelle qui est restée fidèle aux objectifs de sa mission et où on peut bien sûr séjourner

David, on ne peut pas faire un épisode de podcast consacré à la culture, à l’histoire, au patrimoine du Saguenay-Lac-Saint-Jean, sans parler d’un attrait que tu as évoqué brièvement tout à l’heure et qui, en plus, il est directement lié à notre thématique du jour. Il englobe finalement toute cette thématique. C’est La Fabuleuse Histoire d’un Royaume.

Mais oui, si vous voulez passer une excellente soirée et en plus comprendre et connaître l’histoire de la région depuis ses origines, c’est un incontournable.
Puisque aujourd’hui La Fabuleuse Histoire d’un Royaume, c’est le spectacle à grand déploiement qui, depuis pas mal de décennies, raconte la grande épopée du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
C’est à découvrir à Saguenay. Il y a plusieurs centaines de figurants, des costumes magnifiques. C’est vraiment un incontournable. En plus, on en a été privé là pendant 2 ans à cause de la pandémie. Alors beaucoup de fans y retournent tous les ans. C’est un spectacle qui, en plus, évolue Je pense que vous passerez une belle, vraiment très très belle soirée. On y apprend d’abord pourquoi un Royaume. Alors là on revient aux origines, au tout début  de la découverte et de l’exploration du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les Nations autochtones ont fait croire à  Jacques Cartier, à l’époque, que, au-delà de la rivière Saguenay, tout au bout du fjord, on pouvait trouver un Royaume, une cité faite entièrement d’or où les gens richissimes étaient habillés de soie, et cetera.
Et c’était une manière malicieuse de convaincre les Français de venir faire des affaires avec les nations autochtones. François Ier tombera dans le panneau entre guillemets et l’histoire qu’on connaît commencera.

Bon, le Royaume n’était pas couvert d’or, mais il avait plein de richesses. Tu viens de nous en présenter pas mal, mais on en parlera encore dans les épisodes qui vont suivre, qui vont se consacrer à cette magnifique région qu’est le Saguenay-Lac-Saint-Jean.
David, Merci beaucoup pour cette première parenthèse dans le Saguenay.

Avec grand plaisir, Karim et on se dit à bientôt pour un prochain épisode.

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