Fierté Montréal : le Podcast Essentiel


C'est la plus grande Gay Pride de toute la francophonie : le Festival Fierté Montréal est un événement immanquable de l'été au Québec. Pour en parler, nous accueillons le temps d'un épisode le Directeur Général de Fierté Montréal : Simon Gamache.

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Si vous avez déjà eu la chance de visiter Montréal, vous avez découvert une ville vibrante, vibrante et attachante. Une ville ouverte aussi. Une ville où la diversité et où le vivre ensemble sont des notions qui sont bien ancrées dans les esprits, dans les comportements et dans les événements. Parlant d’événements, il y en a un qui est la célébration par excellence de cette diversité et de se vivre ensemble. Je parle bien sûr du Festival Fierté Montréal, qui est devenu un incontournable dans le paysage des Gay Prides à travers le monde.

Pour en parler, j’ai le plaisir d’accueillir le temps d’un épisode son directeur général Simon Gamache. Bonjour Simon.

Bonjour Karim.

Merci de prendre un peu de temps pour parler avec nous de Fierté Montréal. Alors, j’ai parlé du festival, mais Fierté Montréal, c’est bien plus que seulement le festival. Je vais te laisser te présenter, bien sûr, mais nous présenter aussi ton rôle dans cette structure qui est Fierté Montréal.

Oui, merci beaucoup. C’est toujours un plaisir de parler de Fierté Montréal. On a une structure quand même assez unique, qui peut être différent de ce que certaines prides européennes peuvent avoir. Même, je dirais qu’on est une province quand même assez privilégiée dans le monde. On a des ressources assez importantes.

Donc moi, je suis directeur général. C’est un poste que j’occupe depuis maintenant près de trois ans. Et moi, je chapeaute une équipe permanente d’une quinzaine d’employés auxquels s’ajoutent une quinzaine d’autres contractuels. Quand arrive le temps de la Fierté, on embauche près de 600 personnes plus 400 bénévoles. Donc, c’est quand même une très grosse structure pour livrer, bien sûr, un grand défilé, un festival artistique, des activités communautaires.

Mais nous, on travaille à l’année. Donc, on travaille à l’année. En termes de ressources, je dirais qu’on est privilégié. On a un budget qui est quand même assez important, près de 7 millions de dollars canadiens. Donc, ce qui fait qu’il n’y a aucun comparable avec des Pride, par exemple, en France, qui sont plus des groupes bénévoles, donc des activistes qui vont se regrouper. Donc nous avons cette chance-là d’avoir un écosystème de financement qui nous permet ça. Mais quant à moi, on a un devoir aussi. Donc, si on a des ressources, il faut que les communautés en bénéficient. Et c’est ce qu’on fait certainement pendant le festival en été, mais aussi à l’année longue.

Et nous, on travaille énormément avec les groupes communautaires LGBTQ+, au Québec. Il y en a près de 180 à la grandeur de la province du Nord. Et quand je parle du Nord, je parle vraiment du complètement en haut. Si vous regardez une carte Kuujjuak, Par exemple, Kuujjuak a Trois-Pistoles, Val-d’Or à Sherbrooke. Si vous regardez une carte, vous allez voir, ça c’est Nord, Sud, Est, Ouest.

Donc nous, on travaille avec ces groupes-là. On visibilise le travail qu’ils font et aussi on visibilise les communautés. C’est vraiment notre travail fondamental. On est une plateforme de visibilité qu’on fait dans vraiment toutes nos activités.

Tout ça ne s’est évidemment pas créé du jour au lendemain. Fierté Montréal, ça existe depuis quand, par qui ça a été créé, et comment ça a évolué pour arriver à cette grande machine au final ?

Fierté Montréal, l’organisation que je préside présentement, a été créée en 2007. Mais ça, c’est juste une partie de l’histoire. Je rappelle tout le temps Il faut retourner à l’origine du mouvement de la Fierté à Montréal. Je pense que c’est plus important que l’organisation parce que c’est souvent ça. On arrive dans une ville et la Fierté passe d’une organisation à une autre.

Donc, nous, à Montréal, ça a vraiment commencé en 1979. Il y avait un groupe d’une cinquantaine d’activistes qui s’étaient retrouvés dans un parc et qui souhaitaient commémorer le 10e anniversaire deStonewall, les émeutes de Stonewall à New York, donc des émeutes mythiques qui ont lieu à New York en 1969. Souvent, on imagine que c’était des hommes gays qui manifestaient. Ce n’était pas tout à fait ça. C’était des personnes trans- et racisées, des latinos, des noirs qui étaient dans la rue, et qui tiraient des briques et c’est comme ça. Donc ça, c’est en 69 à New York et à Montréal, on s’est dit on veut commémorer 1969. Donc une cinquantaine d’activistes qui s’appelaient à l’époque la Brigade Rose. et qui avait organisé la Gay-rilla. Et c’est comme ça que ça a commencé.

Il faut se rappeler de ça, c’est bien beau, regardez la grosse organisation que Fierté est devenue. Mais bon, il y avait ça à la base. Et à Montréal, pendant presque 14 ans, ça, ça a évolué, ça a été repris par différents groupes militants. Ça a pris de l’ampleur et en 1993, une organisation a été créée qui s’appelait Divers-Cité et qui a fait un travail formidable pendant 20 ans, qui a vraiment donné une ampleur au mouvement de la Fierté à Montréal, qui a repris la marche, le défilé, et aussi qui a créé un festival artistique. Il faut savoir que Montréal est un terreau fertile de grands festivals. Montréal est une des plus grandes villes festivalières au monde. On a des grands festivals, bien sûr, le jazz, les Francofolies, ce sont les plus connus, mais Fierté Montréal est dans la même catégorie maintenant. Donc on est au même niveau en termes d’attractivité que des jazz ou Francofolies, ou Juste pour Rire, qui est un peu en pause en ce moment.

Ça s’est développé avec Divers-Cité et bon, quelques mauvaises décisions ont été prises par Divers-Cité et Fierté Montréal est arrivée en 2007. Un groupe d’activistes, des gens qui voulaient reprendre cet événement-là, ont repris l’organisation du défilé en 2007 et aussi ce qu’on appelle les journées communautaires. Donc ça, c’est des groupes communautaires majoritairement qui sont dans les rues, dans le village, ce qu’on appelait le village gay à l’époque, et qui présentent ce qu’ils font. Donc Fierté a repris ça. et a repris de l’ampleur.

C’est surtout en 2016-2017 que c’est devenu très gros. En 2017, on a organisé la première Fierté canadienne, donc Fierté Canada Pride, comme ça s’appelait à l’époque. On a été les premiers à organiser ça. Et il a donné qu’en 2017, c’était le 150e anniversaire du Canada. le 375e anniversaire de la ville de Montréal.

Alors, il y a eu une très grosse édition et la Fierté a pris de l’ampleur. Ce qui fait qu’aujourd’hui, c’est ça. Donc, on est une des plus grandes Fiertés dans le monde en termes de ressources. C’est très dur de comparer les fiertés parce que c’est sûr qu’on peut regarder São Paulo qui a sur des millions, Madrid aussi qui est énorme, New York. Mais si on regarde en termes de ressources, ce que nous avons, nous sommes très privilégiés.

Alors c’est un peu comme ça que ça s’est bâti à Montréal, le mouvement de la Fierté.

Qu’est-ce qui explique ce côté privilégié d’après toi ? Est-ce que c’est une volonté politique ? Est-ce que c’est un soutien communautaire ? Est-ce que c’est une mentalité générale dans le pays, dans la province du Québec ?

Je crois qu’il y a trois éléments. Fierté Montréal évolue dans un écosystème complexe. Évidemment, le communautaire doit être là. Si on n’est pas lié avec ce qui se passe dans le secteur communautaire, les revendications, nous, on n’a pas vraiment de raison d’être. Donc, ça, c’est fondamental.

Cependant, ce qui a permis la croissance, c’est l’écosystème festivalier dont je mentionnais tout à l’heure. Donc, il y a des financements du gouvernement municipal, provincial et fédéral qui soutiennent les grands festivals. Fierté Montréal et Divers-Cité avant est rentré dans cette logique de financement-là des bailleurs publics. Alors nous, ce qu’il fait, c’est que par les gouvernements, nous ne sommes aucunement financés pour de l’action communautaire. Nous sommes financés pour produire un festival qui génère du développement économique.

Alors là, on voit déjà le clash potentiel entre le secteur communautaire et le secteur économique. Mais l’axe de médiation entre les deux, c’est les arts et la culture. Donc, c’est un grand festival d’arts et de culture. Et je dois dire que moi, ce clash-là qui a lieu, c’est un peu ce qui me passionne dans mon travail. Parce que bon, oui, les gouvernements sont là, mais on a aussi des commanditaires.

Et souvent, les grandes Fiertés, les Prides, vont être justement critiquées pour avoir beaucoup de commandites, donc d’être corporatives. Et on peut très bien le critiquer. Je suis tout à fait à l’aise avec ça. Cependant, nous, comme organisation, on s’assure que justement, ces commanditaires-là sont avec nous pour les bonnes raisons. Donc, ce sont des entreprises alliées qui croient à ce qu’on fait, qui veulent faire avancer les choses, que ce soit au sein de ces organisations-là ou plus généralement dans la société.

Donc, Fierté Montréal est ce regroupement de communautaires, d’entreprises, d’arts et de cultures. Les ressources viennent de ça. Donc, c’est tout ça qui se met ensemble, qui fait qu’un financement important qui se dégage de toutes ces alliances-là. Mais il faut faire attention. Donc, il faut garder un équilibre entre tout ça.

Et nous, on considère comme organisation, notre devoir, c’est de mettre en relation tous ces différents groupes-là. Donc, on travaille dans plusieurs écosystèmes. Les écosystèmes, pour nous, ne peuvent pas être en silo. Ils doivent se retrouver, donc c’est ce qu’on essaie de faire.

C’est un gros défi. Tu l’as dit, c’est un travail à l’année, Fierté Montréal, vous êtes plusieurs à être engagés toute l’année. Vous avez évidemment le festival en lui-même et le défilé qui prennent énormément de ressources et qui vous obligent à embaucher des contractuels et puis à avoir des bénévoles aussi. Mais quels sont les éléments, les événements ou les activités que vous produisez finalement tout le long de l’année et qui vous permettent d’animer cette communauté dont tu parles, et puis aussi de préparer les différents gros événements de l’été.

Ce qu’on fait l’année est plus discret que ce qu’on fait pendant l’été. L’été, on n’est pas du tout discret. Mais à l’année, ce qu’on fait, c’est que d’abord, c’est un lien constant. Donc c’est d’abord vraiment l’écoute de ce qui se passe sur le terrain.

D’abord à Montréal, les groupes communautaires, mais aussi à la grandeur du Québec et aussi, on ignore pas ce qui se passe ailleurs au Canada et ailleurs à travers le monde. C’est sûr, on est très à l’écoute de ce qui se passe partout. Et ce qu’on va faire, c’est visibiliser. Je vais donner un exemple pour commencer. L’année dernière, on avait, ben en fait, depuis plusieurs années, on avait un désir d’avoir, de développer des balados, donc des podcasts sur les réalités des communautés.

Et bon, il est arrivé, il y avait un financement disponible par le gouvernement fédéral et on s’en est impliqué, on a obtenu le financement et on a développé une série de balados qui s’appelle Ensemble pour toustes, qui était justement sur réalité régionale des personnes LGBTQ à la grandeur du Québec. Alors, on a pu faire une série de dix balados, dix podcasts, qui est assez formidable, qui va vraiment par enjeux. Donc, les bars, par exemple, les bars LGBT en région, ou avoir une famille homoparentale en région, comment ça se passe. Ou les réalités autochtones, donc on avait un très bel épisode sur les réalités autochtones. Et ça, nous on met notre machine de communication derrière ça, donc on s’assure qu’on est capable de rejoindre beaucoup de gens.

Cette série-là tourne encore, évidemment. Elle est disponible sur notre site web, elle est sur toutes les plateformes de Spotify à Apple Music, donc elle est partout. Et on travaille encore pour la visibiliser. Donc pour nous, c’est très important. Est-ce que c’est Fierté Montréal directement qui parle ? Non. Nous, on fait parler les communautés, c’est fondamental. On est cette plateforme-là. Aussi, on va offrir des financements. On prend un peu d’argent, donc on prend dans nos revenus autonomes. On a un festival, donc on vend de l’alcool sur nos sites. on vend des produits, donc on va chercher certains revenus par rapport à ça. Donc, ce qu’on se dit, on prend une partie de ça parce que nous, on n’est pas financé pour faire du communautaire, donc on le prend dans nos revenus autonomes et on redonne. C’est une partie, ce n’est pas tout. J’aimerais redonner tout, mais ce n’est pas possible. Ça coûte très cher de produire un festival, mais on en prend une partie. Par exemple, il y a deux ans, on avait une possibilité d’offrir des financements, des petits financements, des micro-financements à des organismes en démarrage un peu partout au Québec. Donc, c’était des sommes de 2500 CAD, mais qui peuvent faire toute la différence pour une organisation qui a zéro moyen. Et là, tout d’un coup, vous avez 2500 CAD pour faire des activités. Alors, on avait donné 10 enveloppes de ce type-là. C’était des appels à projets. On fonctionne tout le temps par appel à projets avec des comités. Bon, donner de l’argent, si on peut le faire, tant mieux. Mais aussi, si on offre des financements à des groupes communautaires, on leur fait confiance. Donc nous, il y a une reddition de compte très légère, mais on rend ça le plus léger possible. Le groupe veut faire quelque chose, que ce soit un barbecue dans un parc, dans un village ou que ce soit, je ne sais pas, faire une activité artistique. Eh bien, on fait l’évaluation et on leur donne l’argent. Puis voilà. Servez-vous-en, on veut vraiment appuyer les groupes. L’idée, c’est d’avoir une vie Queer, d’avoir une vie LGBT dynamique en région et aussi dans les quartiers montréalais.

Est-ce que vous avez aussi un rôle, sinon politique, au moins de dialogue, d’échange avec les autorités, avec la ville et les décisionnaires aussi, pour parler des revendications, des besoins, des manques ?

Encore une fois, l’écosystème québécois est très intéressant. Nous, au Québec, on a ce qu’on appelle le Conseil québécois LGBT. Le Conseil québécois LGBT, c’est vraiment leur mandat. Ça fait 40 ans qu’ils existent et eux, c’est vraiment l’organisme de revendication. Ils ont 70-80 membres, Fierté Montréal est membre du Conseil québécois LGBT.

Ils font tout le travail, justement. avec les groupes à la grandeur du Québec pour développer un inventaire des revendications, les garder, les mettre à jour tout le temps. Donc, cet organisme-là fait ce travail-là. Donc, nous, on est un peu à côté de ça. Donc, nous, notre rôle, c’est comment on prend ça pour aller plus loin, comment on visibilise.

Et aussi, évidemment, c’est sûr que nos financements des gouvernements viennent d’enveloppes financières complètement différentes des groupes communautaires. Donc on ne parle pas au même cabinet, on ne parle pas au même ministre. Et l’approche avec un député ou une députée pourrait être différente. Alors nous, quand on nous rencontre, c’est pour un festival, on nous parle de développement économique, d’art et de culture. Mais on peut arriver, si nous, on a un devoir de bien comprendre les revendications des groupes et on peut aussi arriver dans une rencontre, alors qu’on parle de développement économique et d’arriver par la bande, on est capable d’amener des sujets différents.

Donc, c’est très puissant. On a cet accès-là à d’autres politiques qui jamais n’entendraient parler de nos revendications, je veux dire, étant les communautés en général, pas Fierté Montréal. Alors, c’est ça. La ligne est mince. C’est un peu sur un fil de fer.

Des fois, je dis qu’on est un peu la Suisse des Pride. C’est très différent Par exemple, en Europe, souvent la Pride va organiser la marche, mais c’est aussi l’organisme revendicateur. Au Québec, encore une fois, on a cette chance d’avoir une diversité d’organismes. Donc, c’est notre rôle vraiment d’amplifier. Notre mission, c’est vraiment d’amplifier les voix.

Donc, on le prend très, très sérieux.

Quand on parle de diversité et de communautés au Québec, on ne peut évidemment pas passer à côté des communautés autochtones. Tu en as touché un mot tout à l’heure. Tu as parlé aussi du Grand Nord, ces régions où, au final, on a une population qui est très principalement autochtone. Quelle est la place de ces communautés autochtones dans Fierté Montréal?

On commence. C’est un travail qui avait été commencé un peu avant mon arrivée, avant mon entrée en poste. Nous, d’abord, l’acronyme qu’on utilise, L’acronyme évolue beaucoup. Nous, l’acronyme qu’on utilise, c’est 2S LGBTQIA+. Le 2S, c’est pour les personnes bi-spirituelles.

Les personnes bi-spirituelles, justement, ce sont des personnes autochtones qui peuvent sentir une identité féminine ou une identité masculine ou même une identité non-binaire en eux en elles. Donc, on le met devant. Ce n’est pas pour rien. C’est vraiment très prioritaire pour nous d’entrer en contact. On ne force rien.

On ne peut rien forcer dans les relations autochtones. Donc, nous, on va à la rencontre. Et on espère que ces groupes-là vont nous faire confiance, vont vouloir collaborer avec nous. Tranquillement, on y arrive. Donc, on commence à établir des liens intéressants avec les communautés proches de Montréal.

Donc, il y a Kahnawake qui sont très proches de Montréal. Et aussi, on travaille avec une consultante en autochtonie qui nous aide. Cette année, on a un beau projet artistique. L’année passée, on avait développé un projet un peu de manière déstructurée. Cette année, on structure plus.

Donc, c’est aussi visibiliser les arts autochtones. et les réalités des communautés. Dans la série de balados que je parlais tout à l’heure, des podcasts, il y a un épisode spécifiquement sur les communautés à Kuujjuak, dans le nord du Québec, qui, l’année dernière, avait créé la première Pride à Kuujjuak. Donc, nous, notre équipe avait eu la chance d’aller vivre ça, des accompagnés. Alors, c’est ça. Donc, on est très à l’écoute. Et aussi, dans les communautés autochtones, il y a de l’homophobie, il y a de la transphobie dans certains cas. et la bispiritualité n’est pas nécessairement aussi acceptée d’une communauté à une autre. Il n’y a pas d’unicité dans l’autochtonie, il y a énormément de diversité aussi. Notre approche est pleine d’humilité.

Je dis tout le temps avec les équipes, on va faire des erreurs. Quand on travaille dans la diversité, c’est sûr qu’on fait tout le temps des erreurs, il y a des maladresses. Je crois que ça fait partie de ces démarches-là et certainement avec l’autochtonie, On a des comportements, c’est ancré en nous. Il y a des choses systémiques qui sont ancrées en nous, notre manière de penser, notre rapport aux communautés autochtones. Au Canada, il y a un travail énorme qui se fait avec les communautés autochtones.

Le gouvernement actuel au niveau fédéral, depuis son entrée en poste, travaille très fort pour rétablir des choses, mais ça ne se passe pas en 50 ans. Ça se passe sur ses décennies. Donc, ce qu’on espère, Fierté morale, c’est d’entrer dans cette logique de réconciliation, de réconciliation avec les peuples autochtones. Et on le fait selon les moyens.

On va revenir à cette année 2024. On a compris que la Gay Pride Montréal existe depuis bien plus longtemps, mais c’est la 18e fois que Fierté Montréal organise son festival. 18 ans, mais j’ai lu quelque part que tu avais dit que ce n’est pas parce qu’on a atteint 18 ans qu’on allait être beaucoup plus sage cette année.

Dont on atteint la majorité, mais non. C’est ça, c’est un festival, vraiment, c’est notre 18e édition. Puis je voulais juste le mentionner, c’est une année un peu complexe pour les festivals, si on sort de la logique Pride, là. Notre financement, les sources de revenus, c’est une année difficile pour tous les festivals, donc on doit se serrer la ceinture, il faut passer au travers. Les gouvernements ne nous font pas nécessairement de cadeaux cette année, puis c’est correct, ils ont des budgets très difficiles à boucler. Alors on fait attention, mais malgré cela, on a réussi à vraiment élaborer une programmation que l’on trouve vraiment fantastique, malgré les défis qu’on avait. Et aussi, ce qu’on fait cette année, c’est que c’est un désir depuis longtemps, c’était d’être plus présent au centre-ville de Montréal. Bien sûr, on est dans le Village, donc c’est ça, c’est essentiel. C’est un peu là que tout a commencé.

On a plusieurs actifs dans le Village, On développe aussi ce qu’on appelle un pôle urbain, donc vraiment être au centre-ville. C’est juste à quelques coins de rue du Village, mais quand même il y a quelque chose de très symbolique d’être au centre-ville. À Montréal, on a le Quartier des spectacles, qui est le cœur, donc qui est autour de la Place des Arts. Le Quartier des spectacles s’est beaucoup développé au cours des dernières années et on a réussi à obtenir un lieu pour installer une scène. Donc on commence le 1er au 4 août à ce qu’on appelle l’Esplanade Tranquille. Elle ne sera pas Tranquille ! D’ailleurs, Tranquille, c’est le nom Tranquille, c’est en l’honneur d’un libraire qui s’appelait Henri Tranquille, qui avait une librairie à ce lieu-là, qui était en fait une librairie assez révolutionnaire où beaucoup de choses sont passées en termes de développement social du Québec dans cette librairie-là. Alors, on sera à l’Esplanade Tranquille, très beau lieu et aussi, on aura d’autres activités au centre-ville à la Place des Arts et des soirées dansantes à la Société des arts technologiques, au Club Soda. Donc, on est très présent au centre-ville et on garde aussi ce qu’on appelle le pôle olympique. Donc, on est au Parc olympique. On s’était déplacé là en 2022 par manque d’espace dans le village. Il fallait trouver un nouvel espace. Donc, notre grande scène pour le dernier week-end sera au parc olympique. Pour les grands spectacles, on peut attirer plus de 25 000 personnes sur ce lieu-là. Attirer 25 000 personnes au centre-ville, ce n’est pas vraiment possible, donc on a cette chance-là. C’est un lieu spectaculaire, gigantesque, qui a ses défis certainement, mais qui est très facilement atteignable par le métro, tout le temps, ça prend 9 minutes en métro du village, donc c’est très rapide.

On rappelle les dates complètes du festival, c’est du 1er au 11 août. Le défilé, lui, il aura lieu le 11, à partir de…

À partir de 13h.

Le parcours, est-ce que tu peux rappeler, ça part d’où, ça se termine où?

Sur le boulevard René-Lévesque, puis on commence vraiment au centre-ville, à la rue Peel, donc Peel – René-Lévesque. Et cette année, en fait, peut-être que je suis un petit peu en primaire, mais on va terminer plus dans le village qu’avant. Parce qu’avant, on allait jusqu’au… On continuait sur René-Lévesque jusqu’à Papineau, mais cette année, on va tourner à Atateken et rentrer dans le Village. Donc il y a plusieurs raisons pour ça, mais c’est une manière qu’on a trouvé qui allait davantage dynamiser le Village en clôture du défilé.

Est-ce qu’on peut donner quelques autres infos pratiques pour les personnes qui voudraient assister à l’événement, en termes d’hébergement, de billetterie, etc ? Qu’est-ce que ça peut coûter à ces personnes qui souhaiteraient, pourquoi pas, venir de France ou d’Europe pour assister à l’événement ?

La première bonne chose, c’est que c’est un festival qui est presque complètement gratuit. Alors, tout ce qui se passe à l’extérieur, dans le village, au centre-ville, à l’extérieur et au Parc olympique, c’est gratuit. On a quelques événements en salle qu’on a ajoutés l’année dernière, donc qui sont très accessibles. Entre autres, on a un super spectacle qu’on ramène de théâtre documentaire lesbien qui s’appelle Ciseaux, qui est relié à des représentations à la Place des Arts. Ça, c’est payant, mais c’est très accessible.

Il y a des soirées dansantes aussi dans le dôme de la SAT, si vous connaissez à Montréal. Et donc, c’est ça. Mais la majorité du temps, tout est gratuit. Il y a certaines choses, on a quelques activités privilégiées. Donc, si vous aimez les drag queens, on a des activités vraiment pour aller à la rencontre des drag queens. Juste avant le grand spectacle de drag qui aura lieu le vendredi 9 août.

Pour ce qui est de l’hébergement, je vous dirais, n’attendez pas. Donc, ça se remplit vite. Il y a quand même un bon inventaire hôtelier à Montréal, mais disons que ça se remplit.

Il y a d’autres choses qui se passent à Montréal. Puis je vous le dirais, si vous venez à la Fierté, il se passe d’autres choses en même temps. Le premier week-end, il y a Osheaga, qui est un très gros festival, donc pourquoi pas faire un tour à la Fierté puis aller à Osheaga. Le deuxième week-end, il y a Îlesoniq. Et aussi dans le deuxième week-end, ça, je veux vraiment le mentionner, Il y a le début du Festival Présence autochtone, qu’on aime beaucoup, qui est aussi au Centre-Ville. Nous, on est au Centre-Ville et après Présence autochtone prend la place au Centre-Ville. Formidable festival qui existe depuis plusieurs décennies. On travaille bien avec ce festival-là et plein d’autres petits festivals. Montréal est une grande ville festivalière, donc ça vaut la peine.

Pour les vols, il y a beaucoup de vols directs entre la France et Montréal. Donc ça, regardez bien ça.

L’année passée, c’était assez fascinant. On avait fait une étude d’achalandage et on avait constaté, on avait vraiment des chiffres frais. C’était près de 20 000 Françaises et Français qui étaient venus de France, de différents points, majoritairement de Paris, de Charles de Gaulle, pour Montréal. Donc ça, c’est beaucoup d’avions. On avait été étonné. C’était des chiffres fiables qu’on avait. On s’attend à ce que les Jeux olympiques amènent peut-être encore plus de français français cette année. Pourquoi pas ? On sait qu’il y a des gens qui veulent fuir les Jeux olympiques. Alors nous, c’est ça. Pendant la cérémonie de clôture des Jeux olympiques, ce sera le défilé. Donc je vous encourage fortement à rater les Jeux olympiques et venir nous voir. Vous pouvez toujours les regarder à la télé en différé si vous voulez.

Ça se fera aussi au Parc olympique, donc il y a un vrai lien!

Voilà, tout à fait!

On va quand même rappeler une deuxième fois les dates du 1er ou 11 août. Le défilé, c’est le 11 août à partir de 13h. Est-ce que tu as un dernier mot à nous dire pour nous évoquer le festival de cette année ou pour parler de la Fierté au sens large du terme?

Oui, une chose dont on est très fiers depuis quelques années, c’est qu’on a… la programmation artistique, on a vraiment fait un grand travail pour qu’elle soit très représentative de ce qu’est Montréal aujourd’hui. Montréal, aujourd’hui, si on regarde les données démographiques, c’est une ville extrêmement diversifiée. Alors, c’est sûr que sur nos scènes, nous avons des artistes des communautés LGBTQ+, c’est sûr et certain, mais aussi on est représentatif de Montréal et aussi de la diversité à travers le monde. Donc, on a des communautés noires, des communautés latino, des communautés autochtones, sud-asiatiques, sud-est asiatique.

En fait, par exemple, notre spectacle d’ouverture, le premier jour au Centre-Ville gratuit, c’est sur les arts martiaux queer. Donc, c’est complètement éclaté. C’est comme ça. Donc, c’est vraiment Montréal dont on est très fiers. C’est la diversité dans sa totalité. Vous ne trouvez pas un festival, certainement, au Québec dans lequel il y a autant de diversité. On veut la montrer. On en est fiers. Alors voilà.

Et le dernier week-end, bon, si vous venez en visite à Montréal, des grands événements au Parc olympique. Je l’ai mentionné tout à l’heure, le vendredi, grand spectacle de Drag. En fait, on a décidé de regrouper deux grands événements mythiques qu’on a, un pour des Drag internationales qui viennent de RuPaul, donc des franchises de RuPaul, et on commence la soirée avec les Drag locales. On a une scène extrêmement dynamique à Montréal de Drags, donc énorme. On appelle la soirée 100% Drag. C’est le vendredi. Le samedi, grosse journée disco. Ca marche tout le temps. Aavant, on le faisant en même temps que le vendredi ou le dimanche. Donc, on a décidé que le samedi, c’est grosse journée disco, Mondo Disco. Et le dimanche, oui, il y a le défilé. Mais tout de suite après, en fait, le défilé n’est pas encore terminé qu’on commence au Parc olympique, ce qu’on appelle le Tea Dance. Donc, on danse, on s’éclate toute la soirée. Donc, dernier week-end très festif et aussi les journées communautaires dans le village qui sont énormes. En fait, on va avoir une année record pour les journées communautaires cette année.

Les journées communautaires, on a commencé tout petit en 93. Il y avait une dizaine de groupes communautaires. L’année passée, on a été un peu étonnés. On a dû ajouter une deuxième journée. On avait 96 kiosques par jour. C’était rempli. Et cette année, on doit augmenter. Donc, on avait déjà atteint la capacité maximale. Donc, on a dû ajouter une rue d’espace. C’est gigantesque, c’est comme un grand salon de ce qui se passe chez les gens, un grand salon, une grande conférence de tout ce qui se passe dans le monde LGBTQ au Québec. L’année passée, on avait attiré près de 150 000 personnes à ces événements-là. Donc c’est gros.

J’allais dire, vous avez déjà une estimation du nombre de personnes qui vont assister à l’ensemble du festival ?

C’est une bonne question. L’année dernière, on avait atteint, en fréquentation, c’était 800 000. Et malgré une très mauvaise température l’année passée, très très mauvaise température, beaucoup d’orages violents, On se croise les doigts pour la bonne température. Les festivals extérieurs, c’est toujours ça, un des grands défis, la bonne température. On n’a pas de contrôle là-dessus. Et on espère, peut-être qu’on va frapper le million cette année.

C’est tout ce qu’on vous souhaite. On va croiser les doigts pour toi, pour vous, pour la météo et puis pour la fréquentation. Merci d’être venu nous parler de la Fierté Montréal, d’être venu nous présenter l’événement, la Fierté au sens large du terme. On n’oublie pas que vous êtes présent aussi sur les chaînes de podcast, sur l’ensemble des plateformes d’écoute, avec le podcast, le balado, Ensemble pour Toustes. Notre chaîne de podcast Québec Le Mag’, évidemment, est aussi ouverte pour tout le monde.

Simon, encore une fois, un très grand merci. À très, très bientôt, j’espère.

Merci, Karim.

Et puis, je vous dis merci à vous toutes, à vous tous pour votre écoute, pour votre fidélité et je vous dis à bientôt pour un nouveau rendez-vous du podcast de Québec Le Mag.

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