Road trip sur la Route des Explorateurs : 10 attraits qui vont droit au cœur

Se lancer à la conquête de l’Ouest québécois, un peu comme le faisaient les coureurs des bois ? S’offrir un road trip au Québec hors norme au cœur de grands espaces pétris de nature sauvage, mais aussi d’histoire, de culture et d’art de vivre ? La Route des Explorateurs vous invite à entreprendre ce fabuleux voyage dès cet été. Tout au long de ses 1 570 km, l’itinéraire traverse trois vastes régions de l’ouest de la province aux caractères bien trempés, au patrimoine bavard et aux paysages variés : les Laurentides, l’Abitibi-Témiscamingue et l’Outaouais. Nombreuses sont les expériences à vivre dans chacune d’entre elles. Besoin de quelques balises ? On vous présente dix escales essentielles à prévoir sur la Route des Explorateurs et nulle part ailleurs…

S’il fallait retenir 10 expériences qui doivent absolument jalonner votre road trip sur la Route des Explorateurs cet été… 

Parc national d’Opémican

Aventuriers, curieux épicuriens : bienvenue sur la Route des Explorateurs !

La Route des Explorateurs est l’itinéraire bien nommé permettant de se lancer à la conquête de l’ouest québécois. Elle traverse trois régions qui offrent une multitude de curiosités et d’attraits. Les Laurentides, c’est le « Nord » des Montréalais, une destination d’évasion en nature et de villégiature prisée tout au long de l’année. La région est belle au naturel, en particulier dans le haut-pays montagneux, mais aussi historique et très gourmande. On y trouve certains de nos parcs régionaux et adresses du terroir favoris, sans oublier le patriarche des parcs nationaux au Québec, celui du Mont-Tremblant. L’Abitibi-Témiscamingue marque le cœur de ce road trip dans l’ouest du Québec : deux superbes parcs nationaux, des rencontres authentiques avec la culture autochtone, les grands espaces illimités et un parfum encore intact de ruée vers l’or… L’Outaouais mise de son côté sur l’attraction urbaine et culturelle de Gatineau et sur l’appel de la grande nature toute proche de la ville. Ici aussi, on a nos repaires de prédilection, comme le Musée canadien de l’histoire ou le Parc Oméga à Montebello. Le tout forme une des plus belles et grandes destinations québécoises pour sortir des sentiers battus, multiplier les terrains de jeux à l’air libre et vivre des expériences culturelles qui sortent vraiment de l’ordinaire.

Parc Omega – Photo Myriam Baril-Tessier

Trois premières suggestions d’exception dans les Laurentides

Le Chemin du Terroir des Laurentides

Avant d’entamer tout road trip digne de ce nom, il convient de prendre des forces et de remplir le panier à provisions. Juste au nord de Montréal, la région des Laurentides vous y invite de la meilleure des manières. Le Chemin du Terroir déploie 226 km d’itinéraire savoureux à travers les paysages des Basses-Laurentides. C’est l’un de nos circuits champêtres préférés au Québec, tant pour la diversité et la qualité des produits régionaux à déguster, que pour les lieux à découvrir et les artisans à rencontrer en poussant les portes d’une trentaine d’entreprises agrotouristiques. Salé, sucré, vin, bière, fruits et légumes, viandes, miel, produits de l’érable… tous les goûts s’y retrouveront forcément ! Parmi les grands risques de coups de cœur figurent des entreprises à croquer, comme Labonté de la Pomme à Oka, la Cidrerie Lacroix ou le Verger Richard Legault à Saint-Joseph-du-Lac, le Vignoble Rivière du Chêne à Saint-Eustache ou encore La P’tite Cabane d’la Côte à Mirabel. Quoi de mieux qu’un vrai festival de saveurs et de savoir-faire pour prendre son élan sur la Route des Explorateurs ?

Labonté de la Pomme

Le parc national du Mont-Tremblant

La Route des Explorateurs poursuit son bonhomme de chemin en direction du nord pour atteindre le cœur des Laurentides et nous faire découvrir Mont-Tremblant et ses alentours Ici, une nature altière et foisonnante vibre toute l’année. On la rencontre par excellence dans l’écrin extralarge du parc national du Mont-Tremblant, le doyen, l’un des plus grands et des plus célèbres des parcs nationaux du Québec. Ses 1 510 km2 abritent un inventaire impressionnant d’attraits naturels préservés : les reliefs du massif du mont Tremblant bien sûr, et ses collines boisées aux essences variées, mais également six grandes rivières, près de quatre cents lacs et ruisseaux, une quarantaine d’espèces de mammifères, dont l’ours et plusieurs meutes de loups. Ouverte à l’année, cette destination taillée pour les amoureux de la grande nature devient le théâtre, de la mi-mai jusqu’aux premières neiges, de fantastiques randonnées pédestres sur plus de 80 km de sentiers, sans oublier les activités à vivre sur l’eau : canot-camping, kayak et canot, rabaska, stand-up paddle, pêche, baignade ou encore farniente sur les rives sablonneuses…

Parc national du Mont Tremblant – Photo Sepaq

On vous recommande le secteur de La Diable, du nom de la belle rivière que vous pourrez descendre en canot ou en kayak. Des randonnées pour tous les niveaux vous y attendent et vous pourrez vous lancer, avec un guide professionnel, sur la vertigineuse via ferrata du Diable, un parcours sécurisé à même la paroi rocheuse qui surplombe la rivière, à 200 mètres de hauteur. Les hébergements de prêt-à-camper et les sites de camping aménagés par la Sépaq invitent à prolonger l’immersion. Une idée lumineuse quand on sait que le parc national du Mont-Tremblant est certifié depuis l’été 2023 parc international de ciel étoilé par l’organisation DarkSky International, le tout premier au Québec et le troisième au Canada.

Voile Lactée des Sables – Photo Sepaq

Le parc régional Montagne du Diable

Du Diable, vous en entendrez aussi parler plus au nord encore, dans les Hautes-Laurentides, un secteur de la région où les tentations sont en effet nombreuses, surtout pour les amoureux de la grande nature intacte. Connu pour ses magnifiques pourvoiries, ce territoire abrite plusieurs parcs régionaux de toute beauté. Au nord de Ferme-Neuve, les paysages du parc régional Montagne du Diable sont particulièrement spectaculaires et diversifiés, entre la montagne, le lac, la forêt et l’imposante chute Windigo. Hôte du pavillon d’accueil principal, le secteur « Village des Bâtisseurs » vous donnera accès aux sentiers de randonnée et aux activités nautiques à vivre sur le lac de la Montagne. Tout le nécessaire pour jouer dehors est disponible à la location (canots, kayaks, avirons, planches à pagaies, vélos de montagne…), en plus de huit chalets nature et autant de sites de camping aux abords du lac.

Chute Windigo (Parc régional Montagne du Diable)

Quant au secteur « Montagne », il vous fera collectionner les émotions panoramiques sans manquer de vous faire crapahuter sur des sentiers de difficultés variées, avant de trouver le repos dans un chalet rustique aux airs de refuge de montagne. Enfin, le nouveau secteur « Lac et Chute Windigo » vous invite dans son propre pavillon d’accueil avant d’aller profiter de ses attraits : les eaux cristallines du lac Windigo, qui n’attendent que vos pagaies, et ses rives de sable fin ; la spectaculaire chute Windigo (55 m de hauteur pour 18 m de largeur) ; un parcours d’arbre en arbre très apprécié des enfants et de quoi loger toute la famille dans des minimaisons disposées au cœur de la forêt, des abris en bois au bord du lac et une multitude de sites de camping avec ou sans services. De beaux moments de communion avec la nature des Laurentides en perspective, avant de poursuivre sur la Route des Explorateurs et d’atteindre la région voisine.

Parc régional Montagne du Diable

L’Abitibi-Témiscamingue en quatre pépites en or massif

La Cité de l’Or à Val-d’Or

Le sentiment d’évasion nous étreint pour de bon quand la Route des Explorateurs s’élance à travers l’immense territoire d’eau et de bois qu’est l’Abitibi-Témiscamingue. On s’imagine dans la peau d’un pionnier en pleine ruée vers l’or, sans forcément savoir que la réalité va dépasser la rêverie à Val-d’Or. Car ici, à partir des années 1920, la ruée vers l’or eut bel et bien lieu. La Cité de l’Or est d’ailleurs l’unique site historique au Canada nous plongeant littéralement au cœur de l’exploitation d’une mine, la mine Lamaque, qui fut l’une des plus prolifiques du pays, mais aussi dans le quotidien de ses travailleurs, notamment via la visite du Village minier de Bourlamaque, remarquablement conservé et théâtre d’un circuit d’interprétation à emprunter avec ou sans guide, sans négliger l’exposition « Chez nous à Bourlamaque » présentée dans la maison historique. Vous n’oublierez pas de sitôt les expériences qui vous attendent sur le site même de la mine. Outre la visite des bâtiments conservés en surface, comme l’impressionnante salle du treuil, et celle de l’exposition permanente « De l’or plein les veines », la descente guidée dans les galeries souterraines, à 91 mètres de profondeur, laisse vraiment sans voix. Difficile de faire plus immersif !

Cité de l’Or – Photo Leduc

Le Refuge Pageau et le circuit ANISIPI 

Prochain arrêt, Amos, où la Route des Explorateurs nous donne rendez-vous avec deux facettes essentielles de la nature profonde de la région : la faune et l’eau. Le Refuge Pageau est un incontournable absolu de l’ouest québécois. Depuis bientôt 40 ans, il recueille et soigne environ 300 animaux sauvages chaque année, dont la moitié environ retrouvera la liberté. Ours noirs, loups, lynx du Canada, orignaux, harfangs des neiges et autres oiseaux de proie… rendre visite à ces emblématiques pensionnaires s’avère captivant pour toute la famille. C’est aussi, à travers le billet d’entrée, une manière de contribuer au bien-être de ces animaux et à la poursuite de la belle histoire de famille initiée en 1986 par le regretté Michel Pageau, un ancien trappeur fou amoureux de la nature de sa région. L’engagement et la passion de l’équipe qui poursuit son œuvre, à l’image de sa fille Nathalie qui entretient une relation très fusionnelle avec les loups en particulier, vous touchera assurément. Amos vous donnera aussi l’occasion de vivre une partie de l’aventure Anisipi, un parcours d’expériences dédiées à la thématique de l’eau, si importante dans la région. Sur place au Refuge Pageau, les visiteurs sont invités à se familiariser avec l’écosystème de la forêt boréale et sa relation avec l’eau. Au puits municipal, c’est le parcours souterrain d’une eau parmi les plus pures au monde qui est à l’honneur. Ces expériences immersives conçues par le studio multimédia Moment Factory mettent également en vedette la culture des Anicinabeg (Algonquins), les membres de la communauté autochtone de Pikogan, toute proche.

Refuge Pageau – Photo Hugo Lacroix

Le lieu historique national d’Obadjiwan–Fort-Témiscamingue

En parlant d’héritage autochtone en Abitibi-Témiscamingue, sachez que vous n’êtes pas au bout de vos découvertes sur la Route des Explorateurs. Au Témiscamingue, dans la municipalité de Duhamel-Ouest, le lieu historique national d’Obadjiwan–Fort-Témiscamingue témoigne, au travers d’importantes ressources historiques, archéologiques et naturelles, de près de 6 000 ans d’occupation humaine, des peuples algonquins jusqu’aux présences française, écossaise, anglaise et canadienne. En 1720, au temps de la Nouvelle-France, un important poste de traite des fourrures y fut établi. Il sera le théâtre des échanges avec les Premières Nations et des vives rivalités commerciales qui marquèrent le territoire pendant près de trois siècles. L’histoire du fort est relatée par l’exposition permanente Obadjiwan, tandis qu’un parcours dynamique extérieur vous emmène au fil de douze stations scénographiques où se racontent la vie quotidienne dans poste de traite et les différents métiers qui y officiaient. On vous recommande la visite guidée proposée par Parcs Canada tout au long de l’été (environ 1 h 30). Bordant un détroit de l’immense lac Témiscamingue, ce site historique jouit par ailleurs d’un environnement magnifique, parfait pour faire une pause en famille tout en apprenant une foule de choses sur l’histoire de la région et du Québec.

Obadjiwan-Fort Temiscamingue -Photo Louis Jalbert

Le parc national d’Opémican

Pour ce qui est de l’immersion totale dans la nature foisonnante de l’Abitibi-Témiscamingue, on vous conseille l’arrêt (et plus si affinités !) au parc national d’Opémican. Ce tout jeune parc créé en 2013 par la Sépaq est situé au sud de la région, entre Laniel et Témiscaming, à la jonction entre les forêts feuillue et boréale. En prise direct avec le lac Témiscamingue, cet écrin de 252 km2 est une destination de choix pour les activités nautiques, dont la pratique du canot-camping. Il offre aussi une dizaine de superbes sentiers de randonnée pédestre pour explorer, avec ou sans guide, les écosystèmes forestiers et lacustres typiques de la région naturelle des Laurentides méridionales. Particulièrement intéressant, le secteur de la Pointe-Opémican conserve plusieurs bâtiments témoins de l’âge d’or du flottage de bois sur le lac – la sortie guidée en rabaska en compagnie d’un garde-parc naturaliste est d’ailleurs hautement recommandée. L’escale au parc national d’Opémican peut en outre facilement se prolonger grâce aux hébergements de prêt-à-camper Étoile (une quinzaine dans les deux secteurs du parc) et aux splendides emplacements de camping situés à proximité des aires de services et de récréation.

Parc national d’Opémican – Photo Alija Bos

Trois escales inoubliables en Outaouais

Le Musée canadien de l’histoire à Gatineau

La troisième et dernière région qui nous attend sur la Route des Explorateurs n’a pas son pareil pour faire rimer nature, histoire et culture. L’Outaouais conjugue en effet appel des grands espaces et effervescence urbaine, comme on le découvre par excellence à Gatineau, qui est séparée par la rivière de la capitale du Canada, Ottawa. C’est ici, au bord de la rivière des Outaouais, que l’on retrouve « le » grand musée national indispensable pour comprendre le Canada, son parcours dans le temps sur plus de 15 000 ans, sa population plurielle, sa société et ses cultures. Le Musée canadien de l’histoire a tout d’abord fière allure, avec son design unique signé de l’architecte autochtone Douglas Cardinal. Composée de trois immenses galeries mettant en scène dix-huit récits, la salle de l’Histoire canadienne est spécialement captivante. La salle des Premiers Peuples reflète de son côté toute la diversité des Nations autochtones du Canada, présentant une collection de plus de deux mille artéfacts, tandis qu’on est bluffé dès l’entrée du musée, par la Grande Galerie qui expose d’immenses mâts totémiques autochtones. Si vous êtes en famille – ou si vous avez su rester un grand enfant –, ne manquez pas la visite sur place du très ludique et interactif Musée canadien des enfants, qui explore l’univers des jeux à travers le monde.

Musée canadien de l’histoire – Photo Myriam Baril-Tessier

Le Parc Oméga à Montebello

On vous a prévenu, la grande nature et ses habitants ne sont jamais très loin en Outaouais. C’est à Montebello que vous découvrirez d’ailleurs un parc animalier vraiment pas comme les autres. Au Parc Oméga, plus de 400 représentants de la faune sauvage nord-américaine vous reçoivent littéralement chez eux, au gré de leurs habitats naturels aménagés sur pas moins de 900 hectares. Le grand classique à vivre au Parc Oméga, c’est le safari de 12 km à entreprendre à bord de votre véhicule pour observer les animaux, dont les ours et les bisons, tandis que les nombreux cervidés évoluant en liberté sur le domaine viennent quémander une carotte à votre vitre. Incontournables également : l’observatoire des loups gris ou encore la Ferme d’antan.

Tout est là pour passer une formidable journée en famille, y compris à l’heure du repas grâce au restaurant OmégaBon, avec vue imprenable sur le lac des Oiseaux. Ces dernières années, le parc a de plus développé une gamme d’hébergements nature exclusifs, dont des maisons sur pilotis, des cabanes en bois rond, des tipis, des wi-tentes et de craquants « pods », ces refuges entièrement équipés qui se fondent dans la forêt environnante. Notre coup de cœur ultime ? Des suites, une cabane, un chalet et un lodge, tous au confort irréprochable, vous invitent à séjourner à même l’aire de vie des ours et des loups, dont vous observerez le quotidien à travers de grandes baies vitrées… à moins que ce soit l’inverse ? Une expérience en tout cas sensationnelle !

Parc Omega – Photo Myriam Baril-Tessier

Le lieu historique national du Manoir-Papineau

On reste à Montebello pour une dernière visite coup de cœur sur la Route des Explorateurs avant de rentrer à Montréal. Une visite à remonter le temps, puisque que c’est tout un pan de l’histoire du Québec qui nous attend au lieu historique national du Manoir-Papineau. Bienvenue sur l’immense domaine seigneurial de Louis-Joseph Papineau (1786-1871). Figure incontournable de la vie politique canadienne au XIXe siècle, il fut député et président de la Chambre d’assemblée du Bas-Canada (l’actuel Québec), avant de devenir une figure majeure de la rébellion des Patriotes dans les années 1837-1838, rébellion des Canadiens-Français qui défièrent le pouvoir britannique.

Lieu historique national du Manoir-Papineau – Photo Agento

À Montebello, le spectaculaire manoir où Louis-Joseph Papineau vécut et mourut, flanqué de ses quatre tours, domine un grand domaine où s’étendent un jardin aménagé ainsi qu’un boisé parcouru par un ruisseau. De quoi faire une belle pause au vert après avoir pris le pouls de l’histoire à l’occasion de la visite guidée du manoir et de ses dépendances d’époque. Un délicieux voyage dans le temps et dans l’âme du Québec, comme sait si bien en offrir la Route des Explorateurs.

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