Au Site historique national de Paspébiac, un savoureux voyage dans le temps

Culture et histoire du Québec


Au Site historique national de Paspébiac, c’est l’âge d’or de la pêche à la morue qui se dévoile dans toute sa splendeur.

Tout séjour en Gaspésie se doit d’inclure une escapade dans la Baie-des-Chaleurs. En plus de ses paysages et de la bonne humeur de ses habitants, le sud de la péninsule abrite des trésors d’histoire et de patrimoine. Au Site historique national de Paspébiac, c’est l’âge d’or de la pêche à la morue qui se dévoile dans toute sa splendeur. Un musée vivant à ciel ouvert où même les papilles sont mises au diapason maritime…

Site Historique national de Paspébiac - Photo Nelson Boisvert

Photo Nelson Boisvert

En Gaspésie, Paspébiac et son vaste barachois conservent avec le plus grand soin une page d’histoire des plus passionnantes. C’est ici, dans la Baie-des-Chaleurs, que Charles Robin (1743-1824), originaire de l’île de Jersey, a commencé à bâtir son empire en 1767, rejoint au siècle suivant par David LeBoutillier (1811-1854), lui aussi jersiais, qui deviendra son principal concurrent. Ces deux magnats de la morue séchée et salée sont parvenus à faire de Paspébiac une plaque tournante internationale du commerce halieutique entre les Amériques et l’Europe. Fondées sur place, leurs compagnies de pêche respectives, la Charles Robin and Company et la LeBoutillier Brothers, ont profondément marqué l’économie de la région durant tout le XIXe siècle et au-delà. Hérités de cette glorieuse époque où le poisson du golfe du Saint-Laurent s’exportait dans le monde entier, une dizaine d’édifices superbement conservés se laissent découvrir au Site historique national de Paspébiac. Particulièrement vivante, la visite de ce musée à l’air libre (et salin) peut se faire en autonomie. On vous recommande toutefois la compagnie d’un guide pour explorer l’ancien banc de pêche, tant ce site patrimonial regorge d’histoires et d’enseignements à mettre en perspective.

Sarah Lacroix. Site historique national de Paspébiac

Photo Sarah Lacroix

Un patrimoine unique pour raconter le quotidien et le destin des « Paspéyas »

Le Site historique national de Paspébiac vous fait donc voyager dans le temps au gré des onze bâtiments classés qui en font l’un des plus importants ensembles patrimoniaux dédiés à l’industrie de la pêche. Tonnellerie, charpenterie, forge, hangars et entrepôts : l’histoire prend vie à mesure qu’on découvre chaque bâtiment, sa fonction, son architecture et les métiers souvent durs qu’il abritait. Dans leur « jus » d’époque, ces bâtiments sont le théâtre d’animations on ne peut plus vivantes, incluant même des saynètes humoristiques. Vous rencontrerez en effet d’authentiques Paspéyas, vêtus comme il y a 150 ans, qui vous expliqueront ici le fonctionnement de la forge, là les secrets du chantier naval, tandis que des expositions, films et stations interactives viennent aborder certaines thématiques, comme le rôle des femmes dans l’univers de la pêche, ou encore les événements parfois difficiles qui ont marqué le banc de pêche de Paspébiac au cours de l’histoire. Vous serez également impressionnés par la qualité de conservation de ces témoins bâtis d’un passé fastueux. Le plus imposant est sans conteste l’entrepôt LeBoutillier, érigé entre 1845 et 1850 pour stocker d’importantes quantités de morue séchée durant les hivers. Avec ses cinq étages et sa façade extralarge, il demeure aujourd’hui l’un des plus grands bâtiments de pêche jamais construits sur le continent américain.

Sarah Lacroix. Site historique national de Paspébiac (5)

Photo Sarah Lacroix

Un lieu agréable où prendre l’air du large, mais aussi le goût !

Au-delà de cette plongée éclairante et émouvante au cœur de l’histoire de la Baie-des-Chaleurs et de la Gaspésie, le Site historique national de Paspébiac est aussi une destination où prendre du bon temps. Vous aimerez forcément flâner dehors et respirer l’air salin entre les bâtiments de pêche avec, toujours, la mémoire du site en éveil, que cela soit devant ces photos anciennes exposées à l’extérieur qui décrivent les grandes étapes de la transformation de la morue, ou devant l’œuvre d’art public réalisée par l’artiste François Mathieu évoquant les bateaux, l’immigration et l’installation des premiers habitants de Paspébiac.

Kevin Vandooren. Site historique national de Paspébiac (Magasin)

Photo Kevin Vandooren

Promenade, plage, tables pour pique-niquer et jeux pour enfants s’ajoutent sur place à ce décor gaspésien qui titille l’imaginaire et… ouvre l’appétit, car après tout, il est encore et toujours question de pêche et de produits de la mer ! À la bonne heure, à même le Site historique national de Paspébiac, tout près du quai, le restaurant L’Ancre vous invite à prolonger le voyage en mer par les papilles, notamment grâce aux poissons et fruits de mer au summum de leur fraîcheur puisque provenant de la poissonnerie voisine, Unipêche MDM Ltée. Poisson, homard, crabe, crevettes et autres pétoncles figurent naturellement en bonne place sur le menu. C’est l’occasion rêvée de faire connaissance avec la cuisine traditionnelle gaspésienne en dégustant les spécialités locales incontournables que sont la fricassée de barbue à la Paspéya, la soupe de poisson maison, le vol-au-vent aux fruits de mer ou encore la fameuse guédille au crabe. Que diriez-vous tout simplement d’un filet de morue ? Voilà une excellente façon d’honorer la mémoire qui vibre autour de vous, au Site historique national de Paspébiac, tout en se régalant.

Sarah Lacroix. Site historique national de Paspébiac (Restaurant)

Photo Sarah Lacroix

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David Lang

Journaliste spécialisé voyage et art de vivre, David se régale avec le Québec depuis plus de 15 ans. Après plus de 40 voyages à travers les régions et les saisons de la Belle Province, il devance largement Jacques Cartier et s’avoue toujours aussi bluffé par les expériences et les rencontres à vivre sur ce territoire hors nome. David le rédac’ chef anime une équipe de rédacteurs et de photographes avec qui il partage sa soif de découvertes chez les cousins.


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