Cap sur la perle de la Côte-Nord – Une tentation nommée Anticosti

Activités de plein air au Québec


Essayer l’île d’Anticosti, c’est souvent l’adopter. Ce joyau de la couronne du Québec maritime situé à l’entrée du golfe du Saint-Laurent a tout pour plaire, tout pour dépayser. Au programme de son parc national, paysages enivrants et chevreuils à foison. Entre autres !

Besoin d’une cure d’exotisme ? Alors branchez votre GPS sur Anticosti.

Située dans le golfe du Saint-Laurent, cette île rachetée par le gouvernement du Québec en 1974 n’a pas volé sa réputation de destination sauvage et authentique. Comment partir à l’abordage de son parc national de 572 km2 créé en 2001 ? Le voyage débute dans le village de Port-Menier, porte d’entrée de ce petit paradis de la Basse-Côte-Nord, qui doit son nom au riche chocolatier Henri Menier, lequel s’est porté acquéreur de l’immense île en 1895.

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Balade à Anticosti © Sepaq PN

Une île et son « château »

Grand amateur de chasse, ce dernier introduisit plusieurs espèces animales pour assouvir sa passion. Certaines, comme le caribou et le bison, ont fini par disparaître, mais d’autres se sont épanouies sur cette terre redoutée des navires (400 naufrages y ont été répertoriés), comme en témoignent les épaves du Calou et du Wilcox, toujours visibles. Le renard notamment, mais surtout le chevreuil (aussi appelé cerf de Virginie), dont l’abondance a modifié la végétation locale, les sapinières, dont il est très friand, ayant été supplantées par les forêts d’épinettes blanches. Pour revivre l’époque Menier, on peut faire une halte à l’Écomusée du village, où vivent quelques 200 âmes. On y découvre notamment des photos d’archives de l’imposante villa cossue surnommée le « château » par les habitants à l’époque. Il ne reste aujourd’hui de cette demeure aristocratique, ravagée par un incendie, que des ruines et une tourelle reconstituée dans les années 90, sur le site même où elle fut construite.

Étourdissant canyon Vauréal

Plus importante pourvoirie de chasse au chevreuil en Amérique du Nord – on estimait leur nombre à environ 160 000 lors du dernier inventaire, réalisé il y a une dizaine d’années – Anticosti dévoile d’autres intérêts. Si la chasse est la principale ressource économique de l’île, la villégiature (entre chalets, auberges et camping) et la coupe forestière alimentent aussi les caisses. Sans oublier la pêche. Elle acquiert ses lettres de noblesse sur les eaux émeraude de la rivière Jupiter, une des plus réputées au monde pour le saumon. Le prix élevé du forfait atteste d’ailleurs de cette notoriété.

La nature, et la géologie en particulier, sont d’autres trésors. Celle qui a émergé de ce qui était alors la mer Champlain, il y a 6 millions d’années, révèle des paysages spectaculaires, à l’image de ses majestueuses falaises de calcaire, dont on s’émerveillera entre autres à Baie-de-la-Tour. Le sentier du Télégraphe (4 km) offre une vue époustouflante sur ce site en forme de fer à cheval qui a l’air d’avoir été inspiré par les Caraïbes. La perle de Minganie est également lézardée de profonds canyons, dont le plus spectaculaire est sans conteste celui qui débouche sur l’emblématique chute Vauréal, haute de 76 mètres. La nuque est souvent cambrée sur ce site de toute beauté jalonné de formes étranges sculptées par le temps, dont les parois deviennent plus verticales à mesure que l’on approche du but.

Anticosti doit aussi sa réputation à son patrimoine fossilifère important : près de 600 espèces de fossiles marins y ont été recensées.

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Chutes Vauréal © Olivier Pierson

L’ombre de la famille Pope

C’est tout ? Oh que non ! La grotte à la Patate, une des plus profondes du Québec (625 mètres) est aussi à découvrir, de même que la rivière Chicotte, dans le secteur de Chicotte-la-Mer, dont les eaux cristallines et tempérées invitent à la baignade dans un décor de carte postale. Le phare de Pointe-Sud-Ouest mérite aussi le déplacement. Un des six que compte l’île, mais aussi le plus vieux. Construit en 1831 avec des pierres locales, ce dernier s’est effondré en partie en août 2011. Il règne une ambiance à part dans ce secteur qui fut autrefois relié à la Gaspésie par un télégraphe. Un secteur qui porte aussi l’empreinte de la famille Pope, qui a assuré la gestion du site durant 70 ans et dont les membres reposent dans un petit cimetière situé tout près de là (qui cohabite avec un cimetière de marins naufragés).

L’endroit fera aussi le bonheur des ornithologues, qui pourront notamment y observer le majestueux pygargue à tête blanche, qui niche sur Anticosti à longueur d’année. Une des nombreuses espèces d’oiseaux – pas moins de 150 – répertoriées sur cette île où le risque de chavirer (de plaisir) est grand.

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Olivier Pierson

Journaliste depuis une vingtaine d'années, Olivier a œuvré en France au sein de la presse quotidienne régionale, traitant de sujets aussi divers et variés que le sport, la politique ou les faits divers... C'est désormais à la culture et au tourisme de plein air que ce fondu de marche consacre la majeure partie de son temps, toujours friand de découvertes et de rencontres, mais aussi de nouvelles expériences !


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