Tourisme autochtone en Côte Nord : Le Podcast Prendre le Large


Direction la Côte Nord au Québec maritime pour découvrir la culture, les traditions et les activités proposée par la Première Nation Essipit

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Bonjour tout le monde, je m’appelle Karim et je suis très content de vous embarquer pour cette nouvelle escapade en terres québécoises. On vous avait promis une série de 5 podcasts consacrés aux nations autochtones du Québec. Eh bien, on en est déjà aujourd’hui au 4e épisode. Les 3 premiers, que vous pouvez écouter ou réécouter sur notre chaîne de Podcast Québec le Mag, nous avaient emmenés à Gespeg, à Wendake et dans le Nunavik. Et bien, aujourd’hui, nous partons en Gaspésie, en Côte-Nord, pour être précis en compagnie de Jeannine Villeneuve. Bonjour Jeannine.

Bonjour !

Bienvenue, merci d’avoir accepté notre invitation. Jeannine, tu es directrice communication et relations publiques du Conseil de la première nation des Innus Essipit. Alors, je vais me faire un peu la voix des profanes. Est-ce que tu peux nous dire de quoi on parle exactement quand on évoque la nation des Innus Essipit ? Et puis nous expliquer aussi quel est ton rôle au sein de de cette entité.

Bien, en fait, quand on parle de de la première nation des Innus Essipit, c’est une communauté autochtone. La nation, c’est des Innus donc. C’est la première communauté autochtone qu’on retrouve lorsqu’on se dirige sur la Côte-Nord, à peu près 20 minutes après la municipalité de Tadoussac. Donc, on retrouve Essipit qui est la première communauté autochtone.

On dit le Conseil de la première nation parce que c’est comme une municipalité en fait, donc c’est un territoire fédéral. Et puis la municipalité ou la Communauté s’appelle Essipit.

C’est donc un site, on l’a compris et qu’est-ce qu’on peut trouver sur ce site d’Essipit ?

En fait, il y a plusieurs services de loisirs et de produits touristiques qu’on offre autant à la population d’Essipit qu’à la clientèle touristique. On offre des services justement aux résidents, aux membres de la communauté. Par exemple le dépanneur qui est une petite accommodation, on a des stations stations d’essence, des installations de loisirs et puis de de sport.

Et également Essipit est propriétaire de plusieurs entreprises touristiques. Que ce soit en produits attractifs ou en hébergement, parce qu’ils sont propriétaires de 32 condos sur le bord du fleuve Saint-Laurent. Essipit est vraiment à flanc de montagne du fleuve Saint-Laurent. Donc 32 condos sur le bord du fleuve avec une vue magnifique sur le fleuve Saint-Laurent, les baleines et les bateaux, et tout ce que tout ce que ce beau paysage peut nous offrir. Donc, on a, on a parlé des condos. Ils ont également 14 chalets, toujours avec une vue magnifique sur le fleuve Saint-Laurent.

Ils sont propriétaires également d’une compagnie de croisière aux baleines en zodiac près de Tadoussac, pour aller voir l’observation des baleines et puis un petit peu l’explication de la Côte Nord, des nord-côtiers qui vivent dans cette région. Ils sont aussi propriétaires de pourvoiries. Ça, c’est des territoires exclusifs pour la chasse et la pêche, pour une clientèle touristique qui vient chez nous pour pêcher ou chasser l’orignal.

Et puis ils ont 2 terrains de camping aussi et une compagnie de kayak de mer, toujours sur le fleuve Saint-Laurent.

Donc il y a le côté service à la population – installation comme je vous disais de loisirs ou de sport. Il y a aussi le un petit gouvernement parce que Essipit, le Conseil de la première nation, gère des employés autant pour gérer l’administration, gérer l’aspect des entreprises touristiques. Donc c’est un mini gouvernement qui gère plusieurs services, tant à la population résidente que à la clientèle touristique.

L’écotourisme dans l’ADN des nations autochtones du Québec

On a compris que le tourisme est vraiment au cœur des préoccupations et du fonctionnement économique de de cette nation. On peut même parler en réalité d’écotourisme parce que je sais qu’il y a des valeurs très imprégnées de développement durable qui se trouvent derrière ces attraits, ces activités et même les hébergements qui sont liés.

C’est sûr que c’est dans l’ADN des autochtones : la protection et la conservation autant de la faune, de la flore, de la nature qui est à proximité du fleuve Saint-Laurent ou même de certaines installations. C’est important de conserver l’aspect faunique, l’aspect floral de ce qu’est l’endroit où sont situées les installations.

En étant sur le bord du fleuve Saint-Laurent, c’est de l’eau salée à notre  hauteur, au niveau de l’estuaire, c’est vraiment de l’eau salée, donc c’est important de connaître quel produit, quelle matière par exemple, au niveau des arbustes, au niveau des fleurs. Qu’est-ce qui est vivable dans un dans un milieu vraiment salé. Donc ça c’est vraiment important que ce soit pour la Communauté ou auprès de certaines entreprises touristiques ou même des services à la population. La protection, la conservation du territoire, c’est vraiment important. Ils ont des gros projets, ils travaillent déjà sur des travaux pour la protection du caribou forestier qui est une espèce en voie de disparition. Donc ça c’est un des dossiers sur lequel le Conseil de la première nation se concentre quand même beaucoup.

Et la même la même chose au niveau des baleines,. On fait partie de l’Alliance éco-baleine. C’est une organisation qui fait la promotion pour la conservation des baleines parce que, oui, on fait l’observation des baleines, mais c’est important aussi de respecter les lois, les distances, les méthodes d’approche de ces animaux. On va les voir, mais c’est important de sensibiliser les gens à tout ce qui est environnement, écologie, déchets, contrôle d’utilisation de nos cours d’eau, etc.

C’est quelque chose d’important qui fait partie de l’ADN des Innus Essipit.

Tu viens de mentionner cet aspect sensibilisation parce que, en effet, il y a énormément de gens qui veulent participer à ça, notamment ces fameuses croisières aux baleines. Et il est important de d’expliquer à tout le monde qu’elles se font de plus en plus rare, qu’on a des bouleversements climatiques aussi qui jouent et qui influencent leur comportement. Et puis il y a tout l’environnement, il y a tout l’eco-système aussi, et nous on rencontre énormément de gens un peu partout à travers le Québec qui mettent ça de plus en plus en avant : cette notion de tourisme durable et responsable.

Oui, oui, puis parce que les gens sont de plus en plus informés et de plus en plus sensibilisés aussi à l’approche de l’industrie du moteur versus l’industrie électrique. Et puis  les produits attractifs, comment améliorer nos installations ou améliorer nos embarcations ou les véhicules pour justement être cohérent avec ce qu’on prône, ce qu’on veut dire comme message aux gens. Oui, on a des embarcations moteur, mais en contrepartie, l’industrie de la baleine est une économie très très importante. Oui, touristiquement parlant, mais également pour les chercheurs, les gens qui ont besoin, qui sont sur terre, qui font des recherches. Eux n’ont pas nécessairement les bateaux, n’ont pas nécessairement les outils ou les installations pour avoir accès au milieu des baleines. Donc ils utilisent les transporteurs qui sont nous et les autres compagnies pour justement avoir accès, prendre des photos puis en connaître davantage. Donc on travaille avec le l’Alliance éco-baleine, mais aussi du partenariat qui est fait avec le groupe de recherche éducatif sur le milieu marin.

Donc ce sont des conciliations qu’on fait, qui peuvent parfois être contradictoires, mais je pense qu’elles sont surtout complémentaires pour mieux comprendre le milieu, mieux comprendre le pourquoi de tels comportements. Parce que les derniers jours on a vu des baleines à Montréal et c’est vraiment vraiment inhabituel parce qu’il n’y a pas de nourriture pour cette baleine là-bas : c’est de l’eau douce. Puis la baleine, le petit rorqual qui était à Montréal, qu’est ce qui l’a amené là ? Est-ce que c’est la maladie. Est-ce que c’est la désorientation ? Est-ce qu’elle a été frappée par une embarcation ? Oui, nous, on est des croisiéristes, mais le fleuve Saint-Laurent, c’est une voie maritime importante pour le transport de plein de produits qui arrivent à Montréal, à Québec, au Saguenay ou dans les Grands Lacs. Ou pour sortir et aller vers l’Atlantique.

Comment se rendre à Essipit

On va essayer de situer un peu plus précisément l’endroit ou se trouve Essipit. Alors, quand on connaît pas bien le Québec, ce qui est mon cas, ce qui est le cas de pas mal de français qui ne l’ont peut-être jamais visité et qui ont envie de venir le voir, on se repère plus facilement aux grands classiques, je dirais à Montréal et Québec qui sont finalement nos portes d’entrée à nous. Donc, comment on situe Essipit par rapport à ces grandes villes ? Combien de temps il faut pour y aller ? De quelle manière on s’y rend aussi.

Lorsqu’on est à Québec, à la ville de Québec, on accède facilement à la Côte-Nord parce c’est la région qui longe le fleuve Saint-Laurent. La région principalement qu’on traverse, c’est la région de Charlevoix. Donc, lorsqu’on part de Québec, on se dirige dans la région de Charlevoix. On passe par Baie-Saint-Paul, la Malbaie, On longe toujours la route 138, c’est vraiment la route principale pour se diriger vers la Côte Nord. Et puis, lorsqu’on arrive au fjord du Saguenay il n’y a plus de route. Là, il faut prendre un traversier pour se rendre de l’autre côté de la rive. C’est une traversée qui dure à peu près 8 minutes via un bateau Traversier. Et puis on arrive à Tadoussac, qui est la porte d’entrée de la Côte Nord. A partir de Tadoussac, pour se rendre à Essipit, c’est environ 40 km, toujours vers l’est. On suit toujours la 138 comme si on allait vraiment au bout du du fleuve Saint-Laurent. Si on calcule en temps, on peut calculer à peu près 3 h, 3h15 de Québec et en kilomètres on peut calculer environ 275 km.

C’est la route la plus facile. Mais souvent les gens peuvent aussi se diriger vers le Saguenay Lac-Saint-Jean pour également avoir accès à la région de la Côte-Nord. Donc, il y a 2 possibilités, soit par le Saguenay-Lac-Saint-Jean ou par la région de Charlevoix, qui est facile d’accès. C’est très bien indiqué. On est quand même très connu également au niveau de la clientèle du Québec. Donc c’est facile de se rendre chez nous.

On précise que le traversier dont tu parles et qui prend 8 min effectivement pour traverser le fjord ne doit pas être réservé à l’avance puisque il circule en aller-retours de manière circulaire.

C’est en continuité de la route. Il est gratuit, il n’y a pas de réservation. Les gens qui se présentent attendent en file. Et puis, lorsque le bateau est plein ou toutes les 20 minutes durant la haute saison d’été, le bateau part. Et puis il y a toujours en continu les bateaux qui partent de Tadoussac et de baie-Sainte-Catherine, dans la région de Charlevoix.

Pour être tout à fait complet et peut-être plus précis aussi, si jamais on vient de la Gaspésie par exemple, on a la possibilité quand même de rejoindre la Côte Nord par d’autres traversiers, alors un peu plus longs et qui doivent être réservés pour le coup; qui ne circulent pas toute l’année non plus. Mais y a la possibilité de rejoindre par exemple Baie-Comeau, donc vraiment tout en haut de la Côte Nord pour redescendre cette route des baleines vers Essipit.

Effectivement. Si on est sur la rive sud, donc l’autre côté du fleuve Saint-Laurent, on peut avoir accès à la Côte-Nord par le traversier de Baie-Comeau, le traversier de Forestville ou sinon le traversier de trois-Pistoles vers Les Escoumins. Tout à l’heure, j’ai oublié de vous mentionner que Essipit, c’est la Communauté autochtone, mais qui est annexée au village de Les Escoumins, donc ces 2 municipalités sont très proches une de l’autre, mais Essipit a son identité et Les Escoumins a son identité aussi au niveau de de la province de Québec.

Parfait ! Comme ça je pense qu’on a été complet sur cet aspect-là. Le tourisme, on l’a compris, pour la nation innue et je pense pour toutes les autres nations autochtones du Québec, c’est devenu un vrai moteur économique et social.

Oui, on est quand même un important employeur. Je peux, sans prétention dire qu’on est un employeur de choix. On prend soin de nos employés, on leur offre plusieurs possibilités aussi de participer à la réussite des installations ou des entreprises qui appartiennent à la première nation des Innus. Et puis oui, en période d’été, c’est-à-dire de mai jusqu’en octobre, on peut facilement avoir à notre embauche à peu près 260 personnes. Donc c’est quand même assez important. A l’année, il y a à peu près 60 à 70 personnes qui sont employées du Conseil de la première nation. Nos employés sont quand même très bien. Ils peuvent profiter de plusieurs avantages : une clinique médicale, ils accès à des installations aussi. Ils ont des rabais pour aller à la pêche, aller en croisière aux baleines… Il y a plusieurs petits avantages dont notre personnel, nos collègues travailleurs peuvent bénéficier également.

Il faut dire que cette notion de solidarité, cette notion d’aspect communautaire, finalement, est vraiment au cœur du fonctionnement même de la nation.

Parce que la particularité en fait de Essipit, c’est qu’elle fonctionne sur un système communautaire, c’est-à-dire qu’il y a peu d’entreprises privées. L’ensemble des entreprises dont j’ai parlé : condos, chalets, camping, croisière aux baleines, kayak, pourvoirie, station de radio, dépanneur avec essence, etc. Les profits et bénéfices servent à payer le déficit de certaines entreprises qui perdent des sous mais qui, en contrepartie, font travailler nos gen;  font travailler les gens de la Communauté. Donc ça crée un sentiment d’appartenance et de fierté. Et puis pour l »usage des bénéfices, le Conseil consulte sa population parce que cles entreprises appartiennent à la population de Essipit. Donc aux membres et aux autochtones qui habitent sur la Communauté. Ils consultent ces membres de la population pour savoir quels sont les besoins, est-ce qu’ils ont besoin de produits, de services, est-ce qu’ils ont besoin d’installation ? Est ce qu’ils ont besoin de jeux ,de divertissement et quels sont les besoins ?

Et puis parfois, ils peut y avoir des opportunités d’affaires aussi, donc il y a des échanges qui se passent avec la population en disant : « Regardez, on a telle opportunité, est-ce que vous êtes intéressé à ce qu’on puisse contribuer ? » Donc ça, ça va amener de nouvelles entrées. Ça va amener du meilleur service ou ça va amener des choses différentes. Ça va amener de l’eau au moulin en fait, donc il y a une concertation avec la population et les dirigeants, le chef et les conseillers pour savoir avec les argents investis, qu’est-ce qu’ils font là, dans cette orientation là générale ? Donc la particularité, c’est vraiment ça, c’est ce système communautaire : ça appartient à la population.

Et puis les décisions s’en vont dans cette direction-là. Il n’y a pas une distribution de dividendes à l’individu, c’est vraiment pour des biens communs ou des services communs auprès de la population, parce que si les gens sont heureux, ils sont bien chez eux. Et puis ils sont fiers de travailler. Tout ça contribue à une économie, ça contribue à ce que les gens consomment des choses dans leur milieu, consomment des choses localement ou régionalement. C’est quand même des choses qui sont vraiment importantes. Et puis ça permet aussi de garder des installations dans des villages à côté. C’est aussi simple que garder un guichet automatique, conserver une église. Parce que si les gens quittent parce qu’ils n(ont pas de travail, ça dévitalise les petites municipalités. Les écoles ferment, tout comme les services de pharmacie ou de santé médicale. Ça a un impact direct sur les les gens qui vivent dans notre milieu. On n’est pas proche des centres urbains, donc il faut quand même être autonome. Et puis savoir garder nos gens pour créer une dynamique de village et une dynamique économique et un beau milieu de vie sain et agréable pour tout le monde.

L’activité phare d’Essipit : les croisières aux baleines à Tadoussac

Je propose de revenir un peu plus en détail sur l’offre touristique parce que c’est ce qui intéresse le plus nos auditeurs.

On en parle souvent dans Québec le Mag. On en parlait beaucoup dans le magazine quand il était en kiosque, on en parle encore beaucoup aussi sur notre site internet. On en parle aussi dans nos coups de cœur, même dans nos épisodes de podcast. On a d’ailleurs enregistré, il n’y a pas longtemps, un épisode de podcast dans lequel on parle des fameuses croisières aux baleines en zodiac. Donc on va revenir un petit peu sur cette expérience-là parce que c’est l’expérience phare. C’est celle qu’on ne peut pas rater si on va en Côte Nord, si on va à Essipit.

Effectivement, parce que le milieu des baleines et le Saint-Laurent, c’est l’endroit, je peux dire, le plus privilégié au monde pour voir et observer le comportement de cet animal qui est gigantesque. Le fleuve Saint-Laurent est quand même grand, voire immense. Nous, on considère ça comme une mer. Mais si vous allez voir les baleines en Atlantique ou en Pacifique, la mer est encore plus grande. Donc quand on est sur le fleuve Saint-Laurent, on peut facilement observer les baleines parce que on y a accès. Et puis pendant une période quand même très longue. Parce que certaines baleines vont arriver en février.

Nous, on va commencer nos opérations de croisière aux baleines en juin. C’est un milieu qui est mystérieux de voir le comportement de l’animal, d’écouter son souffle, d’écouter sa respiration, de voir sa coloration. C’est vraiment magique de voir cet animal, surtout que nous, on y va en zodiac.

Oui. Il y a une approche qui est presque de l’ordre de l’intime. Parce qu’on s’approche vraiment très près et on est au ras de l’eau.

Mais on n’est pas plus près que les gros bateaux, ça c’est important de le préciser. On a l’impression d’être plus près parce qu’on est près de l’eau. Par contre, vu qu’on est petit, c’est l’animal qui peut décider de venir nous voir très près. Nous, on peut être stationnaire. Et puis l’animal peut décider de venir nous voir par sa curiosité, parce qu’elle ressent la vibration du moteur. Ça arrive, je ne peux dire pas nécessairement régulièrement, mais ça arrive quand même assez souvent que la baleine tu sais, vienne très très près des bateaux. Et puis créer un sentiment d’euphorie, de chair de poule tellement c’est émouvant, et puis c’est fantastique ce que les gens peuvent voir.

Comme je vous disais, on a des embarcations pneumatiques de 12 et de 36 places. On en a une de 36 passagers, les autres de 12 passagers. Quand on est 12 personnes à vivre quelque chose comme ça, un moment magique, c’est tellement impressionnant. On sera comme privilégié d’être là. Puis vu que c’est quand même assez facile à manœuvrer, on peut facilement se déplacer rapidement si on voit des souffles au loin, si on voit des animaux que qu’on aimerait montrer à nos clients parce que les pilotes qui sont sur nos bateaux sont des naturalistes également, donc il y a un échange avec nos clients sur place. Ils décident ensemble : « Je vois un souffle là-bas, j’ai vu quelque chose. Un de mes collègues nous a avisé qu’il y avait tel type de baleines. Est-ce qu’on y va ? » Donc il y a un challenge. Parce qu’il n’y a pas une sortie qui est pareille, vraiment pas une sortie. On sort plusieurs fois par jour et il il n’y a pas une sortie qui est vraiment pareille parce que les baleines se déplacent, les marées, les courants, les vents, le brouillard, le soleil, la pluie. Même quand il pleut, des fois, c’est vraiment mystérieux comme comme expérience.

Rencontre les Innus à Essipit

Tu as parlé de toute l’offre d’hébergement aussi, il y en a pour tous les goûts : le camping, le chalet, les condos. Et puis tu as évoqué aussi d’autres attraits comme le kayak de mer. On parle d’activités qui sont plutôt estivales. Et qu’en est-il de l’offre hivernale par exemple ?

Pour l’instant, le produit d’hiver est concentré simplement sur les condos. Mais il ne faut pas oublier que le fleuve Saint-Laurent ne gèle pas. Donc on a encore des phoques qu’on voit et encore des baleines qu’on voit; des bélugas qui restent dans le fleuve Saint-Laurent toute l’année. La couleur verte bleutée du fleuve Saint-Laurent, par une belle journée, il neige à plein ciel… L’ambiance que ça peut créer ou au niveau des condos peut être très très agréable aussi.

Si quelqu’un veut se promener sur le bord du fleuve, il peut prendre une paire de raquettes et puis aller se promener. On fait le prêt des raquettes de neige et les gens peuvent aller se promener. Donc durant la période d’hiver, nous n’offrons pas de produit attractif. Cela ne veut pas dire qu’on n’en fera pas éventuellement. Mais à court terme, avec la pénurie de main-d’œuvre qu’on vit présentement, c’est assez difficile, donc on essaie de se concentrer sur les produits saisonniers, soit de mai à octobre.

Au-delà de toutes ces activités, les Français, les Européens de manière générale, sont généralement très curieux de rencontres et de découvertes d’activités culturelles. Est-ce que la nation des Innus Essipit propose des festivals et rassemblements ? Des choses qui permettent de se rapprocher ou de mieux connaître, de mieux découvrir la culture et les traditions de la nation ?

Il y a déjà eu un Pow Wow, c’est à dire une fête traditionnelle pendant plusieurs années. Mais avec l’arrivée de la COVID, et puis certains questionnements au niveau de la fête… Parce que la fête, le Pow Wow, c’était une fête traditionnelle. Il y avait quand même beaucoup de questionnements. Est-ce qu’on fait la fête en famille, c’est à dire avec les Innus, ou est-ce qu’on partage cet événement là avec les gens, avec les touristes. Lorsque cette réflexion  s’est présentée, la COVID est arrivée et ça ne s’est pas continué.

Le 21 juin, c’est la journée nationale des autochtones. Il y a toujours des activités qui sont planifiées pour les membres de la Communauté. Les gens qui sont là sur place peuvent échanger avec tout le monde, peuvent même participer. Des fois, quand il y a des fêtes extérieures, il n’y a personne qui est refusé. Les Innus sont des gens quand même assez invitants, sont des gens qui aiment partager leur vécu, ce qu’ils vivent aujourd’hui,. Quand les gens sont se promener à Essipit, qu’ils vont au dépanneur, qu’ils vont à la boutique d’artisanat, qu’ils rencontrent Monsieur, Madame… Tout le monde est très généreux de partager avec eux certaines informations, leur vécu ou de conter un peu l’histoire de la place.

Donc, ce n’est pas nécessairement par une fête qu’ils peuvent transmettre leurs connaissances, mais c’est souvent en côtoyant les gens qui sont sur place et puis qui sont fiers des installations que les gens utilisent. Quand les gens sont vraiment contents, ça crée un petit un petit sentiment de fierté.

Une chose est sûr: ça donne envie de prendre les larges, comme on dit chez nous. C’est le titre de ces épisodes de podcast donc ça tombe bien : quand on va en Côte-Nord, c’est sûr, on prend le large.

Merci pour toutes ces explications, merci d’avoir été là avec nous pour nous parler de toute cette attractivité d’Essipit et de cette proposition touristique de la nation Innu. Jacqueline, je te dis à très bientôt. Et puis, à toutes et à tous, je vous dis à bientôt pour un nouvel épisode !

Merci, merci beaucoup. Et puis on invite les gens à venir nous visiter, ça va nous faire vraiment plaisir de les accueillir ici à Essipit !

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Québec Le Mag

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