Visiter Montréal
À la fois une porte d’entrée et destination, portuaire et montagneuse, francopho
Tout s’y passe et tout le monde y passe ! Sainte-Catherine est sûrement la rue la plus célèbre de Montréal et cela ne doit rien au hasard. Son histoire, sa position au centre-ville, ses innombrables commerces et son animation perpétuelle lui valent d’atteindre des sommets de fréquentation jour et nuit, toute l’année, et aussi bien de la part des Montréalais que de leurs visiteurs. S’étendant sur plus de 11 km, la rue Sainte-Catherine est tout simplement la plus importante artère commerciale du Canada. Vous n’êtes pas très « magasinage » ni « slalom entre les travaux » ? On vous raconte en 7 points pourquoi, malgré tout, la rue Sainte-Catherine se doit impérativement de figurer dans votre plan de visite de Montréal.
Voilà plus d’un siècle que la rue Sainte-Catherine est l’épine dorsale et le porte-étendard de la vie commerçante à Montréal. Mais il faut remonter à des temps plus anciens pour comprendre comment cette artère s’étendant aujourd’hui sur 11,2 km s’est imposée comme une véritable star du shopping, des loisirs et de l’effervescence montréalaise. Quand la ville de Montréal prend forme dans la deuxième partie du XVIIIe siècle, celle qui s’appelait alors la rue Sainte-Geneviève n’est encore qu’un chemin de terre entouré de champs et bordé par quelques habitations. Prenant naissance dans le faubourg Saint-Laurent, en marge du Vieux-Montréal et parallèlement au fleuve Saint-Laurent, elle va se développer au fur et à mesure de l’extension urbaine de Montréal, progressant de chaque côté de la célèbre « Main », le boulevard Saint-Laurent. Du sud-ouest au nord-est, la rue Sainte-Catherine – nom qu’elle adoptera définitivement au XIXe siècle – part du quartier anglophone et aisé de Westmount pour traverser successivement le centre-ville et le Quartier Latin de Montréal, autrement dit l’arrondissement de Ville-Marie au nord duquel vont s’installer les différentes communautés culturelles de Montréal, puis les quartiers plus populaires situés à l’est, tel Hochelaga-Maisonneuve, où prend place une population ouvrière francophone à partir des années 1870. C’est pourquoi arpenter la rue Sainte-Catherine de bout en bout est encore aujourd’hui un must pour prendre le pouls de la sociologie de la métropole québécoise. Plus insolite, un patrimoine religieux protestant et anglican non négligeable se livre de plus tout au long de la rue, avec la présence de l’église Unie St-James, de l’église Saint-James the Apostle ou de la cathédrale Christ Church de Montréal.
Si la rue Sainte-Catherine a toujours affiché de multiples vocations – résidentielles, économiques, commerciales et culturelles – c’est sans aucun doute l’arrivée des grands magasins à Montréal qui va lui conférer à jamais sa réputation de paradis du magasinage. À la fin du XIXe siècle, elle voit s’installer en nombre des immeubles de bureaux comme le Dominion Square, des sièges d’entreprises telle que la Sun Life ainsi que des succursales bancaires, à l’image de la Banque d’Épargne. Montréal voit alors naître, au détriment de son quartier historique, un tout nouveau centre-ville autour de la rue Sainte-Catherine. Dans le même temps, les enseignes commerciales se ruent littéralement sur la rue Sainte-Catherine, choisie pour accueillir les Murphy, Scroggie, Ogilvy, Goodwin, Simpson, Dupuis Frères, Woolworth et autres Archambault et Eaton, sans oublier le bijoutier Henry Birks. C’est non seulement l’âge d’or des grands magasins, mais aussi celui des ateliers de confection textile, avec plusieurs entreprises de grande renommée qui prennent place dans des immeubles comme le Jacobs, le Blumenthal, le Belgo et le Kellert, à l’emplacement duquel on trouve désormais la Place des Arts. Le grand magasin le plus célèbre de la rue Sainte-Catherine reste sans conteste La Baie. Pour la petite histoire, La Baie – à l’origine « Hudson’s Bay Company », soit la chaîne de magasins de la plus ancienne société commerciale d’Amérique du Nord – occupe depuis 1972 l’édifice où Morgan s’était établi en 1891.
Qui n’a jamais « magasiné sur Sainte-Catherine » manque assurément un pan entier de l’art de vivre montréalais ! Dans sa seule section « centre-ville », la belle concentre pas moins de 1 200 magasins, avec une attention toute spéciale pour celles et ceux qui désirent mettre à jour leur garde-robe. En effet, il n’y a aucune rue dans tout le Canada qui rassemble autant de boutiques de mode et de prêt-à-porter. Vêtements, chaussures, accessoires, articles de sport et de plein air comme chez Chlorophylle Montréal ou à La Cordée Montréal – deux adresses de référence en la matière… il y en a pour tous les goûts ! Aux grands magasins toujours présents sur la rue – La Baie, Simons et Ogilvy – s’ajoutent en outre les immenses galeries marchandes directement accessibles depuis notre artère préférée, comme les Cours Mont-Royal, la Place Montréal Trust (plus de 70 boutiques !), le Centre Eaton bien sûr, avec ses quelque 120 magasins et restaurants, mais aussi les Promenades Cathédrale, le Complexe Desjardins et la Place-Ville-Marie. Des heures de bonheur (au frais, au chaud ou au sec) pour les fashionistas !
Les centres commerciaux que l’on vient de citer ne vous rappellent rien ? Ils sont emblématiques de ce lieu quasi légendaire, particulièrement apprécié en hiver ou pendant les canicules et connu sous le nom de RÉSO : le Montréal souterrain ! La rue Sainte-Catherine est en effet l’artère à privilégier quand on veut trouver le plus de points d’accès possible à Montréal ville souterraine et ses quelque 22 km de galeries et tunnels. De fait, le RÉSO s’est principalement développé sous et autour de Sainte-Catherine, reliant entre eux ses principaux édifices tels que le Centre Eaton ou la Place-Ville-Marie. Mentionnons aussi qu’une ligne de métro entière a été conçue pour desservir la rue Sainte-Catherine. C’est la fameuse ligne verte de Montréal (ou ligne 1), avec ses vingt-sept stations permettant de naviguer entre les quartiers Centre-Ville, Pointe-Saint-Charles, Verdun, Centre-Sud, Mercier, Hochelaga-Maisonneuve, le Quartier Latin ou encore Le Village (lire plus loin). On comprend pourquoi la rue Sainte-Catherine et une voie royale pour explorer Montréal d’est en ouest, mais aussi pour se repérer facilement entre le nord (par exemple en direction du Plateau Mont-Royal) et le sud du centre-ville (vers le Vieux-Montréal et le Vieux-Port). Reconnaissable entre mille grâce à sa densité de commerces, elle est un guide touristique à elle toute seule !
Il n’y a pas que le shopping dans la vie. Tout au long de la rue Sainte-Catherine, vous remarquerez que les terrasses, les cafés et les restaurants sont nombreux à se disputer la vedette avec les vitrines. Notre conseil si vous êtes de passage à Montréal cet été : suivez les flèches roses ! Cette initiative de XP_MTL met en valeur différents parcours thématiques sur la rue Sainte-Catherine, dont un itinéraire spécialement conçu pour les gourmands reliant pas moins de 150 adresses où casser la croûte ou boire un verre. Ce sera aussi l’occasion de découvrir deux terrasses gourmandes et ludiques aménagées spécialement pour la saison estivale : la Terrasse gourmande Crescent (à l’angle avec la rue Crescent), et la Terrasse gourmande Ste-Cath (angle Ste-Catherine et Drummond). De leur côté, les flèches bleues vous signaleront des lieux où s’offrir une agréable pause dans un cadre original sur la rue Sainte-Catherine, par exemple au « Parc aux bascules » (angle Metcalfe), sur le « Sentier des jasettes » (angle Mackay), ou encore à L’Oasis – Escale du coin (angle avenue McGill College). N’oubliez pas non plus les parcs urbains et squares desservis par la rue Sainte-Catherine. Contrairement aux apparences, ils sont plutôt nombreux : le square Philipps (face au magasin La Baie) et le square Cabot (en face du Forum Pepsi), les parcs Dorchester-Clarke et Landsdowne du côté de Westmount, le parc Jos-Montferrand, le parc Morgan ou encore le parc Edmond-Hamelin sont tous situés rue Sainte-Catherine.
La rue Sainte-Catherine, c’est aussi une artère qui palpite d’animations à toute heure, avec un nightlife particulièrement effervescent ne se limitant pas aux néons criards des sexshops ! C’est ici que la toute première salle exclusivement dédiée au cinéma a vu le jour au Canada : le Ouimetoscope, inauguré en 1906. Cinémas, cabarets, night clubs, salles de musique, théâtre, vaudeville, burlesque et même strip-tease : les lieux les plus cultes des nuits montréalaises ont élu domicile sur la rue Sainte-Catherine, à l’image du Princess, du Palace, du Capitol, du Granada ou du Loew’s. Chez Maurice, le Montmartre, la Casa Loma et le mythique Gayety, devenu depuis le Théâtre du Nouveau Monde, sont d’autres hauts lieux du divertissement bien connus. C’est aussi rue Sainte-Catherine qu’on a célébré, en 1993, la dernière victoire de la coupe Stanley par les Canadiens de Montréal. Et pour cause, l’antre des hockeyeurs montréalais n’était autre que le Forum, à même la rue Sainte-Catherine, et ce durant 70 ans, avant que la franchise de hockey sur glace ne s’installe au Centre Bell à partir de 1996.
En matière de culture vivante, tous les goûts sont vraiment dans la nature de la rue Sainte-Catherine. Cela se vérifie à merveille au cœur de l’été, quand une grande partie de la rue est piétonnisée et qu’on peut littéralement changer d’univers en passant chaque coin de rue. En marchant seulement quelques centaines de mètres, vous pourrez : visiter le Musée d’art contemporain sur la Place des Arts ; participer en famille à un des nombreux festivals qui se tiennent dans le Quartier des Spectacles ; aller boire un verre et écouter du punk-rock aux Foufounes électriques, le temple de l’underground montréalais ; à moins de préférer assister à un concert de musique classique à la Maison symphonique, l’antre de l’Orchestre symphonique de Montréal ; et bien sûr, vous lancer à la découverte du Village gai, sous les drapeaux arc-en-ciel, le quartier gai de Montréal qui se déploie entre les stations de métro Berri-UQAM, Beaudry et Papineau et où bat le cœur du festival Fierté Montréal chaque été au mois d’août. Quel voyage ! Ah, et au fait, on vous parlait plus haut des « parcours de la Sainte-Catherine » imaginés par XP_MTL. Notez qu’en suivant les flèches jaunes, vous trouverez des attraits et installations artistiques vraiment originaux, comme la « Place aux 1 000 yeux » (angle Drummond), « Le Jardin » (entre les rues Mackay et Bishop), ou encore L’espace Ste-Cath et l’œuvre Le Grand Rebond (devant la cathédrale Christ Church). La rue Sainte-Catherine n’est décidément pas à une surprise près !
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