Itinéraire : en Côte-Nord, sur la route des Baleines !

Côte-Nord


Air du large, géants des océans, horizons terrestres et marins sans fin : la Côte-Nord est un rendez-vous avec l’immensité sous toutes ses formes. Du village de Tadoussac jusqu’au bout de la route 138 et même au-delà, la route des Baleines déroule plus de 1 700 km entre la mer d’un côté et les grandes étendues boréales de l’autre. C’est ce parcours que nous empruntons pour notre itinéraire en Côte-Nord. Un road trip initiatique de sept jours au cœur de la démesure…

La destination

C’est comme si le Québec des grands espaces se trouvait, ici, sur la rive nord du Saint-Laurent, encore décuplé. Deuxième plus grande région du Québec, la Côte-Nord semble avoir été inventée pour étancher notre soif d’évasion. De la “capitale” de l’observation des baleines Tadoussac à Blanc-Sablon, aux portes de la province de Terre-Neuve-et-Labrador, la très grande nature est l’hôte d’une histoire humaine passionnante : celle des Premiers Peuples, celle des explorateurs et des pionniers et celle de ces « Québécois de la mer » qui vous accueillent à bras ouverts. Le tout donne un mélange unique d’immensité et d’authenticité.  

Le circuit

La route des Baleines, c’est-à-dire le parcours côtier que dessine la route 138 dans la région, ne pouvait pas mieux porter son nom. La Côte-Nord est une destination de classe mondiale pour l’observation des mammifères marins ! Mais ce n’est que la partie émergée de l’estuaire ; en mer, sur le littoral comme dans les terres, les découvertes à faire et les aventures à vivre sont nombreuses. Pour réaliser ce circuit dans son intégralité, pas moins de 13 jours de road trip sont recommandés – on parle quand même de 1 730 km de route et de 4 jours de bateau ! Ici, nous vous présentons un déroulé possible sur 7 journées de découvertes tout en vous suggérant à chaque étape quelques échappées pour vous inspirer de plus longs voyages…

L’esprit

On ouvre grand les écoutilles et on respire ! La découverte de la Côte-Nord est une odyssée pour tous les sens. Paysages XXL dans les mirettes, sable entre les doigts, fraîcheur du large en bouche, baleines qui vous soufflent à l’oreille, fragrances d’air salin et de forêt boréale comme parfum d’ambiance… Sans oublier votre sixième sens : la rencontre humaine. Ici, elle vous fait remonter le temps tout en vous immergeant dans un art de vivre qui touche au cœur par son authenticité. Une grande escapade de nature à séduire les plus aventuriers des baroudeurs autant que les âmes contemplatives et épicuriennes.

Tourisme en Côte-Nord - Tadoussac

Baleine devant l’Hôtel Tadoussac © Marc Loiselle/Tourisme Côte-Nord – Manicouagan

Notre itinéraire en Côte-Nord sur la route des Baleines
JOURS 1 ET 2 • DE TADOUSSAC À BAIE-COMEAU

« Tadou », village historique dans un écrin magique

Attention, notre point de départ sur la route des Baleines est déjà un point d’orgue ! Posté au confluent de deux géants de Dame Nature – l’estuaire du Saint-Laurent et le fjord du Saguenay –, Tadoussac est la porte d’entrée de la Côte-Nord. L’arrêt n’y est pas seulement recommandé, il s’impose pour apprécier le cachet d’un des plus beaux villages du Québec, pour savourer son ambiance balnéaire, épicurienne et festive, et pour explorer l’environnement d’exception qui vaut à « Tadou » sa renommée mondiale. Côté patrimoine, nos coups de cœur se déploient autour d’un mythe au toit rouge, le superbe Hôtel Tadoussac au charme mi-champêtre, mi-maritime. À proximité, on repère un autre édifice à sa toiture écarlate, la plus ancienne chapelle de bois d’Amérique du Nord dite « chapelle des Indiens », ainsi que le Poste de traite Chauvin. Ce dernier vous fera comprendre, à l’emplacement du tout premier poste de traite des fourrures au Canada (1600), les enjeux de ce commerce qui associa Européens et Amérindiens dès le XVIIe siècle. Les pionniers et trappeurs de l’époque aimaient-ils les fruits de mer et les saveurs de la forêt boréale ? L’histoire ne le dit pas, mais votre premier rendez-vous avec la cuisine régionale vous donnera un bon indice si vous optez pour La Galouïne Auberge & Restaurant. Cette adresse conviviale, une de nos tables préférées à Tadoussac, permettra aussi de ramener chez vous un peu du « goût d’ici » grâce à une gamme de produits maison estampillés Terroir Boréal. Mais d’autres victuailles sont à cocher sur votre « Tadou list ». Le village est connu pour son amour de la culture… jusque sur le sable ! La Biblio-plage de Madame Chose met à disposition plusieurs centaines de livres à même la plage. Farniente et lecture alors que la sublime baie vous fait de l’œil ? Tout un défi, car c’est bien l’extraordinaire patrimoine naturel qui se déploie autour de Tadoussac qui aura le dernier mot. Vous êtes au cœur du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, seul parc national au Québec protégeant un milieu exclusivement marin. Et quel milieu ! En plus des phoques et des oiseaux, neuf espèces de baleines fréquentent ces eaux, faisant de Tadoussac un des meilleurs spots au monde pour observer ces géants qui trouvent ici un garde-manger à leur mesure. Depuis la rive, dans le cadre d’une excursion en Zodiac ou en bateau – Croisières AML est la compagnie numéro 1 – ou encore au détour d’une sortie en kayak de mer, ces rencontres sont toujours grandioses, indélébiles. Elles vous donneront le goût d’en savoir plus sur les rorquals du Saint-Laurent et leur protection, les croisières aux baleines s’entourant d’une charte éthique très avancée. Le passionnant Centre d’interprétation des mammifères marins est là pour ça. Tadoussac, c’est aussi l’accès privilégié à de sublimes cartes postales côtières – en empruntant le sentier de Pointe-de-l’Islet par exemple –, à des paysages étonnants de dunes de sable et, bien sûr, aux vertiges du fjord du Saguenay. Mille activités de plein air sont d’ailleurs à expérimenter au parc national du Fjord-du-Saguenay. Également grâce aux compagnies qui se cachent dans la région comme Fjord en kayak à L’Anse-Saint-Jean ou le Centre de vacances Ferme 5 Étoiles à Sacré-Cœur. Des incontournables si vous envisagez de prolonger le séjour dans le secteur. 

Renvontre avec les baleines en zodiac

Excursions aux baleines en Zodiac © Mathieu Dupuis/Le Québec maritime

 

En route pour Baie-Comeau : rencontres au bord de l’eau

Même si la route 138 s’éloigne du littoral durant quelques kilomètres pour nous donner un aperçu de l’arrière-pays forestier et lacustre, des panneaux bleus rappelant une célèbre marque française de sel de mer nous rassurent : nous voilà bel et bien lancés sur la route des Baleines ! C’est aux Bergeronnes que Sa Majesté le Saint-Laurent fait son retour dans le panorama. Différentes escales vous invitent alors à communier avec la mer. Au Centre d’interprétation et d’observation de Cap-de-Bon-Désir, un site géré par Parcs Canada, la faune marine se laisse scruter comme nulle part ailleurs depuis les rochers, après avoir visité une station de phare et traversé une petite forêt mixte. Un peu plus loin vous attendent deux belles occasions d’escapades en kayak de mer, entre autres activités : Paradis Marin et son vis-à-vis ressourçant avec l’estuaire, et Mer et Monde Écotours, où l’option planche à pagaie (SUP) est aussi disponible. On poursuit en direction des Escoumins pour trouver un autre site de Parcs Canada qui, cette fois, nous fait entrer dans les coulisses de la biodiversité sous-marine. En plus de son superbe poste d’observation surplombant la rive et de son espace d’exposition, le Centre de découverte du milieu marin a la particularité d’abriter un site de plongée. Si vous n’avez pas envie de vous jeter vous-même à l’eau, vous pouvez suivre en direct, sur écran HD, les plongeurs-interprètes en train d’explorer le monde aquatique, et même communiquer avec eux. Anémones, crustacés, oursins, algues, étoiles et concombres de mer… la vie qui foisonne sous la surface du Saint-Laurent est étonnante. Un autre rendez-vous avec la diversité, culturelle cette fois, vous attend un peu plus loin. Essipit est la communauté autochtone innue du coin. Présente depuis plus de 9 000 ans sur le territoire, cette Nation a développé ici toute une offre touristique, allant des excursions aux baleines en Zodiac avec les excellentes Croisières Essipit à l’hébergement en passant par le kayak de mer, la randonnée, l’observation de l’ours noir et, naturellement, la découverte de la culture innue. Demandez Vacances Essipit pour passer des séjours « innubliables » ! La suite du voyage épouse si bien le littoral que vous serez souvent tenté d’arrêter le char pour savourer les panoramas côtiers et voir s’éloigner progressivement le Bas-Saint-Laurent sur la rive d’en face. Le fleuve ne s’arrêtera plus de gonfler jusqu’à l’immensité du golfe et, à l’approche de la ville de Baie-Comeau, c’est désormais la côte gaspésienne qui vous fait face, au loin. 

Pointe aux Outardes

Pointe aux Outardes © Mathieu Dupuis/Le Québec maritime

JOURS 3 ET 4 • DE BAIE-COMEAU À SEPT-ÎLES

Baie-Comeau : bain vert, pause urbaine et appel du Nord

Peu avant d’arriver à Baie-Comeau, la deuxième aire urbaine de la région, se signale une longue langue de terre et de sable semblant vouloir s’échapper dans l’estuaire entre les embouchures de deux cours d’eau venus du nord, les rivières Manicouagan et Outardes. C’est justement à Pointe-aux-Outardes qu’un concentré unique de biodiversité est à explorer. Forêt boréale, plages, dunes, battures… pas moins de neuf écosystèmes distincts se partagent ce morceau de bout du monde, incluant un fascinant marais salé, le deuxième plus grand du Québec. Un site d’exception pour l’ornithologie (255 espèces d’oiseaux répertoriées), la randonnée dans une mosaïque de milieux où s’épanouissent une flore et une faune spécifiques et bien d’autres activités – dont le kitesurf – proposées par le Parc Nature de Pointe-aux-Outardes. La rencontre avec la culture innue en fait partie, via l’un de ses passionnants représentants, Wabush, ainsi que l’hébergement 100 % nature dans d’incroyables nichoirs à oiseaux géants. Après une nuit ici, le contraste avec les découvertes urbaines à faire à Baie-Comeau sera d’autant plus saisissant. On vous suggère deux adresses pour sentir et déguster la façon dont la nordicité inspire les artisans et créateurs : la Manufacture de savon Borale pour ses savons inspirés par la forêt boréale (épinette noire, sapin baumier…) ; et la Microbrasserie Saint-Pancrace, dont le site de production se visite et se distingue par ses bières artisanales inventives célébrant elles aussi le terroir nord-côtier. On adore la très osée Crâââbe, une bitter anglaise brassée avec des carcasses de… crabes des neiges ! Baie-Comeau, c’est à la fois l’appel du large et celui des grands espaces nordiques. La compagnie Attitude Nordique propose un très large éventail d’aventures sur mesure à vivre au grand air dans la région, incluant l’escalade, le vélo de montagne, la via ferrata, les activités nautiques et même la dégustation de produits du terroir. On peut aussi répondre à l’appel du Nord en empruntant la route 389. À prévoir peut-être une autre fois pour tenir nos sept jours de circuit, cette échappée septentrionale vous conduira à Manic-5, le plus grand barrage à voûtes multiples au monde qui donne lieu à une visite très impressionnante et, au-delà, jusqu’à Fermont et au Labrador, sous des latitudes où règne la taïga et où la nuit se pare de magie avec les aurores boréales. C’est ici, à l’orée du Grand Nord et au bord de l’immense réservoir Manicouagan (un cratère météoritique visible depuis la Lune !), que la Station Uapishka marie écotourisme, culture innue et recherche scientifique au cœur de la Réserve mondiale Manicouagan-Uapishka (compter 4 heures de route depuis Baie-Comeau). 

Vieux-Poste de Sept-Îles, Côte-Nord

Rencontre avec la culture innue au Vieux-Poste de Sept-Îles, Côte-Nord © Mathieu Dupuis/Le Québec maritime

 

Sept-Îles : cap sur l’archibel archipel

Les 230 km qui séparent Baie-Comeau de Sept-Îles font monter d’un cran le souffle de l’évasion. La route des Baleines se lance à la conquête du 50e parallèle et voit, des deux côtés de la chaussée, les paysages gagner en envergure. Pour vous donner une idée, le traversier qui relie Baie-Comeau ou Godbout (un peu plus loin sur la route 138) à Matane, en Gaspésie, met plus de deux heures pour franchir l’estuaire du Saint-Laurent. Passé Godbout justement, la route zigzague un moment dans l’arrière-pays avant de retrouver la mer à Baie-Trinité. L’impression que les arbres rapetissent n’est pas une illusion : les pins, sapins et autres épinettes noires se font plus humbles à mesure que la taïga gagne ses droits. Un chemin de traverse donne ici l’occasion d’aller visiter l’une des plus belles vigies maritimes de la région. Construit il y a bientôt 200 ans sur un affleurement rocheux devenant îlot à marée haute, le phare de Pointe-des-Monts offre un panorama sensationnel du haut de ses 21 mètres. Vous longez ensuite le littoral, régulièrement alléché par les immenses plages nord-côtières comme dans le secteur de Port-Cartier, avant d’atteindre Sept-Îles, la plus importante ville de la Côte-Nord avec ses 30 000 habitants et sa superficie record entre terre et mer, incluant sa grande baie circulaire et son archipel. Une excursion en bateau est indiquée pour explorer l’archipel des Sept Îles, faire escale sur l’île Grande Basque, la seule aménagée pour les randonneurs et les campeurs, ou encore s’approcher de l’île Corossol, important sanctuaire d’oiseaux marins où les petits pingouins, entre autres, sont à la fête. Côté terre, quelques adresses sympathiques vous mettront le grand large en bouche, notamment grâce aux produits de la Ferme maricole Purmer, spécialisée dans l’élevage de moules bleues, la culture d’algues et les pétoncles. La pêche à la crevette et au crabe sont par ailleurs des ressources d’importance pour Sept-Îles, qui se démarque également par la composante innue de sa population. Pour un rendez-vous avec cette histoire métissée au long cours, la visite du Vieux-Poste de Sept-Îles s’impose. Rendu vivant par des animateurs en costumes d’époque, ce site d’interprétation historique était un lieu de rassemblement estival pour les Innus avant même que ces derniers ne se lancent dans le commerce des fourrures avec les marchands français, et ce, du XVIIe siècle jusqu’en 1842 précisément. Un campement traditionnel autochtone y est d’ailleurs reconstitué. Notez enfin que si l’appel de la forêt et des lacs vous chatouille, il suffit de revenir sur vos pas pour atteindre l’immense réserve faunique de Port-Cartier-Sept-Îles : 6 000 km2 de nature sauvage criblée de plus d’un millier de lacs… Avis aux pêcheurs en eau douce ! 

Panorama Sept-Îles, Côte-Nord

Panorama Sept-Îles, Côte-Nord © Mathieu Dupuis/Le Québec maritime

 

JOURS 5 À 7 JUSQU’AU BOUT DE LA ROUTE ET AU-DELÀ

De Sept-Îles à Havre-Saint-Pierre : bienvenue en Minganie

Après avoir franchi le 50e parallèle à Sept-Îles, vous pensez sûrement avoir été aussi loin que possible dans le dépaysement. Et voilà que votre arrivée en Minganie vient remettre une pièce dans cette formidable machine à déconfiner les sens qu’est la Côte-Nord ! Vous vous laissez d’abord réveiller par la fraîcheur des impressionnantes chutes Manitou, un stop recommandé au bout de 85 km de route. Puis se succèdent les villages-relais aux noms évocateurs : Sheldrake, Rivière-au-Tonnerre (joli village et arrêt intéressant et savoureux à la Maison de la Chicoutai afin de découvrir ce petit fruit emblématique des tourbières nordiques), Magpie, Rivière-Saint-Jean, Longue-Pointe-de-Mingan – village fondé au XIXe siècle par des pêcheurs gaspésiens – et enfin, après 220 km depuis Sept-Îles, Havre-Saint-Pierre. Tout le monde descend ! Vous avez rendez-vous avec les paysages parmi les plus surnaturels du Québec maritime, à l’image des incroyables monolithes sédimentaires sculptés par les éléments à découvrir dans la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan (en prenant la mer depuis Havre-Saint-Pierre ou, avant, depuis Longue-Pointe-de-Mingan). À vivre en compagnie d’un guide naturaliste, cette excursion à la rencontre d’un patrimoine naturel hors norme, avec sa géologie singulière, sa flore insulaire, sa faune marine, aviaire et terrestre, est l’un de nos coups de cœur absolus ; nous vous en reparlerons. De même qu’on ne manquera pas de vous vanter les mérites d’un séjour sur le véritable petit continent sauvage qui émerge plus loin, au large, à l’entrée du golfe du Saint-Laurent : l’île d’Anticosti et son parc national envoûtant (forêt, falaises, canyons, chutes d’eau, cerfs de Virginie par milliers contrairement aux humains, quasiment absents). D’humeur plus « terre à terre » ? Une nouveauté peut constituer une bonne option d’échappée dans l’arrière-pays : la visite de la centrale hydroélectrique La Romaine-1. Avant de reprendre la route 138 en direction de son terminus, vous serez bien inspiré de vous remettre de vos émotions à Havre-Saint-Pierre, par exemple autour d’une bonne pizza aux fruits de mer de Chez Julie, l’une des adresses pleines d’authenticité de la ville. 

Île Quarry, Réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan, Côte-Nord

Île Quarry, Réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan, Côte-Nord © Mathieu Dupuis/Le Québec maritime

 

De Havre-Saint-Pierre à Natashquan et Kegaska : poésie sur mer !

Encore 200 km et puis… et puis ce sera le point final de la route. Et le début d’un nouveau voyage possible en Basse-Côte-Nord, mais en prenant la mer. En attendant, la route des Baleines poursuit son périple en Minganie dans un collé-serré sublime avec la côte qui s’étire comme une dentelle vers l’infini : baies, plages, îlots et récifs se succèdent à droite, tandis que, côté conducteur, la beauté sauvage de l’arrière-pays, ses tourbières, les petits arbres de sa taïga, gagnent en mystère à mesure de la progression. Plus espacées que jamais, les quelques localités traversées (Baie-Johan-Beetz, Aguanish, L’Île-Michon) vous mettent au parfum des composantes culturelles autochtones, acadiennes et européennes qui cohabitent par ici. Inspiré par l’effet « into the wild » et par ces couleurs et saveurs de bout du monde, vous vous sentez pousser des ailes lyriques ? Vous souffrez peut-être du même « mal » que Gilles Vigneault. Le célèbre poète et chansonnier québécois est natif de Natashquan,  dernière escale à ne manquer sous aucun prétexte. Ses plages de sable fin, ses eaux propices à la baignade, ses rivières sauvages et ses sentiers de randonnée pédestre en pleine taïga font de Natashquan un délicieux arrêt nature en plus d’être une halte culturelle émouvante. Comme un village dans le village, le site patrimonial classé des Galets témoigne, avec ses hangars en bois vieux de plus de 150 ans, de l’âge d’or de la pêche à la morue qui animait jadis la vie locale, également marquée par sa communauté innue. Pour le principe, pour le fun ou pour la photo, l’ultime portion de la route 138 vous amènera enfin jusqu’au village de Kegaska moyennant une cinquantaine de kilomètres. Vous pourrez alors vous vanter d’avoir été « jusqu’au bout de la route », mais pas tout à fait encore jusqu’au bout de la Côte-Nord…

Harrington Harbour

Harrington Harbour © Claude Bouchard/Le Québec maritime

 

Basse-Côte-Nord : embarquer pour l’ailleurs

Du début à la fin, notre road trip en Côte-Nord aura été comme une sorte de « poupée russe inversée » repoussant les limites de l’évasion : à chaque fois que l’on pensait avoir atteint un summum de dépaysement, les kilomètres suivants rajoutaient une louche d’immensité et de curiosité. Il en ira de même avec la découverte de la Basse-Côte-Nord, à la différence près qu’aucune route ne dessert cette région dont l’isolement fait tout le charme jusqu’à Blanc-Sablon et la frontière avec la province de Terre-Neuve-et-Labrador. Voyage en soi, votre rencontre avec la Basse-Côte-Nord nécessitera de prendre la mer avec le N/M Bella Desgagnés de la compagnie maritime Relais Nordik. De la mi-avril à la mi-janvier, ce navire ravitailleur largue chaque semaine les amarres depuis Rimouski (Bas-Saint-Laurent) pour transporter passagers et marchandises jusqu’à Blanc-Sablon, faisant notamment escale dans les six villages de la Basse-Côte-Nord non reliés par la route, comme échoués sur les rochers le long des 375 km de littoral de ce territoire mystérieux. La Romaine, Tête-à-la-Baleine, La Tabatière, Harrington Harbour… ces humbles communautés des confins ont un charme fou. Elles sont habitées par des anglophones descendants de familles originaires de Terre-Neuve, des francophones et des Innus. Ce périple de ports en ports est une des façons les plus authentiques de poursuivre le voyage. À moins que vous ne préfériez rebrousser chemin, prendre un traversier pour rejoindre la rive sud et poursuivre en Gaspésie, au Bas-Saint-Laurent ou encore aux Îles de la Madeleine… D’autres horizons, d’autres rencontres, d’autres histoires, mais toujours la magie enivrante du Québec maritime.

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