Côte-Nord : un road trip vraiment géant sur la route des Baleines !

Le Québec maritime


Envoûtante, l’immense Côte-Nord épouse le Saint-Laurent sur quelque 1 250 km. On s’est offert un aperçu magistral de ce road trip authentique et sauvage au cœur de paysages extralarges. Non seulement le souffle de l’évasion pure ne nous a pas lâchés de tout le périple, mais en plus, celui des baleines était bel et bien au rendez-vous ! On vous raconte ?

Le récit de notre road-trip en Côte-Nord sur la Route des Baleines

Observation des baleines à Tadoussac - Photo Marc Loiselle/Le Québec maritime

Observation des baleines à Tadoussac – Photo Marc Loiselle/Le Québec maritime

Après notre mémorable traversée jusqu’à Baie-Comeau depuis la Gaspésie (retrouvez prochainement cet épisode en ligne), nous avons décidé de mettre le cap à l’est par la route 138. Un choix cornélien, car l’appel de la forêt boréale et des immenses installations hydroélectriques à visiter à plus de 200 km au nord de Baie-Comeau nous a aussi titillés – un bon prétexte pour revenir prochainement en Côte-Nord ! Mais le parfum d’évasion qui émane de la route des Baleines est tout simplement irrésistible : des paysages démesurés, d’immenses plages, des villages côtiers défiant le temps, des phares particulièrement photogéniques comme celui, à visiter absolument, de Pointe-des-Monts, qui surveille les caprices du Saint-Laurent depuis 1830 et dont la maison du gardien a été reconvertie en auberge…

Pointe des Monts, Côte-Nord - Photo Mathieu Dupuis

Pointe-des-Monts, Côte-Nord – Photo Mathieu Dupuis

Histoires au long cours et paysages hypnotiques 

Jusqu’à Sept-Îles, les 230 km de route ont été hypnotiques et la récompense à la hauteur de l’effort. Sept-Îles nous a tous captivés avec ses lieux historiques et culturels dédiés à l’époque de la traite des fourrures et à la culture autochtone bien vivante des Innus, sans oublier son archipel, théâtre naturel d’une fascinante excursion au milieu des oiseaux et des animaux marins. Pour se connecter à son environnement foisonnant, à son histoire et à sa culture métissée, Sept-Îles mérite le détour et le séjour. C’est une des escales les plus marquantes sur la route des Baleines pour les amateurs de plein air, d’histoire et de culture autochtone.

Sept-Îles - Photo Sébastien St-Jean/Tourisme Côte-Nord

Sept-Îles – Photo Sébastien St-Jean/Tourisme Côte-Nord

On a maintenant franchi le 50e parallèle et le parfum de la nordicité se fait de plus en plus intense. Le voyage jusqu’à Havre-Saint-Pierre est fascinant. La Minganie regorge de paysages aussi mystérieux, à l’image des étranges monolithes sculptés par l’érosion à découvrir dans la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan, via une mémorable excursion en mer. Randonner, faire du kayak de mer, dormir sous une tente de prêt-à-camper ou dans une station de phare, découvrir la flore et la faune emblématiques de la région à l’instar du macareux moine peuvent facilement s’ajouter au menu.

Réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan – Photo Éric Marchand/Le Québec maritime

Réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan – Photo Éric Marchand/Le Québec maritime

La Côte-Nord d’un extrême à l’autre et même au-delà de la route

On aurait pu continuer le road trip jusqu’au bout du bout de la route asphaltée, à Kegaska, en s’arrêtant à Natashquan, le magnifique village de Gilles Vigneault. On aurait aussi pu prévoir d’explorer l’immense île d’Anticosti, véritable petit continent sauvage qui a récemment fait son entrée à l’UNESCO, ou encore le territoire de la Basse-Côte-Nord et ses villages côtiers isolés en embarquant sur un navire-cargo. Que d’aventures possibles au Québec maritime ! Le retour en direction de Tadoussac s’est imposé, d’autant que d’autres belles escales nous attendaient en chemin, comme aux Escoumins, pour séjourner dans la communauté innue d’Essipit et vivre de superbes aventures écotouristiques, randonnées en kayak de mer et excursions aux baleines incluses. Du côté de Baie-Comeau, un site naturel hors du commun nous a particulièrement plu. Il mérite qu’on en dise plus qu’un mot…

Parc Nature de Pointe-aux-Outardes - Photo Charlotte B.-Domingue

Parc Nature de Pointe-aux-Outardes – Photo Charlotte B.-Domingue

Parc Nature de Pointe-aux-Outardes : un écrin unique de biodiversité

En effet, le Parc Nature de Pointe-aux-Outardes protège et met en valeur un site naturel d’autant plus précieux qu’il est absolument unique. Langue de terre s’évadant au cœur d’une aire marine protégée, la péninsule de Manicouagan abrite un exceptionnel concentré de vie sauvage. Sur ce territoire de seulement 2 km2 se côtoient neuf écosystèmes distincts, dont la plage, les battures, les dunes et la forêt boréale, ainsi que le troisième plus grand marais salé au Québec. Au fil des sentiers et des panneaux d’interprétation faunique et historique, se révèlent une flore luxuriante et une faune abondante, dont une quantité renversante d’espèces d’oiseaux à observer. On a adoré la promenade, à la fois paisible et dépaysante, au cœur de cet amalgame d’écosystèmes.

Parc Nature de Pointe-aux-Outardes - Photo Charlotte B.-Domingue

Parc Nature de Pointe-aux-Outardes – Photo Charlotte B.-Domingue

Le Parc Nature propose de nombreuses activités à vocation scientifique et écologique : découverte des battures à marée basse, visites guidées sur la faune et la flore, parcours à énigmes à travers le parc, soirées d’astronomie… Le programme est si riche qu’il invite à jeter l’ancre le temps d’un séjour. Un camping rustique borde la mer pour des nuits bercées par la musique des vagues, tandis que cinq magnifiques nichoirs à oiseaux géants équipés de l’essentiel rivalisent de créativité pour nous faire séjourner autrement. En 2025, notez que le Parc Nature inaugure son tout nouveau bâtiment d’accueil et d’interprétation, où vivre entre autres une expérience immersive dédiée à l’infiniment petit de l’aire marine protégée de Manicouagan. C’est aussi à partir de 2025 que le parc devient ouvert à l’année : on a hâte de le découvrir dans ses quartiers d’hiver !

 

En route pour Tadoussac et les baleines !

En remontant la route des Baleines en direction de Tadoussac, on a aussi marqué l’arrêt au Centre de découverte du milieu marin aux Escoumins ainsi qu’au Centre d’interprétation et d’observation de Cap-de-Bon-Désir, deux sites où les merveilles du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent se dévoilent depuis la terre ferme. Côté mer, on le savait, les eaux de ce dernier sont un must à l’échelle mondiale pour observer les mammifères marins, et c’est à Tadoussac qu’on en apprendra encore davantage sur ces animaux et leur protection, en plus de pouvoir retourner les épier in situ ! Vous vous demandez avec quelle compagnie embarquer à fleur d’eau pour avoir un maximum de chances d’apercevoir une ou plusieurs des différentes espèces de baleines fréquentant les eaux du parc marin ?

Croisières aux baleines à Tadoussac avec Croisières AML

Croisière dans le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent – Photo Croisières AML

Partir observer les mammifères marins avec Croisières AML

Considéré comme le meilleur site au monde pour aller observer les baleines, le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent accueille dans ses eaux jusqu’à treize espèces distinctes de ces fascinants mammifères, dont la baleine bleue, le plus grand animal de la planète. Les excursions battent leur plein de mai à octobre. Croisières AML est tout simplement la compagnie de croisières-excursions numéro 1 au Canada. Fondée il y a plus d’un demi-siècle, cette entreprise familiale exploite vingt-cinq navires dans une dizaine de ports au Québec. Au départ de Tadoussac, un large éventail de forfaits est disponible pour vivre l’expérience à bord d’un Zodiac ou d’un navire d’observation, et même en mode VIP. Pour quelques heures de magie, voire davantage puisque des forfaits associent croisières aux baleines et hébergement, on peut se fier au savoir-faire des capitaines des Croisières AML. À bord, les guides-naturalistes chevronnés transmettent leur savoir, faisant de chaque virée sur l’eau, forcément riche en émotions, un moment d’éducation et de sensibilisation au respect de l’environnement. Croisières AML est d’ailleurs membre fondateur de l’Alliance Éco-Baleine, dont le but est de promouvoir des pratiques responsables et durables au sein du parc marin, notamment en maintenant une distance respectueuse afin de limiter l’impact de l’activité sur la vie des animaux et leur habitat. Tout est fait pour que la magie dure dans le temps et continue à fasciner des générations d’amoureux de la nature.

Croisières aux baleines à Tadoussac avec Croisières AML - Photo Catherine Dubé

Observation des baleines avec Croisières AML – Photo Catherine Dubé

Se laisser charmer par Tadoussac

Le point final de notre grand road trip en Côte-Nord a vraiment été un point d’exclamation : Tadoussac ! Village historique au charme fou, logé au creux d’une des plus belles baies de la planète et adossé au fjord du Saguenay où s’étend le parc national du Fjord-du-Saguenay, Tadoussac a été un bouquet final magique pour notre petite famille. On a pu y profiter de tout ce que la Côte-Nord a de meilleur à offrir : sa nature foisonnante dans laquelle expérimenter une foule d’activités, son histoire forte, ses produits gourmands et ses bonnes tables, son sens de l’accueil et ses lieux de villégiature vraiment hors du commun…

Petite chapelle de Tadoussac – Photo Sébastien St-Jean/Tourisme Côte-Nord

Petite chapelle de Tadoussac – Photo Sébastien St-Jean/Tourisme Côte-Nord

On a vite compris pourquoi cette destination est entrée dans le mythe. Elle faisait déjà rêver les Européens il y a plus de 500 ans puisqu’ils y ont installé le tout premier comptoir de traite des fourrures au Canada en 1600. Un choix d’ailleurs judicieux pour votre première visite à Tadoussac. En chemin, vous vous imprègnerez de l’irrésistible cachet du village classé parmi les plus beaux du Québec, et craquerez certainement devant la petite chapelle au toit rouge – la plus ancienne église en bois d’Amérique du Nord – qui fait face à la baie. Bien qu’un peu moins ancien, son voisin est lui aussi une légende vivante au toit rouge, et la star de toute bonne photo-souvenir de « Tadou ». Cet hôtel mythique n’est autre que notre coup de cœur pour jeter l’ancre à Tadoussac…

Hôtel Tadoussac - Photo Mathieu Dupuis

Photo Hôtel Tadoussac

Cachet, histoire, plaisirs : mener la grande vie à l’Hôtel Tadoussac !

Historique, mythique, photogénique… il est encore plus beau en vrai que sur les cartes postales. Coiffé de son fameux toit rouge, l’Hôtel Tadoussac a plongé toute la famille sous son charme champêtre autant que maritime, le tout dans une atmosphère empreinte de nostalgie de la Belle Époque, à la fois raffinée et conviviale. Face à l’une des plus baies de la planète, tout près de la plage et de la marina, ce légendaire hôtel de 149 chambres se tient aussi au cœur de l’histoire de Tadoussac, juste entre la Petite Chapelle et le Poste de traite Chauvin. Ici, la villégiature est érigée en art d’alterner une foule d’activités et des moments de pure dolce vita. On a adoré profiter de la piscine extérieure chauffée, du terrain de tennis, du mini-golf, sans oublier les fabuleuses croisières aux baleines. Couples, amis, familles, c’est bien simple, on n’a vu que des gens heureux séjourner à l’Hôtel Tadoussac.

Hôtel Tadoussac

Hôtel Tadoussac – Photo Lise Gagnon

Et même très heureux, autour du bar animé et, naturellement, à la table du Coverdale, le restaurant qui nous a régalés du petit-déjeuner au souper avec ses propositions culinaires de haute volée, inspirées par le terroir de la Côte-Nord tout en étant soucieuses de protéger les ressources de la mer comme l’atteste la certification Fourchette bleue. C’est sur un grand coup de cœur que se referme notre fabuleux voyage en Côte-Nord.

David Lang

Journaliste spécialisé voyage et art de vivre, David se régale avec le Québec depuis plus de 15 ans. Après plus de 40 voyages à travers les régions et les saisons de la Belle Province, il devance largement Jacques Cartier et s’avoue toujours aussi bluffé par les expériences et les rencontres à vivre sur ce territoire hors nome. David le rédac’ chef anime une équipe de rédacteurs et de photographes avec qui il partage sa soif de découvertes chez les cousins.


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