Road-trip sur la Route des Explorateurs : notre immersion dans le Québec des Explorateurs

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Retour sur un road-trip au Québec qui s’est avéré bien plus qu’un itinéraire : la Route des Explorateurs, c’est un voyage initiatique dans un Québec authentique, qui habite encore longtemps après le retour ceux qui ont la chance de le vivre

Après un vol direct depuis Paris, nous avons atterri à Toronto. Trois jours intenses pour découvrir cette métropole bouillonnante et cosmopolite : la CN Tower qui domine l’horizon, les quartiers animés comme Kensington Market ou Distillery District, puis les incontournables chutes du Niagara. Face à ce grondement d’eau, on se sent minuscule, mais aussi privilégiés d’être là.

C’était une entrée en matière spectaculaire. Mais pour nous, le vrai voyage commençait ensuite : 14 jours d’aventure sur la Route des Explorateurs, au cœur du Québec des Explorateurs.

Pont couvert - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag

Pont couvert – Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs

Jour 1 – Le lac Témiscamingue, première rencontre avec le Québec des Explorateurs

Quand on a enfin aperçu le lac Témiscamingue, après des heures de route depuis Toronto, on a eu l’impression d’arriver au bout du monde. Une étendue d’eau longue de plus de cent kilomètres, bordée de falaises rocheuses et de forêts boréales, s’offrait à nous comme un océan intérieur. Le silence était saisissant, seulement troublé par le clapotis des vagues et le cri lointain d’un huard.

Dès la première nuit à La Bannik, installés sur la terrasse de notre chambre face au lac, on a senti que ce voyage ne serait pas comme les autres. Le soleil s’est couché lentement, embrasant le ciel de reflets orangés qui se mêlaient à la surface de l’eau. C’était notre premier grand moment de contemplation, et sans doute l’un des plus marquants.

La Bannik, Lac Témiscamingue - Photo Québec Le Mag'

La Bannik, lac Témiscamingue

Jour 2 – Parc national d’Opémican : sur les traces des explorateurs

Le lendemain, en explorant le Parc national d’Opémican, nous avons découvert le lac autrement. À bord d’un rabaska guidé, nous avons glissé sur ses eaux calmes, suivant les mêmes trajets qu’empruntaient autrefois les coureurs des bois et les Premières Nations.

Puis, place à la randonnée pédestre. Nous avons commencé par le sentier de l’Estacade, une boucle facile de 3 km dans le secteur de la Pointe-Opémican. En un peu plus d’une heure, on découvre l’essentiel du parc : les pins qui dominent le paysage, quelques clairières et des points de vue sur le lac Témiscamingue.

Parc national Opémican - Photo Québec Le Mag'

Parc national Opémican

À mi-chemin, nous avons trouvé un endroit tranquille au bord de l’eau pour sortir notre pique-nique. Rien d’autre autour que le bruit de l’eau et le vent dans les arbres. Nous avons mangé là, face à ce lac immense, avant de reprendre le chemin. Une pause simple mais parfaite dans ce décor. C’est peut-être ça, le luxe ultime du Québec des Explorateurs : partager un repas face à la nature, en toute intimité, comme si le monde s’était rétréci à cet instant parfait.

Plus tard, le sentier de l’Inukshuk nous a menés jusqu’à un escalier de pierre spectaculaire, débouchant directement sur ses rives. Là, face à l’immensité, on a ressenti ce mélange d’humilité et de liberté qui caractérise le Québec des Explorateurs.

Le lac Témiscamingue n’était pas seulement un paysage : il était une porte d’entrée. Le fil conducteur de notre voyage. Une mémoire vivante qui reliait l’histoire, la nature et les gens qui habitent ce territoire de l’Abitibi-Témiscamingue.

Parc national Opémican - Photo Québec Le Mag'

Parc national Opémican

Jour 3 – Fort-Témiscamingue, histoire et rencontres humaines

Quand on pénètre sur le site d’Obadjiwan–Fort Témiscamingue, on a l’impression de marcher sur un lieu habité par les siècles. Face au lac, un vaste terrain chargé de mémoire s’étend. Ici, pendant plus de deux cents ans, se sont croisés les Français, les Anglais et les Premières Nations, échangeant fourrures, objets et savoirs.

Guidés par Rose, on découvre combien ce lieu était stratégique dans la traite des fourrures. On imagine les canots d’écorce accoster, chargés de peaux précieuses, et les longues discussions autour des feux de camp. Mais ce qui nous marque le plus, c’est la rencontre avec Karl Chevrier, un artisan de la communauté Timiskaming First Nation. Ses mains racontent l’histoire mieux que n’importe quel livre : la fabrication d’un canot d’écorce traditionnel, la patience, le respect de la nature, la transmission d’un savoir ancestral.

En marchant sous les grands peupliers et en longeant les rives du lac Témiscamingue, on sent presque la présence des voyageurs d’autrefois. Ce lieu n’est pas qu’un site historique : c’est une porte entre deux mondes, entre passé et présent. Un endroit où le Québec des Explorateurs prend tout son sens.

Fort Témiscamingue - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Fort Témiscamingue

Sur la route, nous faisons deux haltes gourmandes. Chez Les Chocolats Martine, où l’on craque pour des chocolats confectionnés sous nos yeux.

À la Ferme Nordvie, où Madeleine nous accueille avec générosité et nous explique comment sa ferme familiale cultive, fraises et framboises en particulier en respectant la nature.

En fin de journée, nous prenons la route vers Rouyn-Noranda, en Abitibi. Après un souper au Cellier, la table de l’hôtel le Noranda Hôtel & Spa où nous passerons la nuit, réputée pour ses plats raffinés.

Fort Témiscamingue - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Fort Témiscamingue

Jour 4 – Rouyn-Noranda : le lac Osisko et la ville au cœur de la nature

Le matin, nous enfourchons des vélos, mis à disposition gratuitement par RécréOsisko en échange d’une caution, pour faire le tour du lac Osisko.  Huit kilomètres de pure détente, accessibles à tous, au cœur de la ville. Le contraste est saisissant : une grande ville minière, mais où la nature occupe une place centrale.

Après un lunch convivial au Pizzé où nous dégustons de délicieuses pizzas, pas de doute ici c’est la qualité avant tout, nous nous offrons un moment de pure détente au tout nouveau Spa du Noranda Hôtel et Spa, le Jardin Spa. Après plusieurs jours intenses, cette parenthèse bien-être est la bienvenue.

Noranda Hotel & Spa - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Noranda Hotel & Spa

Jour 5 – Parc national d’Aiguebelle : vertige sur la passerelle suspendue

Le lendemain, cap sur le Parc national d’Aiguebelle, joyau de l’Abitibi-Témiscamingue, un lieu qui frappe par sa singularité. Dès l’entrée, on sent qu’on pénètre dans un territoire façonné par le temps. Ici, la terre raconte une histoire vieille de 2,7 milliards d’années, inscrite dans ses roches, ses failles et ses falaises abruptes.

Nous avons choisi de parcourir le sentier de La Traverse (3,5 km – environ 1h30). Rapidement, le chemin nous mène au clou du parc : une passerelle suspendue de 22 mètres de haut qui enjambe une faille spectaculaire. Sous nos pieds, l’eau scintille, entourée de parois rocheuses impressionnantes. Au-dessus, une mer de sapins qui semble infinie. Traverser ce pont est à la fois vertigineux et euphorisant : chaque pas nous rappelle combien la nature ici est brute et indomptable.

Parc national d'Aiguebelle - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Parc national d’Aiguebelle

Mais Aiguebelle ne se limite pas à cette passerelle iconique. Le parc abrite plus de 30 lacs et un nombre impressionnant d’îles et d’îlots. Les paysages changent sans cesse : tantôt des forêts de bouleaux lumineux, tantôt des falaises de basalte aux formes étonnantes. On apprend que certaines de ces formations rocheuses sont de véritables reliques de la naissance du continent nord-américain.

Au détour d’un sentier, le calme est total. Juste le souffle du vent dans les branches, le cri d’un huard au loin. On se sent transportés, loin de tout, au cœur du Québec des Explorateurs. C’est un lieu qui donne envie de ralentir, de contempler, de prendre conscience de l’immensité qui nous entoure.

Parc Régional d'Aiguebelle - Photo Québec Le Mag

Parc Régional d’Aiguebelle

Jour 6 – Refuge Pageau et Station Boréale : émotions et étoiles

En arrivant au Refuge Pageau, on ne savait pas trop à quoi s’attendre. On connaissait l’histoire de Michel Pageau, ce trappeur qui a choisi un jour de sauver plutôt que de chasser, mais la réalité a largement dépassé ce que nous imaginions.

Le parcours nous entraîne à travers un sentier bordé d’enclos, où vivent des animaux blessés, trop habitués à l’homme ou trop fragiles pour retourner dans la nature. On croise des rapaces immenses, des orignaux, des loups qui observent en silence. Chacun porte une histoire, racontée avec simplicité par notre guide. On comprend vite que ce lieu n’est pas un zoo, mais un refuge. Un endroit où la compassion et le respect de la faune boréale sont au centre de tout.

Refuge Pageau - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Refuge Pageau

Ce qui nous a le plus touchés, c’est ce mélange d’émotion et d’humilité. Voir un orignal s’approcher doucement, sentir le silence lourd autour des loups, écouter les histoires des soigneurs : tout cela nous a profondément marqués. En quittant le Refuge, on avait le sentiment d’avoir rencontré quelque chose de plus grand que nous,  une leçon de respect envers la nature et ses habitants.

Après l’émotion du Refuge Pageau, nous avons poursuivi la journée avec une expérience très différente mais tout aussi marquante : Anisipi. Imaginée par Moment Factory, cette immersion multimédia met en valeur la culture et l’histoire des Anicinabe, peuple autochtone présent depuis toujours sur ce territoire.

Dans un décor sobre, les projections, les sons et les jeux de lumière transforment l’espace. Des voix racontent, des images apparaissent : l’eau, la forêt, les traditions, les légendes. Tout prend vie autour de nous. On n’assiste pas seulement à un spectacle, on entre dans une mémoire vivante, celle d’un peuple qui a façonné son lien au territoire bien avant l’arrivée des Européens.

Anisipi - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Anisipi

Ce qui nous a marqués, c’est la poésie qui se dégage de cette expérience. Ce n’est pas un cours d’histoire, c’est une plongée sensorielle. On en ressort plus conscients de la richesse culturelle de l’Abitibi-Témiscamingue et du rôle central des Premières Nations dans le Québec des Explorateurs.

Après une journée riche en émotions, nous avons pris la route vers la Station Boréale. Le contraste avec nos hébergements précédents est frappant : ici, nous dormons dans un dôme vitré, posé au milieu de la nature. Moderne, chaleureux, parfaitement équipé, il nous offre une expérience à la fois confortable et insolite.

Assis à l’intérieur, on observe le soleil disparaître lentement derrière la forêt. Puis la nuit tombe, et le ciel s’illumine d’étoiles. On a l’impression d’avoir la voûte céleste pour nous seuls. Pas de bruit, juste le calme du lac et la respiration tranquille de la forêt boréale.

Dormir ici, c’est un peu comme camper… mais avec le confort d’un cocon. Une parenthèse suspendue, à mi-chemin entre aventure et douceur, qui restera parmi nos plus beaux souvenirs du Québec des Explorateurs.

Station Boréale - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Station Boréale

Jour 7 – La Cité de l’Or et arrivée dans les Laurentides

À Val-d’Or, nous avons troqué nos chaussures de randonnée pour un casque et une lampe frontale. La visite de la Cité de l’Or nous entraîne dans les anciennes galeries minières, jusqu’à 91 mètres sous terre. Les murs suintent encore d’humidité, les rails rouillés témoignent du passage des wagonnets, et les bruits amplifiés de nos pas résonnent dans le silence.

Ici, nous découvrons l’univers rude et impressionnant de ceux qui ont travaillé pendant des décennies. Les explications sont précises, concrètes, parfois brutes : la chaleur, la poussière, la pénombre, mais aussi la camaraderie et la fierté d’exercer ce métier.

Cité de l'Or - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Cité de l’Or

À la surface, la visite se poursuit dans les bâtiments d’époque : dortoirs, salles de bain, réfectoire. On imagine la vie quotidienne des familles de mineurs, rythmée par les quarts de travail et les sirènes.

Ce qui nous a frappés, c’est le contraste entre l’immensité silencieuse des forêts boréales autour et ce monde souterrain où des hommes ont façonné l’économie et l’histoire de la région de l’Abitibi-Témiscamingue. La Cité de l’Or ne se visite pas comme une simple attraction : elle se vit comme une plongée dans la mémoire industrielle du Québec des Explorateurs.

La Cité de l'Or - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

La Cité de l’Or

Nous reprenons ensuite la route vers les Laurentides, direction le Parc régional de la Montagne du Diable. Là, nous passons la nuit dans une minimaison tout confort. La soirée se termine autour du feu, animée par Patrick, le gardien du parc. Entre rires, chansons et histoires, nous goûtons à la chaleur humaine du Québec des Explorateurs.

Jour 8 – La chute Windigo et les saveurs des Miels d’Anicet

On se réveille en plein coeur du parc Régional de la Montagne du Diable, dans la région des Laurentides. Après une courte marche à travers la forêt, on entend déjà son grondement. Puis, au détour du sentier, la chute Windigo se dévoile. Large, puissante, elle se jette avec fracas dans un bassin naturel, soulevant une bruine légère qui rafraîchit l’air alentour.

On s’est installés sur un rocher pour la contempler. Devant ce mur d’eau, impossible de ne pas se sentir minuscules. Le bruit assourdissant recouvrait tout, comme si la nature imposait un silence intérieur. Autour, la forêt dense formait un écrin parfait, coupant le monde extérieur.

Chutes de Windigo : un magnifique lieu à visiter lors de vos vacances dans les Laurentides - Photo Tourisme Laurentides

Chute Windigo – Photo Tourisme Laurentides

Ce moment restera comme l’une des images fortes de notre voyage : un lieu à la fois simple d’accès et profondément impressionnant, qui résume bien l’esprit du Québec des Explorateurs. Ici, la nature n’est pas décorative, elle est vivante, brute et indomptable.

Le midi, nous découvrons la Cantine Pollen et Nectar des Miels d’Anicet à une trentaine de minutes du parc Régional de la Montagne du Diable. Le menu est créatif et raffiné, le miel se glisse subtilement dans chaque plat. C’est un véritable coup de cœur culinaire.

Miels d'Anicet - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Miels d’Anicet

Après le repas, nous prolongeons la découverte dans la boutique. Les étagères regorgent de trésors dorés : miels de saison aux arômes uniques, gourmandises maison, cosmétiques naturels à base de cire et de propolis. Chaque produit reflète le savoir-faire artisanal et l’amour des abeilles. Impossible de repartir les mains vides ! Nous découvrirons au fil des jours que la région des Laurentides regorge de produits régionaux à tel point qu’elle en a même fait une route ; le Chemin du Terroir.

Le soir, nous dormons au Refuge du Lièvre Rouge, un hébergement sans eau courante ni électricité, mais où tout est pensé pour le confort. Ici, on profite d’un cadre simple, sans superflu, mais avec tout ce qu’il faut pour se sentir bien.

Nous sommes accueillis par les Mathieu : deux passionnés qui savent mettre à l’aise et surprendre. Leurs cocktails, dignes des meilleurs bars, se dégustent au coin du feu et ajoutent une touche inattendue à l’expérience. Loin de l’agitation du Mont-Tremblant qui n’est pourtant qu’à 1h15 de route, nos hôtes nous explique qu’ici nous sommes dans l’Autre Laurentides, un territoire encore très sauvage et brut. Une invitation à redécouvrir le plaisir de ralentir, de profiter du silence, de la nature environnante et de moments authentiques, loin de la routine habituelle.

Lièvre Rouge - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Lièvre Rouge

Jour 9 – Canot, gastronomie et Sentier des Cimes

Nous débutons la journée en canot sur le lac Manseau sur le terrain même du Lièvre Rouge, au cœur des Laurentides où nous avançons au milieu des nénuphars. Le calme est absolu. Seuls les oiseaux viennent troubler le silence.

Puis, nous déjeunons à la Maison de Soma, une table qui sublime les produits de la ferme avec audace. Un moelleux à la livèche et son coulis de basilic nous laisse un souvenir impérissable.

Maison de Soma - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Maison de Soma

L’après-midi, nous partons sur le Sentier des Cimes, une passerelle de bois surélevée longue de plus d’un kilomètre avec une imposante tour panoramique de 40 mètres, l’équivalent d’un immeuble de 12 étages.

Au sommet, une plateforme circulaire offre une vue à couper le souffle à 360° sur les montagnes des Laurentides.

Sentier des Cimes Laurentides - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Sentier des Cimes Laurentides

Pour les plus téméraires, un grand filet suspendu au centre de la tour permet de marcher les pieds dans le vide. Tout au long du parcours, des panneaux éducatifs, des mini-jeux d’équilibre et un manoir à oiseaux enrichissent la balade d’apprentissages ludiques.

Nous avons malheureusement loupé la toute nouvelle glissade de 53 mètres qui était en construction lors de notre visite. Voilà une belle excuse pour revenir sous peu et continuer l’aventure sur la Route des Explorateurs !

Sentier des Cimes Laurentides - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Sentier des Cimes Laurentides

Jour 10 – Montebello, le charme unique de l’Outaouais

Nous quittons les Laurentides pour plonger dans l’Outaouais, une région à la fois douce et surprenante sur la Route des Explorateurs. Première halte gourmande dans une pâtisserie autochtone, Kisisam. Derrière ses vitrines, on découvre des créations uniques, inspirées des traditions, où les saveurs rappellent l’histoire des Premières Nations.

À midi, on se dirige vers le restaurant du Fairmont Le Château Montebello et, en traversant le bâtiment, la majesté du lieu se révèle progressivement. Construit en seulement quatre mois en 1930 par l’entrepreneur Harold M. Saddlemire, sous la direction de l’architecte Victor Nymark et du maître d’œuvre Harold Landry Furst, le château repose sur plus de 10 000 troncs et une solide fondation de cèdre rouge de Colombie-Britannique. Son hall central est dominé par une unique cheminée monumentale, autour de laquelle s’organisent de vastes salons et corridors aux boiseries sculptées, symboles de l’élégance rustique qui caractérise ce bâtiment historique.

Fairmont Le Château Montebello - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Fairmont Le Château Montebello

À l’origine, le Château Montebello était un refuge exclusif pour le Seigniory Club, un cercle privé de chasseurs et de pêcheurs fortunés. Ce n’est qu’en 1970 qu’il a ouvert ses portes au public, tout en conservant l’atmosphère intimiste et prestigieuse qui fait son charme.

Installés sur la terrasse du restaurant, on apprécie le calme et la sérénité du lieu, tout en mesurant l’histoire et le caractère unique du château. Traverser ses espaces, découvrir ses volumes et ses détails, c’est se plonger dans un patrimoine vivant où l’architecture et l’histoire se rencontrent avec élégance.

En soirée, direction le Parc Oméga, une véritable immersion dans la faune canadienne. Sur la route qui serpente à travers forêts, prairies et lacs, on croise près d’une vingtaine d’animaux sauvages et on nourrit les cervidés de notre fenêtre. Rouler au milieu de ces animaux impressionnants est une expérience en soi, presque comme un safari nord-américain. Mais le clou de la visite se révèle à la tombée de la nuit : Oniro, un parcours nocturne créé par Michel Lemieux. Sons, lumières et projections transforment la forêt en un univers féérique, où chaque arbre et chaque clairière semblent raconter une légende. L’expérience est immersive, entre spectacle multimédia et promenade contemplative, et laisse une impression durable. Pour conclure la soirée, un arrêt à Omégabon s’impose : le repas met à l’honneur des produits locaux, et la tarte au citron revisitée surprend par sa finesse et sa créativité.

Parc Oméga - Omegabon - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Parc Oméga – Omegabon

Pour terminer cette magnifique journée, nous rejoignons Kenauk Nature, un domaine unique qui s’étend sur plus de 260 km² de forêts protégées, emblématique du Québec des Explorateurs. Ici, chaque hébergement est isolé, offrant l’impression d’avoir une portion de nature entièrement à soi. Le nôtre, posé en bordure d’un lac miroitant, dispose de son propre quai et d’une embarcation pour partir explorer les eaux paisibles. Pêcher, pagayer ou simplement s’asseoir au bout du ponton à regarder le coucher du soleil deviennent des plaisirs simples mais précieux, au cœur de l’Outaouais.

Parc Oméga - Oniro - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Parc Oméga – Oniro

Jour 11 – Entre mémoire et nature : de l’Histoire au ressourcement

Ce matin, direction Gatineau pour rejoindre le Musée canadien de l’histoire, un lieu phare de l’Outaouais sur la Route des Explorateurs. Le bâtiment en lui-même est déjà une œuvre d’art, avec ses courbes douces qui semblent avoir été sculptées par le vent. À l’intérieur, nous restons un moment immobiles devant les immenses totems de la Grande Galerie : impressionnants, presque solennels. Les salles suivantes nous emmènent dans un véritable voyage à travers le temps, des premiers habitants du territoire aux grandes figures de l’histoire canadienne. On ressort enrichis, avec la sensation d’avoir mieux compris l’âme du pays.

Musée Canadien de l'Histoire - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Musée Canadien de l’Histoire

À midi, on choisit de traverser la rue et de s’arrêter chez Bobino Bagel. Une pause gourmande toute simple : un bagel tout juste sorti du four à bois sous nos yeux, moelleux et généreusement garni, comme on les aime. L’endroit est accueillant, et ça fait du bien après une matinée bien remplie.

Puis vient le moment de prendre la route vers l’Auberge Couleurs de France. En arrivant, on a l’impression de basculer dans un autre monde. L’auberge est nichée au bord d’un lac tranquille, le petit lac Preston qui n’a de petit que le nom !  On pose nos valises et, presque aussitôt, on file vers l’eau. Un canot nous attend au quai : glisser doucement sur le lac, loin de tout, donne un sentiment de liberté incroyable. D’autres préfèrent la plage ou une balade en forêt, mais ce qui frappe, c’est le calme absolu du lieu, typique des paysages paisibles de l’Outaouais.

Le soir, la chaleur du bois, les grandes baies vitrées et l’accueil attentif des hôtes créent une atmosphère conviviale. À table, les assiettes mettent en valeur les produits locaux : savoureux et réconfortants. La journée s’achève doucement, dans une bulle hors du temps, entre nature, confort et sérénité à l’image du Québec des Explorateurs.

Auberge Couleurs de France - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Auberge Couleurs de France

Jour 12 – Le Pontiac : entre histoire et nature

Nous poursuivons notre exploration de l’Outaouais avec la région du Pontiac, une étape authentique de la Route des Explorateurs. Première étape : le Parc des chutes Coulonge. Ici, l’eau dévale une chute impressionnante, autrefois utilisée pour le flottage du bois. Les sentiers d’interprétation rappellent combien la rivière a façonné la vie des habitants et l’économie locale et permettent de découvrir l’Outaouais sous un angle historique et naturel.

L’après-midi, nous découvrons le Parc Odyssée Eco Nature, un lieu plus confidentiel mais tout aussi surprenant. Ici, les labyrinthes végétaux, les sentiers d’interprétation et les activités nature offrent bien plus qu’un simple divertissement : ils racontent aussi l’histoire de la région et de ceux qui l’habitent. On y apprend comment les communautés locales vivent depuis toujours en étroite relation avec leur environnement, tirant parti des forêts, des lacs et des terres agricoles pour bâtir leur quotidien. L’économie locale s’est longtemps appuyée sur l’exploitation forestière, l’agriculture et la pêche, avant de se tourner progressivement vers l’écotourisme et la mise en valeur du patrimoine naturel. Le parc devient ainsi une vitrine vivante de ce savoir-faire et de cette capacité d’adaptation, où l’on comprend mieux comment nature, culture et économie s’entrelacent pour façonner l’identité de la région.

Chalets Prunella - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Chalets Prunella

Le soir, nous trouvons refuge aux Chalets Prunella. Nichés au cœur de la forêt, ces hébergements offrent confort et intimité. Dès notre arrivée aux chalets Prunella, on comprend que l’expérience sera unique. Le chalet, à la fois luxueux et chaleureux, s’ouvre sur une terrasse où nous attend un bain nordique, avec vue sur la forêt. Impossible de résister : quelques minutes suffisent pour que la détente s’installe complètement.

Rien n’est laissé au hasard. À l’intérieur, une douce musique d’ambiance nous accueille, et chaque détail respire le soin et l’harmonie : des fleurs séchées jusque sur la porte d’entrée, un décor épuré mais chaleureux, un foyer prêt à être allumé.

Après une petite marche de santé pour rejoindre le lac, nous embarquons sur un canot. L’impression d’être seuls au monde, avec juste le bruit des pagaies et le chant des oiseaux, est inestimable. Et pour clôturer cette belle journée, rien de mieux qu’un barbecue et une soirée auprès du feu.

Aux chalets Prunella, chaque instant semble avoir été pensé pour créer une parenthèse hors du temps, où confort, design et nature se rejoignent pour offrir un séjour inoubliable, digne du Québec des Explorateurs.

Chalets Prunella - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Chalets Prunella

Jour 13 – Herbes, gin et charme du Square Old Chelsea

La journée commence à l’herboristerie La Fée des bois. De la plantation à la transformation, on découvre le savoir-faire de passionnés qui transforment les plantes en tisanes, huiles et produits bien-être. L’odeur des herbes séchées flotte dans l’air, et on se laisse tenter par quelques sachets à emporter.

Herboristerie La Fée des Bois - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Herboristerie La Fée des Bois

Nous roulons ensuite vers le Square Old Chelsea, un petit village pittoresque au cœur de la municipalité de Chelsea dans la région de l’Outaouais, à deux pas de Gatineau, qui combine charme et modernité. Bien plus qu’un simple village, le Square Old Chelsea est un lieu où l’histoire locale, l’artisanat et la vie communautaire se rencontrent, offrant aux visiteurs une expérience complète et authentique de l’Outaouais. Là, nous faisons halte à la Distillerie du Square, où l’on déguste un gin local raffiné, aux notes florales et boisées. La dégustation est guidée, et on apprend l’art de marier terroir et créativité.

Le soir, nous soupons au pub du village, dans une ambiance conviviale, avant de rejoindre notre hébergement pour la nuit : les Lofts du Village. Modernes, spacieux, avec une touche de grand luxe, ils contrastent avec les hébergements en forêt des jours précédents. Une belle manière de varier les plaisirs le long de la Route des Explorateurs.

Square Old Chelsea - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Square Old Chelsea

Jour 14 – Nordik Spa-Nature : détente ultime avant le retour

Pour clore ce voyage dans le Québec des Explorateurs, nous nous offrons une journée au Nordik Spa-Nature, à Chelsea. C’est le plus grand spa en Amérique du Nord, et tout y est conçu pour inviter à la détente.

Les bassins chauds, les cascades froides, les saunas panoramiques, les espaces de repos avec vue sur la vallée de la Gatineau… tout contribue à une atmosphère apaisante. On prend le temps, on ralentit, on savoure chaque instant. Après treize jours d’aventures, c’est le moment parfait pour se poser, réfléchir à tout ce qu’on a vécu et laisser la fatigue s’évanouir.

Le Nordik - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

Le Nordik

Une conclusion idéale à notre périple dans le Québec des Explorateurs, où nature, culture et hospitalité se sont conjuguées pour offrir une expérience inoubliable.

En fin de journée, nous reprenons la route vers Toronto pour notre vol retour.

En refermant ce chapitre de notre voyage, une certitude s’impose : la Route des Explorateurs n’est pas qu’un itinéraire, c’est un voyage initiatique dans un Québec authentique, qui nous habite encore longtemps après le retour.

T.E. Draper - Road trip au Québec sur la Route des Explorateurs - Photo Québec Le Mag'

T.E. Draper

Crédit photos : Québec Le Mag’ (sauf mention)

Québec Le Mag'

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