Un jour, un parc : une semaine dans les parcs nationaux du Québec maritime

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Destinations idéales pour vivre la grande nature en immersion, les parcs nationaux sont au nombre de dix dans les régions du Québec maritime. Affiliés aux réseaux Parcs Canada ou de la Sépaq, ils proposent tous un large éventail d’activités de plein air et de programmes d’interprétation, mais aussi différentes options d’hébergement au vert. Vous rêvez de passer une semaine à explorer ces territoires dédiés à la vie sauvage ? Voici sept jours et sept parcs pour vous inspirer, et plus si affinités…

7 jours à la découverte de 7 parcs nationaux du Québec maritime.
En mode circuit… ou pas !

En théorie, ces sept jours à la découverte de sept parcs nationaux du Québec maritime peuvent être réalisés dans le cadre d’un road trip : l’historique route 132 est votre guide au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, tandis que vous pouvez prendre un traversier pour rejoindre la Côte-Nord et poursuivre ce périple par la route 138, alias la route des Baleines. Néanmoins, cet itinéraire représente beaucoup de kilomètres pour une seule semaine, et vos visites des parcs s’en trouveront forcément limitées. Notre conseil : vous inspirer de ces étapes pour un voyage plus long, ou bien intégrer certains de ces parcs nationaux à votre itinéraire d’une semaine. Sentez-vous libres !

 

Jour 1 (Bas-Saint-Laurent) • Noces d’eau et de bois au parc national du Lac-Témiscouata

Créé il y a une dizaine d’années, ce jeune parc national nous accueille au cœur de l’arrière-pays lacustre et forestier du Bas-Saint-Laurent. Précieuse et généreuse, la nature qui s’épanouit ici sur 176,5 km2 entoure le majestueux lac d’origine glaciaire qui donne son nom au parc. Ce dernier, de même que les lacs Touladi, prêtent leurs surfaces à toutes sortes d’activités nautiques – kayak, canot, rabaska, planche à pagaie, pédalo… – et leurs rives à la baignade et à la détente. Outre la randonnée pédestre (huit sentiers pour 38 km en tout) et la raquette en hiver, l’observation de la faune est un incontournable. Cerfs de Virginie, orignaux et castors sont présents en nombre, sans oublier ce magnifique rapace, emblème animalier du parc, le pygargue à tête blanche. De nombreuses activités de découverte et d’interprétation sont également disponibles sur ce territoire marqué par près de 10 000 ans d’occupation humaine. Un tour au Jardin des Mémoires, la participation à un atelier de taille de pierre, d’artisanat amérindien ou encore à des fouilles archéologiques vous sensibiliseront à cet étonnant patrimoine. Un de nos secteurs favoris est le sentier des « Curieux de nature », jouxtant le camping du Grand-Lac-Touladi. Les enfants  adorent ce parcours ponctué de jeux et de stations de découverte évoquant par exemple l’histoire des draveurs, la présence autochtone ou encore le travail des infatigables castors. Tentés par un séjour d’authentique « coureur des bois » ? Campings, emplacements de prêt-à-camper et refuges sont là pour ça.

Parc national du Lac Témiscouata - Québec Le Mag

Parc national du Lac Témiscouata © Marc Loiselle/Le Québec maritime

Jour 2 (Bas-Saint-Laurent) • Le parc national du Bic fait dans la dentelle

C’est l’un de nos préférés dans tout le Québec. Juste à l’ouest de Rimouski, au Bas-Saint-Laurent, le parc national du Bic protège un fascinant  territoire de quelque 33 km2, partagé entre mer et reliefs, caps, pics et îlots, forêts et baies secrètes où se prélassent les phoques. Le terrain de jeux parfait pour observer la faune, qu’elle soit terrestre, marine ou aviaire – de nombreux oiseaux marins nidifient ici – ou simplement pour s’adonner à la contemplation de ces paysages tellement singuliers, comme ciselés par une dentelière de génie afin de célébrer la transformation du fleuve Saint-Laurent en mer. Les couchers de soleil y sont divins ! À pied, à vélo (et même fatbike et trottinette des neiges en hiver) ou sur l’eau, les activités se renouvellent chaque saison. Testées et plus qu’approuvées : l’observation des phoques en compagnie d’un guide naturaliste, la randonnée pédestre à la conquête des plus beaux panoramas du parc et les sorties en kayak de mer pour explorer les anses, les baies et les îles de cet incroyable littoral. Chalets Écho, chalets EXP, prêt-à-camper traditionnel ou Étoile, vous avez l’embarras du choix pour prolonger ce séjour dans les bras de Dame Nature. Notre hébergement coup de cœur donne des airs de Mongolie à certains coins du parc : onze yourtes peuvent vous abriter quelle que soit la saison !

Parc national du Bic - Québec Le Mag

Parc national du Bic © Mathieu Dupuis/Le Québec maritime

Jour 3 (Gaspésie) • Une mer de montagnes au parc national de la Gaspésie

De la mer à la montagne, il n’y a qu’un pas et il est à faire en Gaspésie. Ce parc national créé en 1937 englobe deux massifs montagneux regroupant plus de vingt-cinq sommets dépassant les 1 000 mètres, dont le toit du sud du Québec, le mont Jacques-Cartier, où règne la toundra alpine. C’est dire si les émotions panoramiques à collectionner ici, au cœur de la péninsule gaspésienne, sont nombreuses et intenses ! Le parc national de la Gaspésie est d’ailleurs un must absolu pour la randonnée pédestre. Son réseau permet d’envisager tous les niveaux de difficulté, tandis qu’un sentier de 100 km traverse le parc du mont Logan jusqu’au mont Jacques-Cartier, offrant aux amateurs de longue randonnée un défi exceptionnel sur une portion du Sentier international des Appalaches (GR-A1). Côté faune, les grandes vedettes sont l’orignal – notre plus beau souvenir d’observation ! – et le caribou de la Gaspésie, le seul de son espèce au sud du Saint-Laurent aujourd’hui menacée. Mais on n’oublie pas les nombreuses espèces d’oiseaux à observer, dont l’arlequin plongeur, pas plus que le saumon de l’Atlantique très à son aise dans la rivière Sainte-Anne. On vous recommande de faire connaissance avec la beauté du mont Albert, pourquoi pas depuis une des chambres tout confort du Gîte du Mont-Albert, une auberge de montagne

réputée pour son décor, son hospitalité et sa fine cuisine du terroir. Une option de standing parmi une foule d’hébergements nature possibles, incluant les très pratiques sites de prêt-à-camper Étoile imaginés par la Sépaq. On adore !

Parc national de la Gaspésie - Québec Le Mag

Parc national de la Gaspésie © Mathieu Dupuis/Le Québec maritime

Jour 4 (Gaspésie) • Trouver le bout du monde au parc national Forillon

À la pointe de la péninsule gaspésienne, les derniers reliefs des Appalaches ont rendez-vous avec le golfe du Saint-Laurent. Sous la tutelle de Parcs Canada, le parc national Forillon est le théâtre de cet amalgame somptueux de paysages mariant mer, falaises et forêt. Côté activités, tous les possibles sont dans la nature de Forillon : scruter les baleines depuis un chemin de randonnée ou lors d’une excursion en mer, marcher sur les crêtes, le long des graves ou dans les bois où surprendre un orignal, pédaler sur des sentiers adaptés ou enfourcher un vélo de montagne, faire une randonnée en kayak de mer parmi les phoques au soleil couchant, voyager dans le temps en visitant différents sites patrimoniaux comme des maisons historiques. Ce programme dantesque vous emmènera même jusqu’au bout du monde ! Pour ce faire, il faut emprunter le sentier des Graves au départ de l’Anse-aux-Amérindiens et marcher 4 km. Une fois passé le fier phare blanc et rouge de Cap-Gaspé, le « vrai » bout du monde vous attend, comme un vertigineux bouquet final face à l’horizon infini. Depuis ce chemin, on a vu des baleines par dizaines en contrebas et on a bien cru apercevoir un ours noir bouger dans les fourrés. C’était finalement un gros… porc-épic ! Côté dodo, une offre variée pour deux personnes ou plus s’ajoute au camping : l’oTENTik et le micrOcube. La nature en tout confort !

Parc national Forillon - Québec Le Mag

Parc national Forillon © Roger St-Laurent/Le Québec maritime

Jour 5 (Gaspésie) • Un trou et des fous au parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé

S’il n’est pas, avec ses 5,8 km2, le plus étendu des parcs nationaux québécois, les trésors qu’il protège font de lui la star des plus belles cartes postales de Gaspésie. Le parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé abrite en effet deux joyaux sortis des flots : le fabuleux rocher Percé, cette cathédrale de calcaire longue de 471 mètres et flanquée d’un large orifice qui en fait l’emblème de toute la région ; et l’île Bonaventure, qui n’est autre que le plus important refuge d’oiseaux migrateurs en Amérique du Nord. Forte d’environ 110 000 individus, sa colonie de fous de Bassan est également considérée comme la plus accessible au monde, ce qui vous vérifierez en empruntant l’un des sentiers de randonnée de l’île suite à une excursion en bateau. L’arrivée sur le territoire des fous, ces pêcheurs plongeurs surdoués, est tout simplement phénoménale. Vous aurez aussi l’occasion de découvrir un patrimoine humain passionnant, notamment en visitant la maison Le Boutillier. Entre curiosité géologique, vie sauvage et mémoire de l’âge d’or de la pêche à la morue, ce parc national est un passeport pour l’ailleurs sans équivalent, le tout à proximité immédiate des nombreux attraits proposés par Percé.

Parc national de l’Île Bonaventure et du Rocher Percé - Québec Le Mag

Parc national de l’Île Bonaventure et du Rocher Percé © Gaëlle Leroyer/AITQ

Jour 6 (Côte-Nord) • Histoires d’eaux au parc marin du Saguenay–Saint-Laurent

Bienvenue dans l’un des meilleurs sites au monde pour observer les mammifères marins. Si Tadoussac fait figure de capitale incontestée des croisières aux baleines, ce beau village historique le doit à la vaste aire marine qui s’étend de part et d’autre de sa baie, où se rejoignent le fjord du Saguenay et le fleuve Saint-Laurent. Unique parc national à protéger une zone exclusivement marine, le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent s’attache à la préservation d’une partie du fjord et de l’estuaire couvrant une superficie totale de 1 245 km2. Un réservoir de biodiversité qui défie l’imaginaire : plus de 2 200 espèces végétales et animales s’y épanouissent, dont de nombreux oiseaux marins, des phoques et huit espèces de baleines. Ces dernières font l’objet d’une protection de tous les instants en vue d’une exploitation durable des activités éducatives, scientifiques et récréatives. En place depuis une dizaine d’années, le programme Alliance Éco-Baleines fixe ainsi les règles de conduite des croisiéristes et plaisanciers pour que l’émotion soit encore longtemps au rendez-vous sur ces eaux. Côté terre, deux sites de Parcs Canada vous en apprendront plus sur les cétacés et la vie sous-marine : le Centre d’interprétation et d’observation de Cap-de-Bon-Désir et le Centre de découverte du milieu marin.

Parc marin du Saguenay–Saint-Laurent - Québec Le Mag

Parc marin du Saguenay–Saint-Laurent © Mathieu Dupuis/Le Québec maritime

Jour 7 (Côte-Nord) • Des rencontres surnaturelles dans la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan

Au chapitre des expériences stupéfiantes et indélébiles, la découverte de la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan demande certes d’ajouter des kilomètres au compteur – il faut pousser sur la route des Baleines jusqu’à Havre-Saint-Pierre –,  mais elle est tout bonnement incontournable. Sur cet archipel formé de plus d’un millier d’îles et d’îlots vous attendent une diversité écologique et des paysages littéralement surnaturels. La faute à la plus grande concentration de monolithes d’érosion au Canada, mais aussi à une flore et une faune singulières, à l’image de fascinant macareux moine. Depuis Havre-Saint-Pierre ou Longue-Pointe-de-Mingan, il suffit de réserver une excursion auprès d’un batelier certifié pour partir à la découverte de ces îles aux trésors. Nous avons été très marqués par la visite de l’île Quarry en compagnie d’une animatrice-guide de Parcs Canada. Des trottoirs de bois nous ont fait parcourir la forêt, les falaises, des landes et tourbières avant de nous emmener au pied de ces incroyables sculptures géantes de calcaire qui se dressent face à l’horizon marin à l’Anse des Érosions. Une expérience aussi magique qu’instructive qui peut être prolongée en mode camping, prêt-à-camper (tentes oTENTik ou hébergements Ôasis, la dernière nouveauté en forme de goutte d’eau) ou en séjournant au cœur d’une station de phare transformée en hébergement. Activités d’interprétation, excursions en mer, kayak de mer, surf à pagaie, plongée et randonnée pédestre complètent le tableau pour remplir des journées inoubliables sous le signe du ressourcement.

Réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan - Québec Le Mag

Réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan © Mathieu Dupuis/Le Québec maritime

 

Bonus : Trois autres parcs nationaux du Québec maritime

La belle nature préservée du Québec maritime n’a pas dit son dernier mot ! Trois autres parcs nationaux sont à découvrir. En Gaspésie, le parc national de Miguasha englobe un site fossilifère majeur classé par l’UNESCO, célèbre en particulier pour un extraordinaire spécimen trouvé ici, Elpistostège Watsoni (Elpi pour les intimes), premier poisson à s’être aventuré hors de l’eau il y a quelques 380 millions d’années. Un incroyable voyage dans le temps à vivre dans le musée du parc et sur le sentier de randonnée qui longe l’estuaire de la rivière Ristigouche. En Côte-Nord, côté fjord, le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent débouche sur un autre parc national aussi beau que vertigineux, pourvoyeur d’émotions sur terre comme sur l’eau : demandez le parc national du Fjord-du-Saguenay. Toujours en Côte-Nord, mais cette fois à l’embouchure du golfe du Saint-Laurent, le parc national d’Anticosti vous accueille sur une immense île sauvage aujourd’hui classée au patrimoine mondial de  l’UNESCO digne d’un roman de Stevenson. Falaises, gorges, grottes, chutes vertigineuses, forêt et cerfs de Virginie au programme !

Parc national d'Anticosti - Québec Le Mag

Parc national d’Anticosti © Le Québec maritime

 

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David Lang

Journaliste spécialisé voyage et art de vivre, David se régale avec le Québec depuis plus de 15 ans. Après plus de 40 voyages à travers les régions et les saisons de la Belle Province, il devance largement Jacques Cartier et s’avoue toujours aussi bluffé par les expériences et les rencontres à vivre sur ce territoire hors nome. David le rédac’ chef anime une équipe de rédacteurs et de photographes avec qui il partage sa soif de découvertes chez les cousins.


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